C’est un mystère qui a perduré pendant des décennies, oublié quelque part ou peut-être même exposé à la vue de tous, dans le musée d’histoire naturelle de Cleveland, aux États-Unis : le dinosaure de type Nanotyrannus était-il vraiment une version juvénile du Tyrannosaurus rex ?
C’est la question à laquelle une équipe a réussi à répondre, dirigée par le professeur Christopher Griffin de l’Université de Princeton. Leurs résultats sont parus ce 4 décembre 2025 dans la revue Science.
Les os de dinosaure avaient la réponse
Pour résoudre cette énigme, les scientifiques ont examiné, en plus du crâne, un os de la gorge du spécimen : l’os hyoïde, situé dans la gorge du dinosaure. Comment ? En se fondant sur l’histologie osseuse, soit l’étude de la microstructure de l’os fossilisé. Et la réponse est la suivante : l’os portait des traces de croissance.
Les chercheurs ont manifesté leur surprise quant au fait que l’os hyoïde puisse être un moyen fiable de déterminer l’âge approximatif d’un fossile au moment de sa mort. En effet, traditionnellement, ils se basent plutôt sur des os tels que les côtes ou le fémur.
« L’os hyoïde de ce petit carnivore (par rapport au T. rex) présentait des signes de croissance suggérant qu’il avait atteint ou était sur le point d’atteindre sa maturité », explique Ashley Poust, l’une des chercheuses du musée d’État de l’université du Nebraska, dans le communiqué de l’étude. « Cela nous permet d’être sûrs de conserver le nom Nanotyrannus, car cet animal n’était clairement pas en passe de devenir un Tyrannosaurus rex. »
Pour appuyer leurs conclusions, les chercheurs ont examiné des os hyoïdes de plusieurs autres espèces de dinosaures, mais également de leurs descendants modernes (autruches, alligators et lézards), une méthode qui n’avait encore jamais été utilisée sur des fossiles de dinosaures.
Il reste que ce spécimen était de petite taille (un peu plus de 5 mètres) comparé au T. rex qui faisait autour de 12 mètres.
Un fossile pour les gouverner tous
Ce fossile n’est pas n’importe lequel, car il s’agit de l’holotype du Nannotyrannus, soit l’individu de référence qui est le premier de l’espèce à avoir été décrit.
« Comme ce spécimen est mature, cela prouve de manière définitive que le Nanotyrannus est distinct du Tyrannosaurus », explique le professeur Griffin, cité dans le communiqué.
Une affaire close, qui pour autant soulève de nombreuses questions, dont les implications de la cohabitation de deux espèces carnivores dans le même environnement, sur l’écologie et l’extinction des dinosaures.
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