Les problèmes de logiciel sont beaucoup plus fourbes que les soucis mécaniques. Peu de constructeurs automobiles arrivent à éviter les embûches sur la partie logicielle de leur nouveau modèle. Avec les difficultés d’approvisionnement en pièces, c’est l’une des principales causes de retard dans le développement des voitures actuelles. Certains groupes sont quand même plus touchés que d’autres : Volkswagen a été l’un des premiers constructeurs européens à en essuyer les plâtres, mais Stellantis semble désormais prendre la relève.
Alors que les livraisons des Citroën ë-C3 ont été décalées de 3 mois à cause de soucis logiciels, on aurait cru que les premiers modèles livrés seraient finalement épargnés. Ce n’est hélas pas le cas selon ce que l’on peut observer dans les groupes de discussions. Certains témoignages laissent quand même apparaître une stratégie quelque peu discutable de la marque. La précipitation à livrer les premiers clients en leasing social avant le 30 septembre apparaît encore aujourd’hui à double tranchant.
Une application inutilisable, et pour cause…
Les premiers exemplaires de Citroën ë-C3 sont des modèles You. Dans cette version, il n’y a pas d’écran central d’infodivertissement. À la place, il y a un support pour téléphone portable qui, avec l’application Citroën qui va bien, permet d’accéder à des fonctions similaires (et de programmer la charge). C’est en tout cas la théorie, dans la pratique plusieurs nouveaux possesseurs de ë-C3 se sont plaints de ne pas réussir à connecter leur smartphone à leur voiture.
Citroën explique que ceci est dû à une pénurie de composants qui touche toujours l’industrie automobile. N’ayant pas reçu les boitiers télématiques prévus, ils ont été remplacés par d’autres composants « dont la version logicielle ne prend pas en charge tous les services connectés », explique Citroën dans un email de réponse.
Le constructeur indique ensuite « nous travaillons activement à fournir une nouvelle version logicielle qui sera installée dans votre véhicule en vol, sans aucune action requise de votre part. » Voilà qui a de quoi surprendre. La réponse envoyée par Citroën laisse croire que des mises à jour à distance seraient possibles sur ë-C3, ce qui n’a jamais été annoncé par le constructeur. Il n’est pas exclu que ce message soit une réponse type envoyée également aux clients de ë-C4 ou ë-C4X. Les clients de l’ë-C3 vont certainement avoir à se rendre à l’atelier pour cette mise à jour. C’est en tout cas un problème bien connu dans la marque. Déjà que les voitures ont déjà reçu une mise à jour avant livraison aux clients, cela devient problématique pour un modèle à la technologie pourtant simplifiée.
D’autres défauts de jeunesse aussi
Avant que les concessionnaires et responsables de la marque râlent pour ne partager que le négatif, rappelons que de nombreux clients sont satisfaits de leur voiture à 54 €/mois. Si certains clients ont des problèmes avec leur ë-C3, il ne s’agit pas systématiquement de problèmes généralisés à l’ensemble des véhicules. Mais pour le peu de véhicules déjà livrés (environ 3 500 clients, depuis la plupart des livraisons sont en attente), les remontées de bugs sont tout de même nombreuses, ce qui n’est jamais bon signe.
Plusieurs véhicules sont déjà repartis sur un plateau vers l’atelier pour des problèmes de « défaut de système traction électrique ». Un autre contact a vu sa prise de recharge se mettre en sécurité sans avoir aucun moyen de débloquer le problème, là aussi la voiture est depuis plusieurs jours à l’atelier sans que les mécaniciens présents sachent réparer la panne.
La Citroën ë-C3 aime aussi afficher un certain nombre de défauts sur le seul écran de la voiture avec entre autres des capteurs de pression capricieux et des voyants d’airbag. Sans oublier d’autres affichages farfelus ou manquants comme l’autonomie restante, l’absence de consommation instantanée, et des aides à la conduite toujours pas au point. Le média Les Numériques a même listé d’autres problèmes observés.
Est-ce que ces problèmes viennent d’un planning de sortie du véhicule trop ambitieux ou précipité ? L’externalisation du développement logiciel en Inde et au Maroc influence-t-elle cette catastrophe ? Une chose est certaine, il va falloir trouver des solutions rapidement. Au lieu de s’améliorer avec chaque nouveau modèle, la situation semble empirer et s’étendre à plusieurs marques du groupe.
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