Peregrine embarque une foule d’instruments, qui ne pourront pas fonctionner sur la Lune comme prévu. Malgré l’échec de la mission d’Astrobotic Technology, ces instruments parviennent à s’allumer dans l’espace.

Peregrine a mal tourné, mais n’a peut-être pas dit son dernier mot. Alors qu’il est évident que la mission partie le 8 janvier 2024 ne pourra pas atterrir en douceur sur la Lune, tout n’est peut-être pas perdu pour autant. Astrobotic Technology, l’entreprise qui a entrepris cette aventure spatiale avec le soutien de la Nasa, a donné des nouvelles encourageantes dans un communiqué publié le 11 janvier.

Rappelons que le problème principal de Peregrine concerne sa propulsion, entravée par une fuite de propergol. « Alors que Peregrine sort d’une panne de communication planifiée avec le réseau terrestre DSN de la Nasa [ndlr : le Deep Space Network], nous avons le plaisir d’annoncer que les efforts de l’équipe pour recueillir les données de la charge utile ont été fructueux, annonce Astrobotic. Nous avons reçu avec succès des données des 9 charges utiles conçues pour communiquer avec l’atterrisseur. »

Pour l’équipe chargée de la mission, c’est probablement un soulagement. Même si Peregrine reste dans un état critique, les communications avec les divers instruments de la sonde donnent de la matière à analyser. « Nous sommes fiers de l’équipe de la mission qui a réussi cet incroyable exploit dans des circonstances aussi difficiles », ajoute Astrobotic dans sa publication.

Une image envoyée par Peregrine. On distingue les roues du rover Iris. // Source : Astrobotic Technology
Une image envoyée par Peregrine. On distingue les roues du rover Iris. // Source : Astrobotic Technology

Le rover de Peregrine ne roulera jamais sur la Lune, mais il a un message pour la Terre

Parmi les charges utiles qui ont pu être allumées à bord de l’atterrisseur, se trouve notamment le petit rover Iris, conçu par l’université Carnegie Mellon (dont on distingue les roues sur le cliché de Peregrine, ci-dessus). Il y a aussi le détecteur de rayonnement LETS (« Linear Energy Transfert Spectrometer »), qui devait servir à mesurer le rayonnement à la surface de la Lune. C’est aussi le cas du spectromètre à neutrons NSS (« Neutron Spectrometer System »), développé par le Ames Research Center, qui était censé chercher des indices de présence de glace d’eau et étudier la composition du régolithe lunaire.

Dans un autre point de situation daté du 11 janvier, Astrobotic Techbology indique d’ailleurs que le rover Iris a pu envoyer un message depuis l’espace : « Hello, Earth ! » (« Bonjour, la Terre ! »). Quant aux instruments LETS et NSS, ils servent à mesurer « l’environnement radiatif dans l’espace interplanétaire autour de la Terre et de la Lune », a indiqué la Nasa dans son propre communiqué.

La fuite à bord de Peregrine ralentit un peu

Selon les dernières estimations d’Astrobotic, Peregrine peut encore se reposer sur son propergol restant pour une durée de 48 heures. C’est plus que ce que l’équipe pensait encore la veille, le 10 janvier. « Nos estimations concernant la durée de vie du propergol ont changé parce que le taux de fuite a ralenti plus vite que prévu », explique l’entreprise.

Voilà désormais 3 jours que Peregrine fonctionne dans l’espace, son voyage l’ayant amené à plus de 360 000 km de la Terre. Tout reste incertain, car il n’est pas impossible que la fuite reparte de plus belle, ne laissant plus que l’ultime soupir de Peregrine en souvenir de sa mission.

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