Il était 16h32, ce jeudi 16 juin 2022, lorsque la température enregistrée à Saint-Jean-de-Minervois, une commune de l’Hérault en Occitanie, a affiché la valeur de 40 °C. Il s’agit, a annoncé Météo France, du « record de précocité du 40 °C en France (hors Corse) ». Jamais il n’avait fait aussi chaud aussi tôt dans l’année en France, depuis le début des mesures en 1947.
Le précédent record des 40 °C atteints le plus tôt dans l’année datait de 2003. C’était alors à Luxey, dans les Landes, que la température de 40 °C avait été franchie un 21 juin — le jour du solstice d’été. Le nouveau record intervient dans le contexte d’une plume de chaleur qui s’abat sur la France, depuis le mercredi 15 juin 2022. Le pic de cette vague de chaleur est attendu pour le samedi 18 juin, avec des maximales estimées jusqu’à 42 °C.
« Cette valeur est désormais la plus haute atteinte en 2022, sur le réseau principal de stations de Météo France, en France métropolitaine », ajoute Météo France. Ces 40 °C détrônent les 37,6 °C enregistrés à Cuers, dans le Var, le 13 juin, comme valeur la plus haute de l’année 2022.
La vague de chaleur la plus précoce en France
En plus du record de précocité de la valeur de 40 °C dans l’année, la vague de chaleur que connaît actuellement la France est aussi « la plus précoce jamais enregistrée (début des mesures en 1947) au niveau national », selon Météo France. L’indicateur thermique national, qui consiste en une moyenne de mesures obtenues quotidiennement dans 30 stations météorologiques en France, doit dépasser 28 °C durant cette vague de chaleur. Cet indicateur « deviendra ainsi la valeur la plus élevée le plus tôt dans la saison, ainsi qu’un record pour un mois de juin », estime Météo France.
Quels que soient les scénarios d’émissions prévus à l’avenir, il faut s’attendre à ce que le nombre de jours de vagues de chaleur ou de canicule augmente dans les prochaines années. Les vagues de chaleur pourraient bien être 4 fois plus fréquentes dans 20 ans.
Le dérèglement du climat mondial signifie qu’il faut s’attendre à des températures qui ne correspondent plus aux normales de saison, à l’image de ces 40 degrés au printemps. C’est tout l’enjeu : si les émissions ne sont pas suffisamment réduites immédiatement, il faut s’attendre à ce que le climat de la planète se réchauffe de 2 degrés en moyenne. Plus le climat global se réchauffe, plus les vagues de chaleur et les températures anormales seront fréquentes.
Cela signifie cette année 2022 que, sur une même saison — le printemps — nous avons eu un épisode neigeux et une plume de chaleur faisant grimper les températures à 40 degrés. En définitive, le dérèglement est de plus en plus observable à l’échelle humaine.
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