Marre des SUV électriques ? MG propose le Cyberster, un cabriolet qui remet un peu de passion dans le jeu. Entre design tape-à-l’œil, ergonomie frustrante et vrais moments de plaisir, notre essai vaut le détour.

Les cabriolets n’ont plus la cote, quel dommage ! Avec le MG Cyberster, j’ai redécouvert le plaisir de conduire cheveux au vent en électrique. Même si le modèle est loin d’être parfait, on lui pardonne assez facilement certains de ses défauts, parce que l’on peut prendre du plaisir à son volant. On a parfois besoin de piqûres de rappel : la voiture électrique peut être autre chose que ces SUV insipides.

Pendant quelques jours, j’ai pu frimer cheveux au vent à bord de ce cabriolet. De l’effet waouh de son design à l’envie d’envoyer balader son système d’infodivertissement, je vous embarque avec moi.

Essai MG Cyberster // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
Qui dirait non à une promenade dans ces conditions ? // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Design extérieur : c’est un coup de cœur

Au-delà du simple fait d’avoir osé lancer un cabriolet, MG a réussi à en faire un véhicule électrique désirable. Ses courbes ne feront pas forcément l’unanimité, rares sont les modèles à le faire. Néanmoins, le Cyberster est réussi avec son long capot, ses portes en élytre, sa capote en toile qui, même en place, ne dénature pas la ligne. Le tout dans un véhicule qui mesure 4,53 mètres, ce qui n’est pas forcément démesuré. Son profil est élégant et assez intemporel. Il n’y a bien que l’arrière, avec ses feux en forme de flèches, qui trahit l’aspect moderne du véhicule. C’est peut-être le point de détail qui casse un peu l’harmonie du design.

Essai MG Cyberster // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
L’arrière trahi la modernité du Cyberster // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

J’ai eu la chance de prendre la route avec le MG Cyberster dans une teinte verte « Irises Cyan », qui lui va comme un gant. La version rouge reste mon coup de cœur depuis son lancement, mais ce vert attire les regards. L’avantage d’un cabriolet, c’est qu’on entend les réactions des passants. Un après-midi, un piéton lance à son ami : « Regarde comme elle est belle l’Aston Martin. »

Je n’ai pas pu m’empêcher de sourire derrière le volant : de l’avant et de profil, la confusion se comprend. Quelques secondes plus tard, rectification immédiate : « Ah non, mais c’est quoi ? » Cette interrogation, je l’ai entendue plusieurs fois en une semaine. Chaque arrêt photo attirait la curiosité, et le fait que la voiture soit électrique n’a pas forcément provoqué le rejet habituel : on progresse !

Essai MG Cyberster // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
Le MG Cyberster attire la curisoité // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Design intérieur : plus déroutant

Si l’avis sur l’extérieur met beaucoup de monde d’accord, l’intérieur sème un peu plus la discorde. Le style est un peu trop chargé au goût de certains. Il n’est pourtant pas forcément si éloigné de certains modèles anglais de luxe en osant faire une comparaison scandaleuse. La qualité des matériaux n’est cependant pas du même calibre. L’ensemble reste cohérent pour un véhicule vendu à partir de 62 990 € en France. Et si vous n’assumez pas la sellerie rouge, il existe une version grise plus passe-partout, identique à celle de notre modèle d’essai.

Essai MG Cyberster // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
Intérieur gris du MG Cyberster et ses écrans à foison // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Vous l’aurez observé, ce MG Cyberster n’offre que deux places à son bord. Cela tombe bien, car le coffre aurait eu du mal à s’adapter à une vocation plus familiale. Celui-ci ne fait que 249 litres, et tout ne rentre pas dedans, car il est peu profond. Par contre, bonne nouvelle, la capote n’empiète pas sur la capacité du coffre.

Le vrai problème de ce MG Cyberster est l’ergonomie. En statique, cela ne m’avait pas forcément sauté aux yeux, mais une fois au volant, on se rend vite compte que c’est inutilement compliqué. D’une part : trop d’écrans tue l’écran, il y a 4 écrans dans le Cyberster et ils sont tous pour le conducteur et avec des fonctions bien spécifiques. D’autre part, on s’y perd un peu, non seulement sur les écrans, mais sur les quelques commandes physiques. Une fois que l’on a pris ses marques, cela devient plus simple, mais on se demande quand même quel est l’esprit torturé qui a imaginé cela.

