Il y a quelques semaines, Tesla a déployé une bêta pour permettre à certains privilégiés de tester ce que le constructeur appelle la capacité de conduite entièrement autonome — une fonctionnalité qui permet de laisser la voiture prendre le contrôle. Depuis quelques jours, cette expérimentation publique est étendue à de plus en plus de personnes. Les propriétaires concernés, sans doute ravis de pouvoir devenir les testeurs de Tesla, doivent néanmoins se plier à des règles révélant une forme de paranoïa de la part de l’entreprise. Tout porte à croire qu’il y a la crainte d’une mauvaise publicité pour l’Autopilot.
Dans une enquête publiée le 27 septembre 2021, Motherboard indique en effet avoir obtenu des détails sur l’accord de non-divulgation que doivent signer les bêta-testeurs. Ces derniers ne peuvent pas s’adresser aux médias ou inviter des journalistes à essayer la capacité de conduite entièrement autonome. « Souvenez-vous que beaucoup de gens veulent voir Tesla échouer. Ne les laissez pas interpréter vos retours et vos publications sur les réseaux sociaux », pourrait-on lire dans le document.
Les bêta-testeurs de la conduite autonome Tesla doivent se censurer
Tesla encourage par ailleurs les bêta-testeurs à sélectionner avec soin les vidéos qu’ils souhaitent partager. Ce qui revient à dire : la multinationale n’a rien contre les clips sur la capacité de conduite entièrement autonome, à partir du moment où ils ne montrent que des choses positives. C’est là où le bât blesse : bien que très avancée, la technologie Autopilot reste aujourd’hui encore très dangereuse quand elle est mal utilisée. On rappelle d’ailleurs que les autorités américaines ont Tesla dans le viseur en raison de plusieurs accidents.
Ces règles d’autocensure mises en place par Tesla font écho à une vidéo partagée par le YouTuber Galileo Russell le 14 septembre (elle a été supprimée). On y voyait une voiture en train de gérer seule un parcours assez complexe, au sein d’un environnement urbain — sous un monorail. Tandis que certaines séquences appuient les immenses progrès réalisés par Tesla, certaines personnes ont retenu un moment très dangereux : quand la voiture a foncé vers des piétons qui voulaient traverser la route. Cette manœuvre a forcé Galileo Russell à reprendre la main — et à s’excuser pour la peur occasionnée. Cette courte séquence, d’abord isolée par un internaute, a fait le buzz. À tel point que le vidéaste a dû réagir…
« Merci de supprimer votre tweet. Vous pouvez partager ma vidéo mais vous ne pouvez pas en reprendre une séquence sans me créditer », a expliqué Galileo Russell à Taylor Ogan (qui a dû supprimer son tweet). Malheureusement pour le YouTuber, le clip problématique est toujours partagé par d’autres personnes (voir le tweet ci-dessus). Dans une autre vidéo publiée sur YouTube, il est revenu sur cet incident en prenant la défense de Tesla : « Tesla ne veut pas que nous partagions tous les clips, seulement quand c’est bien, car ils savent que les gens vont commenter hors contexte. Je m’en veux un peu d’avoir laissé ça dans ma vidéo. » À ses yeux, Internet ne peut pas comprendre les failles de l’Autopilot, en constante progression.
D’autres propos rapportés par Motherboard tendent à protéger la technologie de Tesla : « Beaucoup de gens ne vont voir qu’une seule vidéo… qui montre une très, très mauvaise expérience. Cependant, le logiciel évolue tellement vite que, même si la séquence date d’il y a quelques mois, ils penseront que c’est la dernière et ne regarderont plus la technologie ensuite. » Ils sont signés d’un autre bêta-testeur et prouvent que la stratégie de Tesla fonctionne malgré tout. « Je pense que ces vidéos restent une bonne idée. Elles montrent ce que la technologie peut faire de bien et de mal… », conclut l’intéressé anonyme. Le hic ? L’Autopilot peut être dangereux pour les autres.
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