Pour ses téléphones portables assemblés à la main dans les contrées anglaises, façon Rolls-Royce, Vertu emploie plus de 200 salariés. Mais ce matin, ces emplois sont devenus des postes menacés par la dette toxique de l’ancienne filiale de Nokia. Pour ceux qui ne connaissent par la marque, il s’agit d’une firme un peu à part qui construit pour des émirs et autres milliardaires débonnaires, des 3310 en ivoire et or pour le prix d’une voiture citadine. Avec service.
Aujourd’hui détenue par Murat Hakn Uzan, la société doit à ses créditeurs plus de 128 millions de livres. Le propriétaire a proposé de n’en payer que 1,9 million. Le Financial Times rapporte que de fait, la manufacture de la marque sera fermée.
Après avoir changé de propriétaire de nombreuses fois depuis le démantèlement du groupe Nokia, Vertu a accumulé dettes et déficits. Selon le quotidien financier, M. Uzan, ancien homme d’affaires turc exilé à Paris, compte conserver la propriété de la marque, ses technologies et licences, dans l’espoir de la relancer sans son usine Vertu.
Mais débarrassé de sa manufacture exceptionnelle et unique au monde, la société perdrait beaucoup de sa valeur. Les employés de la marque, venants de divers horizons du luxe, protègent l’héritage et les compétences un peu à part de Vertu. Alors que l’entreprise s’approchait des deux décennies, le smartphone bijou, luxueux et futile, semble avoir perdu sa valeur symbolique. La seule qu’il avait.
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