Le conseil d’administration de Tesla a dévoilé un nouveau plan de rémunération pour son patron, potentiellement le plus grand jamais imaginé dans l’histoire de l’entreprise privée. Celui-ci va être soumis au vote des actionnaires lors de la réunion annuelle programmée le 6 novembre 2025.
Derrière ce pactole pharaonique, l’objectif reste toujours le même : conserver Elon Musk à la tête de l’entreprise et le motiver à être concentré à la tâche.
Une carotte à mille milliards
Le plan de rémunération proposé par le conseil d’administration de Tesla affole une nouvelle fois les compteurs, mais les contreparties pour avoir accès à cette rémunération sont aussi à la hauteur de l’enjeu. Pour toucher ce jackpot estimé à 1 000 milliards de dollars en actions Tesla, Elon Musk devra remplir une série de conditions : faire passer la valorisation de Tesla à 8 500 milliards (contre environ 1 100 aujourd’hui), livrer 20 millions de voitures électriques par an, lancer un million de robotaxis en exploitation commerciale et produire un million de robots humanoïdes d’ici à 2035. Impossible ? Peut-être pas pour Elon Musk, mais la barre a été mise extrêmement difficile à atteindre.


Ces objectifs paraissent aussi lunaires que la rémunération à la clé, mais que Tesla transforme en horizon crédible pour justifier cette prime. Ce plan, qui doit encore être approuvé par les actionnaires dans les prochaines semaines, s’ajoute au précédent package de 2018 (55 milliards de dollars) annulé par un tribunal du Delaware.
Garder Elon Musk coûte que coûte
Cette décision du conseil d’administration ne tente même pas de masquer l’évidence : sans Elon Musk, Tesla ne serait probablement plus la même. En tout cas, c’est ce que laisse entendre le courrier adressé aux actionnaires où l’on retrouve des phrases comme : « Nous sommes convaincus que la vision singulière d’Elon est essentielle pour franchir ce tournant critique. »
Il est quand même assez extrême de devoir écrire aux actionnaires que « fidéliser et motiver Elon est essentiel pour que Tesla atteigne ces objectifs et devienne l’entreprise la plus rentable de l’histoire. » En clair, la stratégie, la confiance des marchés et même la survie de Tesla reposent sur un seul homme, qui plus est imprévisible.

Cette rémunération aurait aussi un effet collatéral : s’il réussit cet exploit, les actions acquises grâce à ce plan de rémunération porteraient sa participation au capital au-delà de 25 %, un seuil qu’il réclame depuis longtemps pour rester aux commandes sans contestation. Rappelons qu’il avait menacé de délaisser Tesla pour ses autres sociétés (xAI, SpaceX, Neuralink, Boring Company) si ce contrôle lui échappait.
Entre génie et mirage boursier
Les défenseurs de Musk rappellent que le plan de 2018, considéré comme « irréaliste » à l’époque, avait finalement été rempli. C’est un fait, cependant le contexte n’est plus le même : Tesla ne domine plus seule le marché de la voiture électrique, la concurrence chinoise est féroce, d’autres constructeurs séduisent une partie du marché mondial, et les résultats financiers sont loin d’être stables. Il ne sera pas non plus seul sur le créneau des robotaxis, de la conduite autonome et encore moins sur celui des robots humanoïdes, qui fleurissent partout, notamment en Chine.
L’idée que Tesla puisse atteindre 8 500 milliards de capitalisation (plus du double de Nvidia aujourd’hui) relève plus de la prophétie que de la prévision rationnelle. Mais s’il faut en passer par là pour remettre Elon Musk à l’ouvrage pour réveiller Tesla, pourquoi pas.
Ce package peut sembler extravagant. Il reflète surtout une vérité : Tesla a tout misé sur Elon Musk, quitte à transformer l’entreprise en casino géant où la mise ne se compte plus en millions ni même en milliards, mais en trillions, et ce, juste pour garder l’attention de l’entrepreneur. Le comble, c’est qu’il ne fait presque aucun doute que les actionnaires vont voter en faveur de cette décision.
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