Le salon automobile de Genève est une déception pour tous les fans de l’événement, il n’est plus que l’ombre de lui-même. Il a pourtant longtemps été le meilleur salon automobile d’Europe, n’en déplaise au Mondial de Paris ou à l’IAA de Munich. Après quatre années d’absence, à la suite de la pandémie, le Geneva International Motor Show (GIMS) a essayé de se réinventer du 26 février au 3 mars, mais les constructeurs ont boudé le rendez-vous. Malgré de nombreuses nouveautés qui auraient pu être exposées, beaucoup trop de marques ont fait l’impasse, sciant une des branches de l’arbre sur lequel elles sont assises.
Ai-je regretté d’avoir fait le déplacement jusqu’à Genève pour si peu ? Absolument pas. J’y ai passé une bonne journée. C’était certes un mini salon, mais convivial. À observer les marques qui cherchent désespérément à attirer l’attention des médias et du public ces derniers temps, elles ont clairement manqué le coche.
Renault, la star incontestée du salon
Renault a choisi de réinvestir dans son stand historique : même superficie et même emplacement. Le groupe n’avait certainement pas anticipé un tel désistement de la concurrence. La marque s’est donc retrouvée avec un stand énorme comparé au reste des exposants. Pourtant, les deux marques chinoises BYD et MG ont aussi mis les moyens pour donner le change.
Les participants ont fini par renommer le GIMS en « salon Renault Group de Genève », et je ne m’en suis pas privée non plus : Renault et Dacia y occupent entre 30 à 40 % de la surface d’exposition. Mais, Renault a eu raison de ne pas revoir à la baisse sa superficie. Le stand n’a pas désempli de la journée. Et, que dire de l’affluence au moment de la conférence de presse ! C’était tout simplement « the place to be » pour le millier de journalistes qui avaient fait le déplacement.
Cette journée presse du 26 février était la journée de Renault : titre de voiture de l’année pour le Scénic, annoncé le matin même sur le salon, et lancement officiel réussi de la R5. La joie du staff de Renault était communicative.
Tant pis pour les autres
Que le groupe Stellantis ose dire encore que les Chinois viennent lui voler le pain de la bouche ! Au moins, BYD et MG font l’effort d’aller au contact des médias et des visiteurs, même quand ils sont peu nombreux. C’est le cas aussi pour d’autres marques : Lucid, Microlino, Silence, Isuzu, Pininfarina… Elles sont présentes pour se faire connaître, quand tous les autres acteurs historiques pensent que leur notoriété passée leur suffit et que les salons sont devenus inutiles. Les dieux du mont Olympe automobile feraient bien mieux de ne pas trop se croire inébranlables, et cela vaut aussi pour les sacrosaintes marques allemandes.
Certains ont quand même essayé d’exister sans présence au salon. Sur ce point, ce sont encore les marques de Stellantis qui s’illustrent. Entre le communiqué de presse sur la stratégie de Fiat envoyé le dimanche soir (la veille du salon) et Peugeot qui diffuse un teaser pour le futur e-5008 pendant la conférence de presse de la Renault 5, il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre. Les deux marques ont grillé de précieuses cartouches inutilement et se sont pris une claque face à la déferlante R5. Les médias, comme les lecteurs, ne sont pas dupes de ces tentatives pour attirer l’attention quand Renault prend le dessus.
Quoiqu’en pensent certains constructeurs, les salons ne sont pas morts. On a pu le voir dans les rues de Munich avec les stands gratuits lors de l’IAA, les visiteurs peuvent être au rendez-vous. Voir et toucher les voitures, échanger avec les gens et même vivre la cohue feront toujours la différence avec un écran de smartphone, d’ordinateur ou de télé. Il faut juste retrouver l’esprit « populaire » de ces événements. Pour cela, il suffit d’éviter de faire payer plus cher l’entrée d’un salon que celle d’une visite au musée du Louvre ou au château de Versailles. Je pense à l’organisateur du Mondial de Paris, ainsi qu’aux exposants : ne gâchez pas tout pour ce rendez-vous de la rentrée.
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