Qu’est-ce qui est métallique, inerte et file silencieusement dans le cosmos à près de 61 198 km/h ? La sonde spatiale Voyager 1, qui a quitté la Terre il y a un peu plus de 48 ans et 2 mois. Toujours active, elle poursuit son odyssée de plus en plus loin dans le cosmos, tant bien que mal, là où aucune autre mission ne s’était jamais rendue auparavant.
Et justement, Voyager 1 devrait bientôt franchir une barrière symbolique à la fin de l’année 2025. En effet, la sonde devrait à ce moment-là être si loin de la Terre que l’actuelle unité pour qualifier la distance qui nous sépare d’elle ne sera plus tout à fait appropriée. Il faudra alors en changer, en passant au « cran » supérieur.
« Voyager 1 approche des 24 heures-lumière de distance. »
Concrètement, Voyager 1 est désormais très proche du cap des 24 heures-lumière de la Terre — selon le site de suivi de l’Agence spatiale américaine, qui actualise en temps réel les paramètres de la mission, la sonde se trouve à un peu plus de 23:34 heures-lumière de la Terre. Il ne reste donc plus qu’un peu moins de 30 minutes-lumière avant cette bascule.
À ce moment-là, donc, on pourra vraiment se servir de l’unité du jour-lumière pour décrire la distance entre Voyager 1 et la planète bleue — bien qu’il ne sera pas impropre de continuer à parler en heures-lumière, car il ne s’agit que d’une conversion d’unité. On pourrait d’ailleurs tout aussi bien s’exprimer en minutes-lumière ou secondes-lumière, si on le désire.
La mesure basée sur la lumière, métrique idéale pour qualifier les distances dans l’univers
On pourrait également parler en mètres ou en kilomètres, ou se servir de n’importe quelle unité de son choix — cependant, compte tenu de la taille colossale de l’univers, il est plus pratique de prendre une unité qui est calée sur la particule la plus rapide dans le vide : le photon, qui file à près de 300 000 km/s.
Ainsi, l’expression heure-lumière ou jour-lumière désigne la distance que le photon traverse en une heure ou une journée, à la vitesse de 300 000 km/s. Cela signifie qu’il franchit environ 1,079 milliard de km en une heure. Et 25,9 milliards de km en une journée. Cela permet ainsi d’éviter de manier des suites de chiffres un peu trop grandes.
En effet, il est plus commode de décrire la distance de Voyager 1 en parlant d’une journée-lumière que d’écrire 25 902 068 371,2 km. C’est la même chose pour les unités supérieures, et tout particulièrement pour la métrique phare pour le cosmos : l’année-lumière. Il faudrait sinon écrire 9 460 730 472 580,8 km. Peu commode.
L’emploi de la lumière comme base pour qualifier les distances de l’univers a aussi un autre intérêt : il permet de percevoir immédiatement le délai des communications spatiales, puisque celles-ci filent à la vitesse de la lumière. En clair, un signal reçu par Voyager 1 vers la Terre met donc presque 24 heures à faire le voyage. Et il faut le double si on envoie une réponse.
En comparaison, Voyager 2 est un peu moins loin — même si le gouffre qui sépare cette autre sonde de son point d’origine est désormais abyssal. Il y a en effet besoin de 19:36 heures-lumière pour contacter la sonde, qui file à presque 55 349 km/h. Mais un jour aussi, cette sonde finira par nécessiter un changement d’échelle.
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