L’usine de la Janais fait la fierté de la Bretagne, et surtout des habitants de Rennes, presque tous liés de près ou de loin à ce lieu. Ce site de production fête ses 60 ans et a vu passer plusieurs modèles phares de Citroën, de l’AMI 6, de la GS, de la XM, de la Xantia à la C6 (et bien d’autres). Et l’histoire ne s’arrête pas là : afin d’accueillir le nouveau C5 Aircross, l’usine s’est modernisée pour une production plus optimisée, moins coûteuse et zéro défaut. Un travail de longue haleine pour les équipes en charge du projet.
Il est toujours intéressant de visiter les coulisses de la production automobile. Et si le site de Rennes ne produit qu’un seul modèle pour l’heure, cela ne signifie pas que l’usine tourne en sous-régime. Lors de notre visite du 10 octobre 2025, le site produisait 300 véhicules par jour (sur 6 jours), et allait passer à 400 avec une nouvelle équipe dès le 13 octobre.
Une production multi-énergie
Comme beaucoup de modèles Stellantis, le nouveau C5 Aircross est proposé à la fois en hybridation légère, hybride rechargeable et en électrique. Sur la chaîne d’assemblage, les versions électriques s’intercalent généralement tous les deux à trois véhicules. À l’inverse de la motorisation hybride rechargeable, la version électrique est plus simple à assembler : il y a moins de pièces. Le temps perdu à certains postes du montage sur la version PHEV est autant de temps gagné sur l’électrique. Au final, la production est fluide.
Dans tous les cas, l’usine bretonne a tenté de rationaliser au mieux son outil de production. Les nouveaux robots ont été implantés au sein du même bâtiment que le reste de la production (hors emboutissage et peinture), au lieu de l’ancien site de ferrage situé à l’autre bout du site industriel.
Si tout se passe bien, le C5 Aircross va passer environ 5 heures dans la section ferrage, où 459 robots s’activent sur les véhicules. Il en faudra 3 de plus pour l’étape d’habillage du véhicule, et enfin 40 minutes d’épreuves au niveau du contrôle qualité final. Il faut en tout moins de 2 jours pour produire la voiture entière.
Les batteries ACC allongent les délais de livraison
Lors de notre passage, l’usine produisait approximativement 60 ë-C5 Aircross (électriques) par jour, soit environ 20 % de la production. L’objectif est d’atteindre 30 % de la production en voitures électriques. Si la demande vient à dépasser les attentes du constructeur, l’usine peut s’adapter pour assembler jusqu’à 200 électriques par jour, soit 50 % de la production.
Ce qui sort actuellement des chaînes d’assemblage sont majoritairement des ë-C5 Aircross avec la batterie 73 kWh, dont les cellules proviennent de BYD. Le pack est assemblé sur place à l’usine de Rennes, pour ensuite intégrer les véhicules.
L’usine a déjà produit plusieurs exemplaires équipés de la batterie ACC de 97 kWh, notamment ceux destinés aux essais presse réalisés quelques jours plus tôt. Interrogé sur la disponibilité de cette version, Xavier Chardon, directeur général de Citroën depuis mai 2025, a reconnu que la cadence de production de l’usine ACC de Douvrin restait un point de vigilance. Il précise que l’ouverture des commandes de la version grande autonomie n’interviendra qu’en novembre, le temps de laisser à ACC la possibilité de monter en puissance. « Nous anticipons néanmoins des délais allongés pour cette version », admet-il. Une manière de préparer les clients à patienter un peu — ou à se tourner vers la version 73 kWh, déjà pleinement disponible.
Pas de réticence à accueillir des modèles électriques
L’usine de la Janais s’est progressivement modernisée avec plus de robots et des engins autonomes pour déplacer les pièces. Pour autant, accueillir la production d’une voiture électrique était une première pour le site, qui a mis en place un atelier d’assemblage des packs batteries avec du personnel formé et qualifié pour cette étape sensible.
Interrogé sur le sujet, Étienne Martin-Commandeur (directeur de l’usine Stellantis Rennes la Janais) nous a indiqué qu’il n’y avait pas eu de réticence à assembler des voitures électriques. Au contraire, « faire de l’électrique, c’est le Graal. C’est être dans l’air du temps », nous a-t-il précisé.
Lors de cette visite et de la fête organisée le lendemain, nous avons pu échanger avec plusieurs membres du personnel. Tous affichaient la même fierté pour leur usine et pour le modèle qu’ils produisent. Peu de risques de revivre le démarrage chaotique de la Citroën C3 en septembre 2024 : les contrôles qualité sont automatisés à chaque étape, avant un contrôle final réalisé avec soin. Souhaitons-leur que le succès du nouveau C5 Aircross soit à la hauteur de leurs efforts. Un modèle qui, par son confort et son positionnement, a de solides arguments face aux Peugeot e-3008 et e-5008.
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