Deux mois après les vives tensions entre Orange et Altice autour de la diffusion des chaînes BFM et RMC, les choses sont rentrées dans l’ordre. Un nouvel accord a été conclu entre les deux groupes. Celui-ci vise BFM Business et les services à valeur ajoutée, comme la TV de rattrapage.

Qu’il paraît loin le temps où Orange et Altice se livraient à un âpre bras de fer commercial autour des conditions de diffusion de plusieurs chaînes de télévision (BFM TV, RMC Découverte, RMC Story, BFM Paris et BFM Lyon Métropole) par l’opérateur historique. Deux mois plus tard, l’apaisement entre les deux groupes se confirme par la signature d’un accord de distribution.

Plus exactement, il s’agit du deuxième conclu entre Orange et Altice. Début septembre, un premier terrain d’entente a été trouvé, couvrant les trois chaînes nationales ainsi que les deux chaînes locales. Cette fois, le « deal » annoncé ce mercredi 6 novembre concerne BFM Business ainsi que les services associés de toutes les chaînes qui étaient impliquées dans le conflit, plus i24News.

Stéphane Richard. // Source : J.Knaub/Sipa Press/Orange

Stéphane Richard.

Source : J.Knaub/Sipa Press/Orange

Les contours de cet accord de distribution ne sont pas précisés, mais ce deuxième contrat porte sur la « distribution de services enrichis et de fonctionnalités innovantes autour des programmes d’Altice France ». Ces services associés incluent des programmes en replay avec des fenêtres de diffusion étendues, des programmes proposés avant leur diffusion TV et des programmes en très haute définition.

Paiement réservé aux services enrichis

Pour la diffusion de ces services associés, Orange paiera une somme non précisée à Altice. Le flux linéaire, c’est-à-dire le direct, n’est pas couvert par cet accord, parce que l’opérateur historique juge qu’il n’a pas de valeur en soi. C’est un simple flux de chaînes gratuites. En revanche, les services comme la TV de rattrapage ont une valeur ajoutée, parce qu’ils proposent quelque chose en plus au téléspectateur.

Orange BFM TV

Le conflit avait provoqué une suspension temporaire du signal. // Source : Camille Suard

Par ailleurs, Orange a mis un autre argument en avant. Certes, il reprend gratuitement les chaînes d’Altice, mais il souligne aussi que celles-ci profitent aussi des infrastructures et du transport du signal par ses soins, pour un coût nul. En clair : Orange ne fait pas payer Altice pour qu’il accède à son réseau et, in fine, à ses millions d’abonnés qui se trouvent au bout de ses lignes.

Altice a tenté jusqu’au bout de pousser à Orange à ouvrir son porte-monnaie pour le direct de chaînes gratuites. Sans succès : Orange n’a pas cédé à cette requête et  a même coupé le signal des chaînes d’Altice dans la matinée du 5 septembre. La suite est connue : l’état-major d’Altice a vu le danger que cela représentait en termes d’audience, d’image de marque et de recettes publicitaires de se couper d’Orange.

Le statu quo ante bellum est revenu dès le 6.


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