Technologies embarquées : les mêmes défauts que les autres MG

La dotation du Cyberster en matière d’aides à la conduite est complète : régulateur de vitesse adaptatif, aide au maintien dans la voie, capteurs d’angle mort, centrage automatique, alerte de circulation transversale arrière, caméra 360°, avertisseur de somnolence et capteurs de stationnement. Si certaines de ces aides s’avèrent utiles au quotidien, notamment pour manœuvrer, beaucoup sont perfectibles.

Essai MG Cyberster // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
Essai MG Cyberster // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Cela reste encore un des points d’amélioration de la marque MG. Les équipes continuent de faire progresser les aides à la conduite de modèle en modèle. Néanmoins, si ce niveau d’équipements est suffisant pour une MG4 ou MG S5, c’est un peu léger sur un modèle qui dépasse les 60 000 €. On n’achète pas cette voiture pour cela, mais vu qu’elles s’imposent au conducteur, on aimerait quelque chose de plus qualitatif.

Dans le Cyberster, rouler cheveux au vent suppose un petit réflexe préalable : couper l’alerte de survitesse. Sinon, tout le quartier saura en même temps que vous que vous êtes passés à 52 km/h au lieu de 50. Même punition avec les bips de franchissement de ligne ou la vigilance conducteur. Là où les Européens ont appris à rendre ces assistances plus discrètes, les constructeurs chinois continuent de nous infliger une cacophonie agaçante. En revanche, quand on enclenche le régulateur pour s’ennuyer sur l’autoroute, rien à signaler : les aides font le job sans fausse note.

MG Cyberster // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
Des écrans brillantes, une interface datée, peu de personnalisation… // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Un autre élément fait un peu grincer des dents sur ce Cyberster : le système d’infodivertissement. Il fait visuellement daté, et il y a quelques latences qui peuvent agacer un peu. Heureusement pour cette voiture, ce n’est pas ce qui motive à son achat. Cela reste quand même un défaut, car il n’y a pas d’autres choix que de passer par les écrans pour certains réglages ou fonctions.

Innocemment, je pensais que l’on pouvait personnaliser ce qui s’affichait sur les différents écrans (à droite et gauche du volant). Hélas, les fonctions sont fixes, et pas toujours très utiles comme l’onglet météo. La dernière chose qui refroidit, c’est Android Auto et Apple CarPlay uniquement en filaire. En 2025 et dans un véhicule à ce tarif, c’est décevant, surtout que la qualité du GPS ou de la radio sont en dessous de ce que l’on a sur smartphone.

Au volant de la version propulsion : c’est quand même cool

Le vrai plaisir de ce cabriolet est bien sûr de pouvoir se promener les cheveux au vent et dans un silence appréciable. Le Cyberster est disponible en version propulsion de 340 ch ou en 4 roues motrices à 510 ch, et même si le modèle a du répondant, il faut plutôt le voir comme une GT, plus que comme une sportive. De toute façon, pour vraiment profiter d’une promenade décapotée, rien ne sert d’avoir le pied droit trop lourd sur l’accélérateur.

J’étais cependant assez surprise de voir qu’elle tenait le rythme sur les petites routes des marais salants, la voiture semblait rivée au sol et c’était très appréciable. Il n’en reste pas moins que dans certaines conditions de routes, notamment avec des chaussées abîmées, des pavés ou des ralentisseurs, la sensation est moins confortable au niveau des suspensions. Le reste du temps, c’est suffisant pour une voiture où l’on est assis aussi bas.

Essai MG Cyberster // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
De profil difficile de donner la marque de cette voiture // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Cette version propulsion est déjà suffisante pour apprécier le modèle. C’est une voiture qui se montre particulièrement polyvalente avec ce qu’il faut de plaisir avec des accélérations franches. Le 0 à 100 km/h se fait en 5 secondes (contre 3,2 secondes pour la version la plus puissante). La direction est précise.

