En l’an 2000, outre le passage à un prochain millénaire, les scientifiques ont réussi pour la première fois à séquencer le génome. Ils L‘avaient alors détecté. Quoi donc ? De l’ADN viral, qui se serait inséré dans nos gènes avec le temps, sur des millions d’années. Mais ils n’avaient, alors, pas les outils pour l’étudier comme il se doit. En conséquence, cette partie de notre génome a longtemps été considéré comme inutile.
Pourtant, une étude internationale publiée dans la revue Science Advances le 18 juillet 2025 vient de mettre en avant que ce fameux ADN viral ancien aurait en réalité un rôle important dans la régulation de nos gènes. Il pourrait même expliquer les différences entre les humains d’autres espèces de primates.
« Vers la compréhension de ce qui fait notre humanité » grâce à cet ADN ancien
Guillaume Bourque, l’un des auteurs principaux de l’étude, a déclaré dans un communiqué de presse de l’Université de McGill, au Canada. : « Si nous parvenons à déterminer clairement quelles parties de notre génome sont propres à l’être humain ou aux primates, et lesquelles proviennent de virus, nous ferons un pas de plus vers la compréhension de ce qui fait notre humanité, et de l’influence de l’ADN sur notre état de santé et sur l’apparition de maladies. »

C’est jusqu’à 8 % de notre ADN qui serait l’héritage de virus, une portion non négligeable, donc. Ces éléments hérités sont appelés des « éléments transposables », car il s’agit de séquences ADN répétitives et souvent presque identiques.
Ils interviendraient dans la régulation de l’expression des gènes, c’est-à-dire dans leur activation et désactivation.
Une nouvelle méthode de classement de l’ADN viral ancien
La manière dont le génome a été classé il y a 25 ans, en tout cas concernant cette partie négligée, n’est plus pertinente.
Les scientifiques ont donc imaginé une nouvelle méthode de classement, qui rassemble les séquences génomiques d’origine virale, en fonction de leur relation évolutive et d’à quel point ils ont été conservés dans les génomes des primates. « En retraçant l’évolution des séquences au fil du temps, ils ont observé des schémas qui laissent entrevoir lesquelles pourraient agir sur l’activation et la désactivation des gènes », explique le communiqué de presse de l’université canadienne.
Les chercheurs ont mis au jour qu’une famille d’ADN viral, appelée « MER11 », avait, en réalité, 4 sous-types et non 3, comme ils le pensaient jusqu’à présent. Le dernier mis au jour, dénommé MER11_G4, est « particulièrement actif dans les cellules souches humaines et comporte un motif d’ADN particulier présent uniquement chez l’être humain et le chimpanzé », expliquent les scientifiques.
« L’annotation actuelle de l’ADN viral dans le génome ne doit pas être considérée comme définitive. Il est temps de la revoir et de l’affiner », conclue Guillaume Bourque. « Une meilleure compréhension du génome pourrait aider les scientifiques à comprendre des mutations génétiques liées au cancer et à des maladies rares. »
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