Imaginez : vous devez prévenir quelqu’un à distance, à une époque où aucun téléphone, télégramme ou même lettre en papier n’existe. À quelle solution penseriez-vous alors ? Peut-être au cor et notamment au cor de chasse ? Un autre élément faisait l’affaire au temps de la Préhistoire : le coquillage.
C’est ce que révèle une nouvelle étude, parue dans la revue Antiquity ce 2 décembre 2025, menée par des chercheurs de l’Université de Barcelone.
Des coquillages vieux de plusieurs milliers d’années
Pour leur étude, les chercheurs ont étudié une douzaine de trompettes en coquillage retrouvées sur 5 sites néolithiques datant de la fin du 5ᵉ et du début du 4ᵉ millénaire avant J.-C., en Catalogne, une région au nord-est de l’Espagne.
Les coquillages étudiés proviennent tous du gastéropode du genre Charonia. « Aujourd’hui au bord de l’extinction, l’habitat naturel de cette espèce se situe à plus de 5 mètres de profondeur en Méditerranée », explique l’étude.
Sur ces 12 instruments, 8 étaient encore fonctionnels et ont permis une étude de leurs caractéristiques sonores.

« C’est assez incroyable que vous obteniez ce ton très reconnaissable d’un instrument simple qui n’est qu’un corps animal très légèrement modifié », raconte Miquel López-Garcia, co-auteur de l’étude, cité dans un article du Guardian. « Je pense que l’instrument le plus proche aujourd’hui en termes de tonalité est le cor français. »
Preuve que les instruments étaient intentionnellement façonnés dans ce but : leur embout a été volontairement retiré. Il y a des traces prouvant que les spécimens vivants dedans ont été retirés après leur mort, ce qui suggère qu’ils n’étaient donc pas utilisés à des fins culinaires.
« Cela suggère que les spécimens ont probablement été collectés post-mortem non pas pour être consommés, mais plutôt utilisés comme instruments produisant du son », écrivent les chercheurs dans leur étude.
Des trompettes préhistoriques pour communiquer… et plus encore ?
Les résultats sont fascinants : le son produit étant particulièrement fort, il est assez probable que ces coquillages aient été utilisés pour envoyer des signaux à longue distance, plutôt que pour produire seulement de la musique.

Les coquillages ont été découverts sur des sites archéologiques le long d’un fleuve. Par conséquent, les auteurs suggèrent que le cours d’eau a favorisé les « échanges entre les habitants de ces régions », mais également avec d’autres régions. Ces trompettes en coquillages auraient donc vraisemblablement permis une communication entre les habitants d’une même communauté et entre des communautés différentes.
« Nous pensons qu’il est plausible qu’au-delà de leur utilisation utilitaire et pragmatique, ces instruments auraient également pu être utilisés pour des discours expressifs ; ils pourraient répondre aux exigences minimales pour développer la musique et développer l’expression », conclut l’auteur principal, toujours dans le Guardian.
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