Sur X, Elon Musk s’est retrouvé pris à partie par l’écrivaine américaine Joyce Carol Oates après avoir défendu son gigantesque plan de rémunération chez Tesla. La romancière a dénoncé son absence de sensibilité culturelle, déclenchant un vif échange en ligne où le milliardaire a fini par se ridiculiser avec une référence littéraire approximative.

Elon Musk pensait être intouchable sur X. Il s’est pourtant pris un retour de flamme sur son propre réseau social, avec en face, non pas un troll de 14 ans, mais une écrivaine octogénaire à succès, Joyce Carol Oates. 

La charge d’un sénateur texan

Les hostilités se sont ouvertes le 8 novembre lorsque le milliardaire, également à la tête de Tesla et SpaceX, a défendu bec et ongle le package de rémunération à mille milliards de dollars chez Tesla qui lui est promis s’il parvient à relancer les ventes du constructeur automobile mais également à construire un million de robots humanoïdes. 

« Au sujet de Tesla, la réalité est qu’on ne m’a rien donné. Cependant, j’ai mené Tesla pour qu’elle devienne l’entreprise la plus profitable au monde, et de loin ; c’est le cas depuis cinq ans, les actionnaires ont voté pour me récompenser avec 12 % de ce qui a été construit », a assuré l’homme d’affaires. 

Une réaction qui répondait à la polémique lancée par le sénateur texan Roland Gutierrez. Celui-ci avait publié une vidéo devant la Gigafactory de Tesla à Austin, avec comme commentaire « Elon Musk veut devenir un trillionnaire sur le dos des contribuables américains alors que nous peinons à payer nos courses.» Irrité, Elon Musk a traité l’élu de « profiteur, pas un créateur. Vous n’avez fait que prendre aux créateurs du monde. »

L’entrée en scène de Joyce Carol Oates 

Ces mots ont agacé l’autrice Joyce Carol Oates – finaliste 4 fois du prestigieux prix Pulitzer en près de 30 ans – qui a réagi à cette altercation par une critique simple mais acerbe : « Il est curieux qu’un homme aussi riche ne publie jamais rien qui indique qu’il apprécie, ou même qu’il est conscient de ce que pratiquement tout le monde apprécie », comme « des éloges pour un film, de la musique, un livre (mais je doute qu’il lise). […] En réalité, il semble totalement ignorant et inculte. Les personnes les plus démunies sur Twitter ont peut-être accès à plus de beauté et de sens dans la vie que la personne la plus riche du monde. »

Femme de lettres prolifique, Joyce Carol Oates a publié 58 romans, auxquels s’ajoutent des pièces, des nouvelles, des poèmes et des journaux intimes. La vie intérieure des femmes – dont celle de Marilyn Monroe dans Blonde – et la face sombre de la nature humaine sont ses thématiques fétiches. Ses 87 ans ne l’empêchent par ailleurs d’être très active et suivie sur X, où elle traîne sa plume critique depuis plusieurs années. L’attaque de l’autrice contre Elon Musk cumule depuis sa publication 5,6 millions de vues, 11 000 retweets et 90 000 likes.

Un vernis culturel bricolé en direct

Le lendemain, l’entrepreneur a contre-attaqué en déclarant : « Tout ce qu’elle dit à mon sujet dans son tweet peut être démenti par une simple recherche. Oates est une menteuse paresseuse et une adepte des points-virgules ! », avant d’enchaîner : « manger un sac de sciure serait bien plus agréable que de lire les inepties prétentieuses et laborieuses d’Oates. » 

S’il a voulu se montrer intouchable, le richissime patron de X a, dans la foulée, décidé de se bricoler un vernis culturel. À propos d’un compte cinéma évoquant le film Edge of Tomorrow, il a lâché un solennel « Grand film ». Quelques instants plus tard, il a conseillé le livre audio de L’Iliade… en publiant un lien vers L’Odyssée, avant de le supprimer. Les internautes ont pourtant réussi à capturer cette bourde. À force de vouloir briller, Elon Musk aura surtout offert à Joyce Carol Oates la plus belle des preuves par l’absurde.

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