L’un des secrets pour gagner toujours plus d’argent, c’est de ne pas en dépenser. Elon Musk l’a bien compris et l’applique au fonctionnement de ses entreprises, mais en laissant traîner des impayés. Sauf que ceci se fait souvent aux dépens d’autres entreprises, notamment les petits fournisseurs.
D’après une enquête fouillée de CNN, publiée le 1ᵉʳ août 2025, plusieurs entreprises du bâtiment ayant participé à la construction de la Gigafactory du Texas n’ont jamais été complètement payées pour leurs prestations. Certaines d’entre elles ont même dû fermer boutique, étranglées par les impayés d’un client bien trop puissant pour être affronté. Ce n’est pas la première fois que les entreprises d’Elon Musk sont accusées de ne pas régler les factures de sous-traitants. En 2018, Tesla avait déjà été pointé du doigt pour ses pratiques.
Une pluie de plaintes et de procédures contre Tesla
Cela devait être le contrat du siècle pour certaines petites entreprises locales du Texas, qui se sont attelées à la construction du nouveau siège de Tesla et de son usine. Cependant, le rêve de ces prestataires s’est rapidement transformé en cauchemar, lorsque les factures n’ont pas été payées par Tesla alors que les matériaux et la main d’œuvre l’avaient été par l’entreprise locale. Parfois, il ne s’agit que de délais à rallonge (bien au-delà de 90 jours) – ce qui est, hélas, très courant avec les grosses entreprises. Autrement, tout est prétexte fallacieux du côté de Tesla pour ne pas régler une facture : défaut de réalisation, délais non respectés, surfacturation, problème d’éléments comptables…

CNN a contacté plus de 100 entreprises ayant déposé des plaintes contre Tesla ou d’autres entreprises d’Elon Musk (Twitter, SpaceX, The Boring Company) et a chiffré les litiges. Rien qu’au Texas, les plaintes contre Tesla représentaient plus de 110 millions de dollars d’impayés. À titre de comparaison, Apple (qui profite aussi un peu de ce système) n’avait « que » 1,2 million de dollars disputés, soit 10 fois moins.
Depuis, plusieurs litiges ont été réglés à l’amiable ou devant les tribunaux, mais l’entreprise d’Elon Musk doit encore l’équivalent de 24 millions de dollars à des prestataires (au moins 25), et cela ne concerne que ceux qui ont lancé des procédures judiciaires. Les petites entreprises familiales semblent être particulièrement prises pour cible par ce système. Deux au moins ont d’ailleurs fini par faire faillite et leurs propriétaires vivent encore avec des dettes colossales. Même l’avocat représentant le constructeur automobile avoue à CNN que les frais juridiques mettent beaucoup de temps à être réglés.

Le rêve américain, mais pas pour tout le monde
Le plus inquiétant, c’est que ces témoignages s’accumulent et se ressemblent. Certains entrepreneurs ont préféré ne pas témoigner, espérant encore récupérer leur argent, ce qui serait probablement impossible s’ils étaient cités dans un article de presse.
D’autres n’hésitent pas à partager leur expérience : « Tesla était probablement l’une des seules entreprises avec lesquelles nous avons travaillé et qui nous donnaient l’impression qu’elles ne se souciaient absolument pas de mettre une entreprise en faillite. » Un avis que l’on retrouve en filigrane de plusieurs témoignages récoltés par CNN. Les entreprises familiales américaines sont vulnérables et Elon Musk semble l’exploiter.
Pour le média Electrek, qui suit de près l’entreprise, la situation est symptomatique de la manière de faire d’Elon Musk : hyper-agressif sur les délais et les prix, sans états d’âme sur les moyens. « Tesla a constamment environ 13 milliards de dollars de dettes fournisseurs », indique le média dans sa conclusion.
Tesla ne paye que quand l’entreprise y est contrainte. C’est ce qui ressort de plusieurs témoignages d’avocats spécialisés ou de fournisseurs victimes de ce système.
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