Énorme avancée sur la conduite autonome, le cadeau inattendu de Trump à Musk

Aux États-Unis, l’administration Trump s’est décidée à pousser l’accélérateur sur la conduite autonome. Alors que l’Europe patauge dans des débats réglementaires interminables pour n’accoucher que d’une timide avancée de la conduite autonome, Washington s’apprête à lancer une offensive réglementaire qui pourrait transformer le marché.

D’après Bloomberg, le ministère américain des Transports a annoncé le 4 septembre son intention de proposer trois nouvelles règles au printemps 2026. Cette décision fait les affaires de Tesla, mais il ne sera pas le seul à en profiter.

Les règles réécrites pour les robotaxis

Le département américain des Transports a confirmé qu’il allait moderniser les textes des Federal Motor Vehicle Safety Standards (réglementation américaine). Ces règles ont été rédigées il y a plusieurs décennies pour des voitures avec conducteurs, or ce qui s’avère utile pour un conducteur humain ne s’applique pas forcément de la manière à un véhicule autonome. L’exemple de l’obligation des essuie-glaces est probablement un symbole de cette évolution. L’inverse doit être également possible : mieux contrôler les éléments requis pour un véhicule autonome, qui ne l’est pas pour une voiture particulière.

D’autres équipements comme les leviers de vitesse ou même certaines commandes manuelles pourraient également ne plus être obligatoires pour les véhicules autonomes. Une révolution bureaucratique présentée comme du « bon sens », mais qui ressemble surtout à un coup de pouce XXL à Tesla, suite à son passage dans le gouvernement de Trump.

L’homme qui doit orchestrer ce virage a été nommé à la tête de la NHTSA (Administration nationale de la sécurité routière) en février dernier. Il a dès lors promis un cadre fédéral pour « déployer rapidement » les voitures autonomes, en levant notamment les quotas de véhicules autorisés en test. La ligne directrice est assez claire sur le papier : de la sécurité, mais sans freiner l’innovation. Un discours qui plaît à certains constructeurs, mais qui laisse sceptiques les associations de consommateurs, déjà échaudées par la gestion chaotique des enquêtes sur Tesla et d’autres dossiers chauds encore dans les mains de la NHTSA.

Un cadeau à Elon Musk ?

Derrière l’ambition politique, difficile de ne pas y voir un cadeau au bénéfice du projet de robotaxi d’Elon Musk. On imaginait que l’administration Trump allait être fâchée avec l’homme d’affaires après les disputes publiques de l’été et que ce projet d’allègement réglementaire tomberait dans l’oubli. Il n’en est apparemment rien, le lobbying de Tesla semble quand même porter ses fruits.

Si Waymo est pour l’heure le service le plus évolué en matière de taxis autonomes dans plusieurs grandes villes américaines, Tesla est la seule marque américaine à promettre un service de robotaxis à grande échelle, y compris hors des grands centres urbains. Ces assouplissements tombent à point nommé pour contourner les contraintes qui pourraient bloquer son projet de Cybercab : une voiture autonome sans volant ni pédales.

Malgré les grands discours, les États-Unis peinent toujours à prouver que la conduite autonome est sûre et prête pour un usage massif, les Américains ne sont pas tous prêts à sauter le pas. Les investissements s’accumulent, mais la confiance du public reste fragile. Si Washington force le passage, le risque de voir des modèles non aboutis créer le chaos dans les rues augmente, avec tous les dangers que cela comporte. Pour le meilleur ou pour le pire, cette innovation est à suivre. Et ce qui se passe en Chine et aux USA pourrait enfin forcer l’Europe à sortir de son immobilisme.

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