Conçus pour l’observation de notre planète, des satellites japonais ont également récolté quelques données à propos de Vénus, ce qui peut s’avérer crucial pour des missions spatiales.

« Ces satellites ont pour but de fournir une surveillance des typhons, des pluies torrentielles et de la météo sur l’Asie orientale, le Japon et le Pacifique Ouest. » Voilà comment ont été décrits Himawari-8 et 9 lors de leurs lancements en 2014 et 2016. À l’époque, personne ne se doutait qu’ils étaient des « espions » appelés à scruter une autre planète.

C’est pourtant bien ce qui est révélé par des chercheurs japonais et allemands dans une étude parue le 30 juin 2025 dans la revue Earth, Planet and Space. Depuis 10 ans, ces deux satellites de la JAXA (l’agence spatiale japonaise) fournissent des renseignements à propos de Vénus.

Comprendre l’atmosphère de Vénus depuis la Terre

Leurs antennes sont pourtant bien dirigées vers la Terre, mais leur champ visuel est un peu plus étendu, ce qui leur permet parfois de récolter des données sur l’espace environnant, parfois à propos de la Lune ou d’autres planètes. C’est d’ailleurs en voyant une image de la Lune prise par les satellites que le principal auteur, Gaku Nishiyama, du Centre allemand pour l’aéronautique et l’astronautique, a voulu en savoir plus.

Le chercheur s’est donc mis à se servir des satellites comme s’il s’agissait de télescopes spatiaux. Il raconte à une interview accordée à Space.com le 23 juillet : « Pendant ce travail sur la Lune, nous avons aussi trouvé d’autres corps du système solaire comme Mercure, Vénus, Mars et Jupiter dans les données. Nous nous sommes alors intéressés aux phénomènes que nous avons enregistrés. »

Vénus, le 4 février, en mince croissant. // Source : Flickr/CC/Michael Karrer (photo recadrée)
Vénus, en mince croissant. // Source : Flickr/CC/Michael Karrer (photo recadrée)

En isolant les quelques images prises de Vénus, l’équipe a ainsi pu constater un phénomène inédit : la luminosité de la planète subissait d’étranges variations d’années en années. Ce qui a pu être révélé grâce aux observations très précises prises dans l’infrarouge par les deux satellites.

Après analyse des données, les scientifiques ont pu déceler deux processus à l’œuvre. D’abord un phénomène de marée atmosphérique : les différences de température entre les niveaux de l’atmosphère de Vénus provoquent des oscillations qui résultent par des hausses brutales du mercure dans certaines zones de l’atmosphère.

Également, des ondes de Rossby, qui se produisent aussi dans l’atmosphère terrestre et qui sont dues à la force de Coriolis, laquelle provoque des mouvements dans la circulation atmosphérique.

De meilleures données que les sondes planétaires

Ces données ont pu être comparées avec celles d’une autre sonde, elle bien dirigée sur Vénus : Akatsuki, et plus précisément sa caméra infrarouge LIR. Cet équipement aurait dû se concentrer sur la température de la planète, mais ses instruments étaient mal calibrés. Il s’avère que la sonde sous-estime la luminosité de Vénus. Gaku Nishiyama précise : « Notre comparaison entre Himawari et LIR nous éclaire sur la manière de recalibrer les données de LIR, ce qui mènera à une compréhension plus précise de l’atmosphère de Vénus. »

Mieux : les satellites Himawari pourraient aussi aider à mieux comprendre les données prises par BepiColombo, la sonde à destination de Mercure qui a pu faire un survol de Vénus. Puisque les engins japonais observent la planète depuis une décennie, ils peuvent fournir une vue à long terme face à des missions spatiales parfois plus courtes. Désormais, l’équipe de Gaku Nishiyama va poursuivre les observations à partir des données de Himawari, mais à propos d’autres corps du système solaire.

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