Renault poursuit sa remontée dans le temps en réinterprétant la Twingo. Après la R5, puis la R4, c’est au tour de la citadine de surfer sur la tendance néo-rétro. Et on ne parle pas de n’importe quelle citadine. La Twingo représente plus de 4 millions d’exemplaires écoulés à travers 25 pays depuis son lancement en 1992. Cependant, si le segment était encore populaire il y a 10 ans, il est aujourd’hui en perte de vitesse totale avec moins de 5 % de part du marché européen, dixit Renault.
La faute à une demande trop faible ? Non, pour Olivier Laik, responsable du programme Twingo, c’est « l’offre qui n’est plus appropriée ». C’est dans ce contexte qu’est arrivée cette nouvelle génération de la citadine phare, alliant donc attentes modernes et prix accessible.
Numerama est parti à la découverte de cette nouvelle Renault Twingo E-Tech en avant-première et voici nos impressions. Spoiler, elles sont plutôt positives.
Renault Twingo : une bouille reconnaissable entre toutes
Y a-t-il vraiment une surprise en ce qui concerne le look de cette quatrième génération de Twingo ? À l’image de la R5 électrique, prenez le concept de la citadine dévoilé en novembre 2023 et vous obtenez peu ou prou le modèle de série ! L’idée est assez simple : jouer sur la corde sensible des automobilistes avec la bouille caractéristique de la Twingo première du nom, surnommée la grenouille. C’est ce que Renault appelle une « nostalgie modernisée » et ça fonctionne bien.
La face avant reprend ainsi les projecteurs arrondis du modèle original et les modernise avec une signature lumineuse entièrement à LED. Les blocs optiques sont désormais en relief, comme incrustés dans la carrosserie. Le bouclier est habillé de deux petits pare-chocs en plastique, telles deux petites joues à pincer. À noter que le capot est fixe, et seulement escamotable par les techniciens lors des révisions.
Les fameuses trois ouïes qui servaient à refroidir le moteur thermique à l’époque sont toujours de la partie. En revanche, alors qu’elles étaient proéminentes sur le concept, ces dernières sont toutes plates sur le modèle de série. Et si elles affichaient le niveau de charge sur le concept, celles-ci servent dorénavant à remplir le liquide lave-glace via une clé spéciale. Dommage.
Une carrosserie de petit jouet
À l’arrière, les feux prennent la même forme qu’à l’avant et gagnent en leur sein trois petits carrés lumineux dédiés aux clignotants, feu de recul et catadioptre. Les arches sont surmontées d’une petite ailette servant à l’aérodynamisme, le hayon creusé, certes sympathique visuellement, générait des turbulences sans ces appendices, nous a confié la marque.
Les designers ont tenu à rendre encore plus rondouillette — façon « bubble » — la silhouette de la Twingo 4 de sorte à appuyer le côté jouet de la voiture. On retrouve également un alphabet et des logotypes créés spécialement pour la grenouille française. Les jantes jouent aussi en ce sens en adoptant des noms de jeu : Domino et Diabolo (16 pouces, de série) ainsi que Mikado et Reverso (18 pouces, en option). Quatre teintes de caisse sont au programme : Vert Absolu, Jaune Mango, Rouge Absolu et Noir Étoilé.
Pour clôturer ce tour de l’extérieur, vous aurez sûrement remarqué que cette nouvelle génération de Twingo ne va pas jusqu’à imiter le modèle originel à 100 % et reste une 5 portes. On regrettera que, par souci d’économies, les poignées soient devenues totalement banales au lieu de conserver leur forme ronde iconique.
