Gogoro est connu pour ses excellents scooters électriques. La marque arrive en Europe avec un vélo de luxe, qui semble plus pensé pour le plaisir de rouler que pour des trajets quotidiens.

C’est un fait : Gogoro sait faire des deux roues électriques. Sa flotte d’excellents scooters qui équipait feu le service partagé Coup est une preuve du sérieux et des compétences de cette entreprise taïwanaise sur le secteur. Alors quand Gogoro a annoncé se lancer sur le marché du vélo électrique et programmer en plus une sortie européenne grand public, il n’en fallait pas plus pour titiller notre curiosité.

L’attente est terminée et aux côtés des VanMoof et autres Angel, il faudra compter à l’été 2020 sur le Eeyo 1 de Gogoro. Les équipes marketing de Gogoro n’ont pas sorti l’argument « Tesla du vélo » comme les autres. Elles sont allées encore plus loin : le Eeyo 1 est présenté comme la « voiture sportive du vélo ». À 3 899 dollars pour le modèle de base et à 4 559 dollars pour le modèle haut de gamme, il est vrai que, comme sur le marché de l’automobile sportive, les prix s’envolent.

Le Gogoro Eeyo 1S // Source : Gogoro

Le Gogoro Eeyo 1S

Source : Gogoro

Un vélo pour le plaisir

À ces tarifs, Gogoro associe un vélo pour le moins étonnant. Toute la conception électrique tourne autour d’un unique bloc dans la roue arrière qui embarque tout à la fois le moteur, la batterie et l’électronique qui transmet l’impulsion de la pédale. L’idée derrière le Eeyo 1 est d’avoir un vélo qui permet une conduite plus agressive que sur les gros vélos électriques traditionnels, encombrés d’une batterie tubulaire qui augmente leurs mensurations. Les photos montrent en effet un look effilé, très proche d’un vélo traditionnel. Et le poids du vélo électrique est impressionnant : à 12,5 kilos sur la balance, on est loin des modèles traditionnelles qui tournent autour ou dépassent largement les 20 kilos.

Le moteur Smartwheel // Source : Gogoro

Le moteur Smartwheel

Source : Gogoro

Reste que Gogoro demande à ce prix des concessions que peu de marques premium oseraient faire. La batterie de 123 Wh ne tient que 80 kilomètres en mode éco et 60 km en mode sport. En pratique, on sait que ce type de vélo à une seule vitesse a besoin d’être le plus souvent en mode sport pour être confortable.

Mécaniquement, l’utilisation d’un module complet à l’arrière amène une motorisation par capteur de rotation et non dans le pédalier, ce qui entraînera un décalage entre l’accélération du moteur de seulement 250 W et le pédalage — une concession dans le confort que l’on est prêts à faire sur des vélos d’entrée de gamme ou avec des contreparties malines ce que fait VanMoof et son Turboboost.

Mais surtout, Gogoro s’est refusé à mettre la moindre interface sur son vélo : tout passera par une application. Démarrer le vélo ou changer de mode de conduite devra être fait par un passage par l’application mobile. Panne de smartphone ? Pas de vélo. Une philosophie ajoutant une contrainte qui nous avait déplue du côté de Cowboy. Enfin, la batterie n’est pas amovible, ce qui implique une charge en intérieur.

Gogoro Eeyo // Source : Gogoro

Gogoro Eeyo

Source : Gogoro

Finalement, on se dit que la comparaison initiale avec une voiture de sport de luxe n’est pas mauvaise : on imagine qu’on pourra se faire plaisir sur de courtes distances et en balade avec un tel vélo tout en carbone, si le moteur suit. Mais à première vue, ce n’est pas un engin qui répondra à toutes les exigences des urbains qui souhaitent avant tout se déplacer confortablement.

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