Les bornes AC (ou courant alternatif) représentent 80 % des 180 000 points de recharge référencés en France, selon le dernier baromètre de l’Avere. Pourtant, si l’on aborde souvent le sujet de la recharge rapide, on devrait aussi parfois se pencher sur cette majorité de bornes souvent passées sous silence, car il y a des choses à en dire.
Tarifs incompréhensibles, voire plus chers que ceux des bornes ultra-rapides sur autoroute, problèmes de fiabilité ou d’entretien : ces bornes de proximité sont un maillon essentiel pour l’électrification du parc automobile français. Le maillon faible, dans certains cas. J’ai personnellement tendance à les fuir, leur préférant les bornes rapides, quand je suis en itinérance.
En voirie, c’est toujours compliqué
Installer des bornes, c’est bien. Les maintenir fonctionnelles, c’est mieux. Et sur ce point, la différence de philosophie entre les réseaux ultra-rapides et les bornes dites « lentes » (jusqu’à 22 kW en AC), surtout celles en voirie, saute aux yeux. Que celui qui n’a jamais croisé une borne locale en panne me jette la première pierre. Je sais que le risque est faible.

Le baromètre gouvernemental annonce pourtant 92 % de bornes fonctionnelles (contre 96 % pour les rapides). Honnêtement, j’ai du mal à y croire. Ce chiffre englobe aussi les bornes installées en entreprise ou dans des commerces, souvent plus récentes et mieux entretenues. Rien à voir avec beaucoup de bornes déployées par les régions, départements ou communes, parfois laissées à l’abandon.
Ces vieilles bornes, en ville comme en campagne, sont un calvaire. Quand elles ne sont pas occupées par des insectes – faute d’usage régulier –, elles kidnappent le câble T2 du conducteur téméraire qui a osé tenter sa chance. Et côté paiement, c’est souvent carte RFID obligatoire, point. Niveau expérience utilisateur, on touche le fond. De quoi dégoûter n’importe qui de l’électrique.
Ma très chère recharge…
Certains opérateurs semblent prendre un malin plaisir à produire des tarifs impossibles à décoder. Le genre de grille qui mélange durée et kilowattheure, avec des tranches de 15 minutes façon problèmes de maths traumatisants de notre enfance. Lyon en offre un bel exemple : une borne de voirie 7 kW facturée 0,40 € par kWh, plus 0,02 € par minute. Paris n’est pas mieux loti avec les tarifs Belib : 0,33 € TTC/kWh + 0,37 € TTC/15 min pour la même puissance. Et ce petit jeu continue jusque dans les parkings souterrains, où le tarif du stationnement vient finir le travail pour vous achever psychologiquement et financièrement.

Sans abonnement adapté ou sans vigilance sur les horaires, ces recharges publiques peuvent coûter plus cher que les bornes ultra-rapides d’autoroutes de Total ou Engie. Il faut quand même le faire. Des stations rapides comme celles d’IEcharge ne coûtent que 0,25 €/kWh. On peut avoir des recharges Electra en plein Paris à partir de 0,29 €/kWh (avec l’abonnement Electra+), les Superchargeurs Tesla sont aussi plus abordables que ces points de charge à débit réduit. Comment ces bornes lentes peuvent-elles afficher de tels tarifs ? C’est parfaitement injustifié.
Des bornes qui peuvent causer des dégâts ?
Je vois passer, de temps en temps, des témoignages de propriétaires Tesla affirmant que leur port de charge s’est retrouvé en défaut après un passage sur une borne Freshmile, les obligeant à des réparations chez le constructeur. Pas une épidémie, pas une tendance lourde : juste quelques cas isolés parmi des milliers d’utilisations sans histoire. Mais suffisamment récurrents pour attirer l’attention quand certains commentent : « Il faut fuir Freshmile comme la peste, la borne a fait griller mon port de charge. »
D’autres évoquent des bornes qui disjonctent dès qu’on tente de se brancher. Rien qui permette de généraliser, mais l’accumulation fait quand même lever un sourcil. On parle de réseaux indispensables, censés fluidifier la recharge, pas d’un parc de matériel bricolé à la va-vite. Il serait peut-être temps de faire un peu de tri dans les infrastructures les plus vieillissantes et les installations approximatives. Il ne faut pas laisser la situation pourrir.
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