Les dimensions de la Renault Twingo E-Tech (2026)
| Longueur | Largeur | Hauteur | Empattement |
|---|---|---|---|
| 3,79 m | 1,72 m | 1,49 m | 2,49 m |
L’intérieur de la Renault Twingo : habitable mais un peu tristoune
Même rengaine pour l’habitacle, Renault n’a pas pu s’empêcher de partager au mois de janvier des images de ce à quoi allait ressembler la nouvelle Twingo électrique de l’intérieur. Autant ne pas tergiverser, on reste un peu perplexe sur la présentation. D’un mobilier assez haut en couleur, on retrouve un cocon plus triste qui dénote avec le côté fun de l’extérieur. La sellerie en tissu moucheté a perdu de son éclat au profit d’un banal motif rayé en version Techno, et noir sur la version de base Evolution.
La partie supérieure du tableau de bord façon cylindre flottant est toujours aussi sympathique avec son rappel de la teinte carrosserie… à condition d’être sur la version supérieure. De base, cette pièce est blanche. Cette dernière est désormais habillée d’un plastique dur, tandis que l’écran tactile de 10 pouces est moins bien intégré dessus. Exit aussi le revêtement textile sur les contreportes, qui laissent une nouvelle fois la place à du plastique.
À l’avant, les sièges ne brillent pas par leur moelleux, tandis que la surface du pare-brise réduite, couplée à un toit très plongeant, offre un champ de vision plutôt serré (il sera sûrement difficile de voir les feux tricolores en hauteur).
Le domaine dans lequel la Twingo met tout le monde d’accord est bien son habitabilité. Les passagers à l’arrière seront les premiers à le remarquer puisqu’ils n’auront aucun mal à loger leurs pieds sous les sièges de devant, alors que l’espace pour les genoux est généreux (jusqu’à 16 cm). On est mieux installé que dans une Renault 5 qui fait pourtant 20 cm de plus !
À l’instar de la première génération de la Twingo, les assises du fond sont coulissantes via une languette (sur 17 cm) et permettent de favoriser soit l’espace arrière, soit le volume de coffre (360 litres, dont 50 litres de sous-coffre). En version Techno, le siège passager avant peut se rabattre à plat, permettant d’augmenter le volume total à 1 000 litres et de charger des objets de 2 m de long. Vraiment pratique.
La Renault Twingo électrique est une citadine technologique
Du côté de la technologie aussi, la nouvelle Twingo électrique a de sérieux atouts à faire valoir. On retrouve de série une instrumentation numérique de 7 pouces ainsi qu’un écran tactile de 10 pouces, lequel est propulsé par l’excellent système Android Automotive sur la finition haute Techno. De quoi accéder à pléthore d’applications Google, notamment Maps installé de série et qui intègre un planificateur d’itinéraire. Il donne aussi droit à l’avatar Reno couplé à ChatGPT. Un gadget pouvant piloter certaines fonctions de la voiture telles que la climatisation, les sièges chauffants, les vitres électriques, la navigation… En version de base Evolution, on se contente de la réplication smartphone (Apple CarPlay/Android Auto), ce qui est déjà suffisant.
Au total, la citadine peut cumuler jusqu’à 24 aides à la conduite, dont les classiques reconnaissance des panneaux, maintien dans la voie, avertisseur d’angle mort et régulateur de vitesse (adaptatif sur Techno). Il y a même une fonction de stationnement mains libres (oui, oui sur une citadine), incluse dans un pack en option.
Jusqu’à 263 km d’autonomie et quelques bémols sur la fiche technique
La nouvelle Twingo électrique affiche une silhouette française qui cache un cœur d’origine chinoise. La marque au losange n’a mis que deux ans pour développer sa citadine, une prouesse rendue possible grâce leur centre de R&D maison nommé « ACDC », qui a ouvert à Shanghai en 2024. Ainsi, 40 % des pièces sont issues de partenaires chinois, dont le moteur d’une puissance de 82 ch revendiquant 12,1 secondes sur le 0 à 100 km/h. La vitesse maximale est de 130 km/h.
La batterie — de chimie LFP (lithium-fer-phosphate) — est fournie par CATL et dispose d’une capacité de 27,5 kWh. Renault annonce ainsi une autonomie de 263 km sur le cycle WLTP. Un rayon que certains trouveront maigre, mais justifié par le fait que les potentiels clients roulent en moyenne « 35 km quotidiennement ».