Finalement, je l’ai peu utilisée pour son tempérament joueur que pour faire de la promenade le long des côtes sauvages de l’Atlantique : un vrai plaisir de rouler tranquillement en faisant le plein d’embruns. En toute transparence, le trajet autoroutier entre Paris et la côte atlantique n’a pas vraiment été une partie de plaisir. Cela faisait longtemps que je n’avais pas fait un trajet aussi bruyant en voiture électrique : des bruits de roulement, aérodynamique (capote) et du moteur électrique qui s’entend dans l’habitacle, autant dire que j’ai poussé le volume de la musique.

Le MG Cyberster dispose bien de palettes au volant, celle de gauche sert à régler la récupération d’énergie selon plusieurs niveaux (y compris un mode one-pedal). Étrangement, c’est en mettant la régénération au minimum pour gérer le freinage à la pédale que j’ai le plus apprécié le Cyberster.  

Au volant du MG Cyberster // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
Au volant du MG Cyberster // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Autonomie et consommation : pas fou

En version propulsion, le Cyberster s’appuie sur la batterie NMC de 77 kWh brut (74 kWh net), identique à celle de la version 4 roues motrices. Le modèle est donné pour une autonomie WLTP de 507 km et une consommation moyenne de 16,7 kWh/100 km.

Après plus de 1 060 km, la consommation moyenne indiquée par la voiture était de 18,2 kWh/100 km. Il convient quand même de préciser que 900 km étaient déjà dédiés à l’autoroute et voie rapide – des trajets réalisés capotés – qui ont encadré les promenades cheveux au vent. Présenté ainsi, c’est un résultat honorable, mais il n’est probablement pas représentatif de l’usage de ses propriétaires.

Station Ionity pleine sur l'autoroute // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
Une charge du Cyberster sur l’autoroute du retour // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Pour la recharge, le MG Cyberster n’épate pas vraiment la galerie. Le pic de puissance est annoncé à 144 kW en courant continu, cela donne un temps de recharge théorique pour le 10 à 80 % de 38 minutes. Cela correspond à ce que l’on a observé. Il faut globalement prévoir une trentaine de minutes de recharge.

Prix et concurrence : seul au monde

À moins de classer la Maserati GranCabrio Folgore comme concurrente potentielle, avec son tarif à plus de 200 000 €, ce cabriolet de MG est un peu seul au monde. Il ne le restera sûrement pas indéfiniment, mais en attendant, difficile de faire la comparaison avec d’autres concurrents.

Côté tarif, difficile d’affirmer si le Cyberster est bien positionné ou un peu trop cher. Le modèle est affiché à partir de 62 990 € en version propulsion et 67 990 € pour la version 4 roues motrices. La bonne nouvelle, c’est que son prix ne doublera pas à cause des options, comme nous ont habitué à le faire les marques allemandes. Il n’y a qu’une seule option : la teinte de la carrosserie. Il faut en effet prévoir 650 € de plus si vous ne désirez pas votre MG Cyberster en rouge, tout le reste est de série. En revanche, ne comptez pas sur une aide à l’achat sur ce modèle électrique, MG fait cependant ponctuellement des remises.

Essai MG Cyberster // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
Difficile de se séparer du MG Cyberster après 7 jours en sa compagnie au bord de l’océan // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Une chose est certaine, c’est que face aux rares cabriolets thermiques qui restent sur le marché, le Cyberster est un des meilleurs rapports qualité-prix. Les chiffres de vente sont pourtant très timides pour le modèle MG et il est difficile de comprendre pourquoi la proposition ne séduit pas plus. Probablement qu’un tarif 10 000 € moins cher collerait un peu plus au budget que l’on peut accorder à ce véhicule.

Le verdict

Le MG Cyberster n’est pas la voiture parfaite, loin de là. Mais il réussit ce que très peu de modèles électriques osent encore : donner envie de rouler juste pour le plaisir. Entre look audacieux, sensations cheveux au vent et prix « presque » raisonnable, il se taille une place à part dans un marché saturé de SUV. Plusieurs points noirs viennent quand même noircir le tableau et gênent pour vraiment faire chavirer les cœurs : une ergonomie frustrante, un silence perfectible et une technologie qui manque de raffinement pour un cabriolet vendu plus de 60 000 €. Technologiquement parlant, le modèle semble en retard sur son temps, c’est dommage, car il y a un vrai potentiel. C’est un cabriolet électrique imparfait, mais attachant.

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