C’est un lancement de satellites qui n’est sans doute pas aussi stratégique et sensible que le troisième exemplaire de la constellation CSO (Composante Spatiale Optique), dont le déploiement en début d’année s’était organisé sous la protection d’avions de combat Rafale. Mais c’est un décollage pour lequel l’armée française manifeste aussi un intérêt certain.
Car la mission VV27, qui doit partir le 26 juillet, à 4 h 03 du matin, aura un passager particulier : une constellation de mini-satellites d’observation de la Terre. Leur particularité ? Ils sont taillés pour produire une cartographie en 3D de la surface de la Terre. Cela se reflète d’ailleurs dans le nom du projet : CO3D, pour Constellation Optique en 3D.
Cartographier le monde entier en 3D
Comme l’indiquait déjà le ministère des Armées en 2021, dans un bilan de ses activités, CO3D l’intéresse en raison des « applications duales » — une formule qui désigne des projets ayant débouché aussi bien dans le civil que dans le militaire. Il est l’un des très nombreux projets de satellites que suit de près l’armée française.


Fabriquée par Airbus Defence & Space, cette constellation de quatre engins sera placée sur une orbite polaire, selon une trajectoire qui amènera CO3D à survoler les deux pôles. La constellation évoluera à basse altitude, à 502 km du sol, de façon à générer des images 3D de la meilleure qualité possible. Et cela pendant au moins six ans, la durée de la mission.
Selon l’agence spatiale française (CNES), CO3D atteint une résolution de 50 cm pour les images et une précision altimétrique jusqu’à un mètre pour les éléments 3D. Chaque année, ces cartes dites MNS (Modèle Numérique de Surface) reflèteront près de 40 millions de km² (la surface totale de la Terre, océans compris, atteint un peu plus de 510 millions km²).

La quasi-totalité des terres émergées sera scrutée par les optiques de CO3D : en effet, la constellation couvrira la surface entre les latitudes -60° (extrémité nord de l’Antarctique, un peu au-dessus du cercle polaire) et +70° (globalement nord de la Scandinavie, du Canada et côte sud du Groenland, légèrement au-dessus du cercle polaire).
« Le globe entier devrait être couvert en 5 ans, et selon les besoins de certains utilisateurs spécifiques (glaciologues, nivologues, géologues, etc.) certaines zones seront re-modélisées à quelques mois d’intervalle », évalue le CNES. Outre la défense, la société civile, des start-ups jusqu’aux grosses entreprises, pourra en profiter, y compris commercialement.
La mission CO3D partira de Kourou, en Guyane française, à bord d’une fusée Vega C. Il y aura également un autre passager : le satellite MicroCarb, qui va répondre à des attentes scientifiques et environnementales, avec des outils pour mesurer et cartographier la répartition du dioxyde de carbone dans le monde entier, et cela pendant cinq ans.
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