Côté recharge, c’est là où le bât blesse. Non pas par les temps de recharge — corrects — mais parce que le chargeur rapide de 50 kW est en option, via le pack « Advanced Charge » (prix inconnu). Ce dernier permet de passer de 10 à 80 % de batterie en 30 minutes. Il permet également de débloquer la recharge en courant alternatif à 11 kW, laquelle plafonne sinon à 6,6 kW de série. À noter que ce pack apporte les fameuses fonctionnalités V2L (vehicle-to-load) et V2G (vehicle-to-grid) permettant d’alimenter des appareils grâce à la voiture ou de redistribuer de l’énergie dans le réseau.
Les caractéristiques techniques de la Renault Twingo E-Tech (2026)
| Puissance | Batterie | Autonomie | Recharge AC | Recharge rapide (DC) | 0 à 100 km/h | Vitesse max | Poids |
|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 82 ch | 27,5 kWh (LFP) | 263 km (WLTP) | 4h15 (6,6 kW) 2h35 (11 kW) | 30 minutes (50 kW) | 12,1 s | 130 km/h | 1 200 kg |
Moins de 20 000 € pour la Renault Twingo électrique
Par simplification de gamme et limitation des coûts, seules deux versions de la Twingo sont au programme : Evolution et Techno. Renault reste encore silencieux sur les prix mais promet d’être « significativement » sous la barre des 20 000 € en entrée de gamme.
La citadine continuera d’être produite à l’usine Renault de Novo Mesto en Slovénie, où la Twingo est assemblée depuis 2007. De quoi la rendre éligible au précieux coup de pouce CEE pouvant aller jusqu’à 4 770 € et faire chuter le prix sous les 15 000 € en version Evolution. La marque compte aussi sur l’usine hongroise de CATL pour profiter à l’avenir de la fameuse surprime de 1 000 € (si elle est toujours d’actualité).
Quelques différences d’équipements entre les versions de la Renault Twingo E-Tech (2026)
| Équipements | Evolution | Techno |
|---|---|---|
| Jantes | 16 pouces (18 pouces en option) | 16 pouces (18 pouces en option) |
| Écrans | 7″ conducteur et 10″ tactile | 7″ conducteur et 10″ tactile |
| Réplication smartphone | ✅ | ✅ |
| Système avec Google intégré | ❌ | ✅ |
| Assistant vocal | ❌ | ✅ |
| Climatisation | Manuelle | Automatique |
| Sièges avant chauffants | ❌ | ✅ |
| Régulateur de vitesse | ✅ | ✅ (Adaptatif) |
| Caméra de recul | ❌ | ✅ |
| Sièges arrière coulissables | ✅ | ✅ |
| Dossier de siège passager avant rabattable | ❌ | ✅ |
| Palettes de récupération et mode One Pedal | ❌ | ✅ |
Pourquoi la nouvelle Renault Twingo électrique peut vous faire craquer
Renault vient-il de signer son tiercé gagnant avec cette nouvelle Twingo électrique ? Il faut dire que la marque au losange a une nouvelle fois frappé fort en concoctant un modèle très séduisant et pratique. Clairement, il ne s’agira pas — dans l’immense majorité — de la voiture principale du foyer. La petite grenouille excellera en revanche comme véhicule d’appoint pour accomplir tous les besoins du quotidien, y compris celui de se rendre au travail.
Certains détails nous ont fait quand même tiquer, comme l’omniprésence de plastique dur à l’intérieur, mais cela ne devrait pas constituer un point rédhibitoire. Ce qui est certain, c’est qu’il faudra tout de même passer à la caisse et opter pour la version Techno au-dessus des 20 000 € pour tirer le meilleur de la Twingo. Mais une fois les aides déduites, vous aurez droit à la citadine la plus mignonne du marché, qui ne fait pas l’impasse sur la technologie, et à un prix parmi les plus accessibles !
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