L’Union Internationale des Télécommunications classe 152 nations en fonction de leurs infrastructures Internet et de leur accessibilité. La France, si elle est dans le haut du classement, peut mieux faire et pourrait chuter.

L’Union Internationale des Télécommunications (UIT) publie la nouvelle édition de son rapport « Mesurer la société de l’information« . Chaque année, ce rapport présente « l’Indice de Développement des TIC », qui rend compte des progrès accomplis en ce qui concerne les infrastructures TIC, leur utilisation et les compétences nécessaires, ainsi que « le Panier des Prix TIC » qui observe l’accessibilité économique des services TIC.

Sans surprise, le rapport conclue que les mesures politiques privilégient souvent l’amélioration des infrastructures et de l’accès, mais rappelle que « les conséquences du développement des TIC ne se feront pleinement sentir que lorsque les consommateurs utiliseront les technologies efficacement« .

Au niveau mondial, on constate que le nombre d’utilisateurs d’Internet a doublé au cours des cinq dernières années et que l’on compte aujourd’hui plus de 2 milliards d’internautes sur la planète. 30%, donc, de la population mondiale a un accès en ligne, contre 12% en 2003 et 6% en 2000.

70% de la population n’a donc pas accès à Internet (presque 80% de la population des pays en développement) et, dans la plupart des pays en développement, les écoles , les hôpitaux et les autres établissements publics situés hors des grandes zones urbaines ne sont pas connectés à Internet. Si les smartphones et les tablettes accélèrent le développement d’Internet, ils sont encore trop chers pour ces pays, et la conception d’appareils plus abordables sera nécessaire.

La position de la France

Si pour l’Indice de Développement des TIC la Corée du Sud occupe la première place du classement, la France, elle, se place 18ème. Son classement n’a pas évolué depuis 2008, même si son indice a gagné plus de 0,60 point, passant de 6,48 en 2008 à 7,09 en 2010. En Europe, la Suède, le Danemark, la Finlande, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Autriche sont mieux classés. L’Allemagne, par exemple, est 15ème avec un indice de 7,27. L’Italie, elle, n’est classée que que 28ème, avec un indice de 6,57, derrière l’Espagne classée 25ème avec un indice de 6,73.

Ces évolutions sont dues à l’accès qui s’est amélioré. D’importants changements sur la largeur de la bande passante ont été effectués, passant cette dernière de 29 000 Gbit/s à 59 000 Gbit/s, ce qui a baissé les prix de gros et de détail. L’inauguration de nouveaux câbles sous-marins à fibre optique a contribué à cette augmentation significative de la largeur de bande.

Il est enfin à noter pour cet indice que les fourchettes se sont élargies dans toutes les régions du monde, démontrant que les écarts régionaux s’élargissent également. C’est la fracture numérique à l’échelle mondiale.

La France est située en 29ème position du classement des Paniers des Prix TIC avec un indice de 1. C’est, au passage, une progression par rapport à 2008 où son indice était de 1,2. Ainsi, en moyenne, en France, nous consacrons 1% de notre revenu mensuel pour financer notre connexion (internet fixe, téléphonie fixe, et téléphonie mobile). Plus les revenus sont élevés et les services abordables et plus cet indice sera faible. Monaco se place donc en première place du classement, avec un indice de 0,2, l’Allemagne 20ème, avec un indice de 0,7 et l’Italie 28ème, juste devant la France, avec un indice de 0,9. En moyenne, les Européens dépensent 1,6% de leurs revenus pour se connecter.

Globalement, la France n’est pas excellente, mais se situe dans le haut du classement mondial. Le faible coût de notre Internet fixe, bientôt rejoint par la téléphonie mobile (si l’on en croit les déclarations de Free) nous assurait une bonne place dans les Paniers des Prix TIC, mais, les revenus baissant, cela pourrait changer. Côté Développement des TIC, le déploiement de la fibre à grande échelle peine à décoller, pouvant nous faire perdre des places également. Et comme le dit le rapport, ce sont les mesures politiques qui influent sur ces variations.

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