Et si votre voiture électrique pouvait prolonger sa durée de vie avec l’évolution de sa batterie ? L’idée de changer après quelques années la batterie pour une version plus récente et plus performante, sans changer de véhicule, ce n’est hélas pour l’heure pas vraiment possible en Europe, mais ça pourrait le devenir à l’avenir.
La startup française Revolte veut se battre pour rendre possible ce niveau de réparabilité. Si l’entreprise a déjà essayé de faire bouger les choses, elle s’est rendu compte que seule et au niveau national, elle n’arriverait à rien. C’est donc en unissant ses forces avec d’autres acteurs et en visant un lobbying actif au niveau européen qu’elle espère faire bouger les choses dans le bon sens.
Quand la réparabilité se heurte à la législation
Pour faire simple, l’upgrade de batterie (ou retrofit de batterie) consiste à remplacer une batterie dégradée ou d’ancienne génération par une batterie plus récente, offrant davantage d’autonomie ou de meilleures performances, afin de prolonger la vie du véhicule et bénéficier des dernières avancées technologiques.
C’est une pratique déjà encadrée aux États-Unis et dans plusieurs pays. Il faut bien sûr que cela soit fait dans un cadre réglementaire qui évite les dérives, mais sans pour autant tomber dans les démarches kafkaïennes (et coûteuses) que l’on peut observer actuellement en France. Ce qui finit par bloquer ce type d’initiative, malgré l’intérêt grandissant au fur et à mesure que le parc de véhicules électriques grandit et vieillit.

Il existe un deux poids deux mesures lorsque l’on aborde la question de l’upgrade de batterie. Si l’initiative est portée par le constructeur, c’est lui qui se charge de toutes les démarches – y compris d’homologation – et l’échange de batterie pour une version plus récente apparaît simple (même si ça ne l’est pas). Renault l’avait envisagé avec les premières Zoé, Nissan aussi pour sa Leaf, et on a pu observer des upgrades sur la Tesla Model S de première génération.
En revanche, si un réparateur indépendant veut se lancer dans l’upgrade d’une batterie, c’est un vrai parcours du combattant pour réussir à faire homologuer le véhicule pour le rendre conforme. C’est ce que veulent faire évoluer les garages Revolte, spécialistes des réparations de batteries et d’électronique embarquée sur les véhicules électriques et hybrides en France.
Les réparateurs indépendants peuvent réaliser un échange standard avec des cellules ou modules équivalents – généralement sur des batteries qui ne sont plus sous garantie constructeur –, mais dans le cas où ces pièces n’existent plus et que celles disponibles diffèrent du modèle d’origine, cela peut créer une situation de blocage. Or, la technologie des batteries évolue rapidement, les chimies d’il y a 10 ans n’ont plus rien à voir avec ce qui est proposé aujourd’hui. Il est difficile d’accepter qu’un modèle plus sûr, conforme aux standards actuels, puisse être refusé au nom de la conformité d’origine. Des milliers de voitures électriques fonctionnelles, mais vieillissantes finiront tôt ou tard à la casse, faute de solution légale pour les mettre à niveau.
Un enjeu industriel et environnemental, bien au-delà des frontières françaises
Pour sortir de cette impasse, Revolte annonce le 31 octobre la création de l’Upgrade Club, une association destinée à fédérer les acteurs du secteur : réparateurs, flottes professionnelles, assureurs, fabricants de batteries, équipementiers, pour porter la cause de l’upgrade auprès des institutions européennes. Les décisions en matière d’homologation et de réparabilité se jouent désormais à Bruxelles, et seule une voix collective peut peser face aux constructeurs qui verrouillent encore largement leurs technologies.

Revolte s’intéresse par la même occasion à l’avis des propriétaires de voitures électriques sur la question. Un sondage a été mis en place sur le site de l’association et vous pouvez répondre aux questions posées pour donner du poids au projet défendu par l’Upgrade club.
Au-delà du droit à la réparation, l’upgrade de batterie pose une question de fond : peut-on rendre la voiture électrique encore plus durable ? On sait que la dégradation de la batterie est l’un des freins, pas toujours justifié, à l’adoption de la voiture électrique, avec une telle initiative il serait possible de lever l’un des points de blocage régulièrement évoqués. Il reste forcément la question du coût pour une telle mise à jour de sa voiture, mais c’est un sujet secondaire pour le moment.
Les projets de retrofit sont bloqués par ce cadre réglementaire bien trop rigide, ceux d’upgrade de batterie aussi, et si l’Europe se décidait enfin à vraiment mettre tous les moyens disponibles pour réussir sa transition énergétique, ne serait-ce pas une bonne chose ?
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