Les opposants à l’usine Tesla de Berlin reprochent au constructeur de piller les ressources naturelles des habitants du secteur. Tesla a répondu aux accusations, en donnant les chiffres qui concernent son implantation.

Greenwashing ou opération de transparence ? Le discours des différents groupes écologistes s’attaquant à la Gigafactory allemande de Tesla commencent à agacer l’entreprise américaine, qui a décidé d’y répondre à sa manière.

Rohan Patel, l’un des vice-présidents de Tesla en charge des politiques publiques, a publié sur le réseau X/Twitter, ce 6 mars au soir, un long message présentant ce que Tesla a mis en place en s’implantant à Grünheide, pour contrebalancer certaines fausses informations diffusées. Le propos a ensuite été relayé par le compte principal de Tesla pour en augmenter la portée.

Cette déclaration publique fait suite au sabotage d’un pylône électrique à proximité de l’usine Tesla par des activistes d’extrême-gauche le 5 mars. Depuis cette date, l’usine allemande Tesla est toujours à l’arrêt. La production ne devrait pas pouvoir reprendre avant le 17 mars, selon les premières déclarations de l’entreprise à Reuters.

Les précisions de Tesla sur son implantation locale

Le représentant de Tesla a commencé son message en reprécisant que la Gifactory se veut être une usine plus respectueuse de l’environnement. Il a ensuite listé ce que l’entreprise a mis en place sur le plan environnemental, social et économique pour répondre aux inquiétudes d’une frange de la population.

L’usine Tesla est souvent accusée par les militants écologistes de piller les ressources en eau du secteur, Tesla y répond en indiquant : « La production par véhicule ne nécessite que 2,28 m3 d’eau, soit 33 % de moins que la moyenne de l’industrie (3,68 m3) », avant d’ajouter que « les eaux industrielles sont recyclées jusqu’à 100 %

Tesla Gigafactory Berlin // Source : Tesla
Tesla Gigafactory Berlin // Source : Tesla

Le déboisement est aussi un sujet de crispation avec les associations écologistes, certains ayant même construit sur les derniers jours une ZAD dans les arbres autour de l’usine pour manifester contre les projets d’extension de l’usine. La marque apporte quelques informations supplémentaires sur les démarches engagées par l’entreprise en la matière :

  • Le boisement du site actuel de la Gigafactory Berlin-Brandebourg est encore plus rapide que la construction – 300 hectares de forêt de haute qualité (> 60 % de bois dur) ont été plantés.
  • Dans les environs, l’équipe a contribué à l’amélioration écologique de 340 hectares de forêts existantes par la plantation de feuillus, rendant les forêts de Grünheide, Spreenhagen et Gosen-Neu Zittau plus diversifiées et donc plus résistantes.

Le dirigeant de Tesla a également précisé que l’usine s’approvisionnait en électricité renouvelable et que les installations photovoltaïques de l’usine avaient une capacité importante de plus de 8 MW.

Même si beaucoup d’employés viennent sur site en voiture, l’entreprise a installé plus de 500 prises de charge pour faciliter le passage à l’électrique. L’entreprise a aussi construit un train-navette pour favoriser l’usage des transports publics et précise que 3 000 personnes empruntent ce train quotidiennement gratuitement pour se rendre sur le site de la Gigafactory de Grünheide.

Rohan Patel a aussi listé les bénéfices économiques de l’implantation de l’usine :

  • Plus de 12 000 personnes travaillent à Giga.
  • Parmi elles, 1 500 étaient au chômage et 700 autres étaient des chômeurs de longue durée.
  • Partenariat avec 13 écoles différentes – Tesla est le plus grand employeur d’apprentis du Brandebourg.

Tesla considère ainsi faire sa part pour la communauté locale.

« Stupides », « lâches », « écoterroristes » : les dirigeants de Tesla fulminent

Face à un sabotage qui semble vouloir faire passer un message plus politique qu’écologique, les dirigeants ne retiennent pas une certaine forme de colère.

Mardi 5 mars, c’est Elon Musk qui s’est exprimé d’une manière assez vive sur X : « Ce sont soit les écoterroristes les plus stupides de la planète, soit les marionnettes de ceux qui n’ont pas de bons objectifs environnementaux. Arrêter la production de véhicules électriques, plutôt que de véhicules à combustibles fossiles, est extrêmement stupide. »

Elon Musk // Source : YouTube
Elon Musk lors de l’inauguration de Berlin // Source : YouTube

De son côté, le vice-président Tesla, Rohan Patel, est plus mesuré dans sa réponse : « l’équipe de Grünheide travaille à remettre l’usine en service après qu’une bande de lâches a attaqué le réseau électrique. L’usine reviendra plus forte et plus unie que jamais, j’en suis sûr. »

Il faut dire que le choix de s’attaquer à Tesla est surtout, pour ce groupe d’activistes radicaux, nommé VulkanGruppe, une bonne manière de faire parler d’eux. Les implantations d’usines considérées comme polluantes ne manquent pas en Allemagne, y compris pour construire des voitures thermiques ou des batteries pour les voitures électriques. Que dire de l’action de ces groupes face à l’extension inexorable de la mine d’Hambach, qui continue de raser des villages pour pouvoir extraire du charbon ? Tout cela lève des questions sur les réelles motivations de ces actes de sabotage économiques ou politiques plus qu’écologiques.

Construire des usines pour produire localement, plutôt qu’en Chine, est plus écologique, mais c’est toujours mieux quand c’est dans le pays voisin pour certains écologistes. Pour ne rien manquer sur ces sujets de société liés à la mobilité électrique, abonnez-vous à notre newsletter hebdomadaire Watt Else.

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