Comme souvent en archéologie, c’est une découverte inattendue et touchante traversant les âges qui vient d’être faite en Dordogne.
L’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) a annoncé qu’en menant une fouille préventive en novembre 2025 au lieu-dit La Bourgatie Ouest, à Lamonzie-Saint-Martin en Dordogne, une tombe-bûcher richement dotée datant de l’époque romaine a été découverte.
Le site a été occupé entre la préhistoire et le Moyen Âge. Parmi les découvertes de chaque époque, celle qui a marqué les chercheurs est une tombe-bûcher (un bustum) datant du Haut-Empire romain (à partir de l’an 27 av. J.-C.).
Pour bien comprendre la surprise de cette découverte, il faut comprendre que le bustum, contrairement à l’ustrinum, n’est utilisé qu’une seule fois. Le défunt est incinéré à un endroit précis puis ses restes sont enfouis à la même place. De plus, cette tombe-bûcher contenait des objets assez précieux qui indiqueraient que le défunt avait un statut social élevé.
Une pierre gravée sur une bague en or
Le mobilier funéraire contenu dans la tombe était donc particulièrement opulent.
Les chercheurs y ont retrouvé :
- Une bague à chaton en or qui enserrait une petite pierre (probablement du cristal de roche) gravée d’un nom en alphabet grec : Allallé.
- 22 objets en or dont plusieurs sont de petits éléments ayant pu orner « une bourse ou un coffret contenant les monnaies » ; un bracelet avec un fermoir en boucle ; une bulla, soit « un pendentif en forme de bulle qui était offert aux adulescens des riches familles romaines ».
- Un gobelet en céramique sigillée (une céramique fine décorée datant de l’époque entre le 1ᵉʳ et le 2ᵉ siècle), une fiole en verre, des cristaux.
- Des dizaines de pièces de monnaie correspondant à des sesterces et des as.

Les scientifiques vont maintenant essayer de déterminer si le nom d’Allallé, gravé sur la pierre de la bague, aurait pu être le nom de famille du défunt. Par ailleurs, les chercheurs devront replacer cette tombe dans son contexte historique, soit « le paysage et le tissu de peuplement local », comme l’explique le communiqué.

« Où se trouve la nécropole associée ? La demeure des vivants ? », sont, entre autres, des questions que se posent les archéologues. Il s’agira aussi de préciser l’âge et le sexe du défunt. Enfin, vu le patronyme grec inscrit sur la pierre retrouvée, les scientifiques essayeront de comprendre s’il y avait « un éventuel lignage grec » dans cette région.
Un ou une adolescent.e de la riche famille Allallé, d’origine grecque, aurait-il été emporté par la mort ? À ce stade, toutes les hypothèses sont permises…
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Toute l'actu tech en un clin d'œil
Ajoutez Numerama à votre écran d'accueil et restez connectés au futur !
Tous nos articles sont aussi sur notre profil Google : suivez-nous pour ne rien manquer !











