Avec le Pixel 3a, Google transpose dans un smartphone à 399 € tout ce qu’il a développé pour repousser les limites de la photographie mobile avec le Pixel 3.

La stratégie hardware de Google n’a pas été un long fleuve tranquille. Entre les échecs, les hésitations et les gammes étonnantes, les objets conçus par Mountain View ont mis plusieurs années à arriver à maturité. Cet âge d’or, duquel nous ne sommes pas sortis, est symbolisé par le Pixel. Les smartphones par Google sont des appareils qui font une promesse simple aux utilisateurs : faire les meilleures photos possible. Malin, car l’appareil photo est l’un des critères les plus regardés par le grand public avant l’achat d’un smartphone. Doublement malin, car contrairement à tous les prétendants au trône de meilleur photophone du moment, Google remporte son pari.

Le modèle testé

Le Pixel 3a testé par Numerama a été prêté par Google une semaine avant sa sortie et son annonce officielle. Il s’agit d’une version commerciale à laquelle il manque la dernière mise à jour logicielle, intégrant notamment la dernière version de l’app photo. Le test du Pixel 3a XL est publié chez FrAndroid.

À sa sortie, le Pixel 3 a mis dans son sillage les meilleurs appareils du moment — iPhone XS et XR étant au coude à coude. 6 mois après et alors que de nombreux flagships sont sortis (Samsung Galaxy S10, Huawei P30…), le Pixel 3 est encore le maître. C’est celui qui nous manque quand il n’est pas dans notre poche et celui qu’on va prendre instinctivement dès qu’on souhaite faire un cliché. Seul problème : Google n’arrive pas à en faire un carton commercial, à cause d’un prix trop élevé.

C’est pour cela que le Pixel 3a a été conçu. Peut-on conserver le meilleur appareil photo mobile du monde sur un smartphone à 399 € ?

L’iPhone XR de Google

En réalité, le Pixel 3a peut facilement se comparer à l’iPhone XR proposé par Apple — voire, dans une certaine mesure, à la Model 3 de Tesla. Dans les trois cas, le défi d’ingénierie est le même : comment proposer une expérience premium à un prix largement inférieur à celui des modèles très haut de gamme ? Question subsidiaire : est-ce que cette expérience est suffisamment bonne pour ne pas faire passer le modèle qui la porte pour un objet au rabais ? Plutôt que de rendre tout moyen, Google s’est donné le même défi que Tesla et Apple : conserver le cœur de l’expérience Pixel 3 en faisant baisser la facture sur le cosmétique ou les accessoires.

  • Le corps en plastique. Même s’il ressemble très exactement au Pixel 3, le Pixel 3a est entièrement en plastique. Les sensations sont partagées dans la rédaction : le côté léger est apprécié d’un côté, fait cheap de l’autre. Cela dit, on se retrouve avec un smartphone très doux et sans erreur visible au niveau des finitions — sans encoche non plus.
  • Adieu la charge sans fil. Qui dit petit budget dit absence de charge sans fil. Le Pixel 3a n’a pas le dos qui lui permet de recevoir de l’énergie.
  • Un processeur moins puissant. Le dernier Snapdragon de Qualcomm à la mode laisse sa place au Snapdragon 670 cadencé à 2 Ghz. C’est un excellent processeur et à peu près personne, si ce n’est les utilisateurs les plus exigeants faisant de la retouche photo ou des jeux vidéo gourmands verront une différence.
  • Pas de double caméra à l’avant. L’une des décisions de Google côté photo sur le Pixel 3 était de mettre un grand-angle à l’avant : très intelligent pour prendre des selfies de groupe et bien plus pertinent qu’à l’arrière. Cette deuxième caméra, coûteuse, disparaît sur le Pixel 3a. La caméra avant, unique, embarque un capteur de 8 mpx et un champ de vision élargi (84 degrés), mais pas autant que sur un grand-angle.
  • Le « capteur spectral et de scintillement ». On le trouvait entre le flash et le capteur arrière sur la gamme Pixel 3. Il servait à améliorer la mise au point et le traitement des photos.
  • Pas de résistance à l’eau IPX8. 

Cette liste peut paraître rebutante, mais il faut se souvenir qu’entre le Pixel 3 et le Pixel 3a, au prix de vente au lancement, on retire 460 €. Et pour 399 €, le nouveau smartphone de Google garde tout ce qui a fait du Pixel 3 un must-have. En particulier, côté photographie.

Pas de Pixel Stand pour le Pixel 3a // Source : Léa Hamadi pour Numerama

Pas de Pixel Stand pour le Pixel 3a

Source : Léa Hamadi pour Numerama

Le roi de la photo

On entend souvent dire que le meilleur appareil photo est celui qu’on a sur soi. Un dicton qui se vérifie d’autant plus avec les smartphones, qui ont remplacé petit à petit les compacts, reflex et autres hybrides dans les poches et sacs à main. Et si le smartphone est aujourd’hui l’appareil photo le plus utilisé au monde, autant qu’il soit bon.

Brisons le suspense tout de suite : le Pixel 3 étant le meilleur de sa catégorie, le Pixel 3a ne démérite pas. Google a retravaillé la manière dont les calculs logiciels pour créer les clichés si impressionnants du Pixel 3 sont effectués avec un processeur moins puissant et le résultat est bluffant. Il est impossible de distinguer, à première vue, une photo prise par la caméra arrière du Pixel 3 et un cliché du Pixel 3a.

On retrouve donc avec le plus grand des plaisirs la qualité des photos prises par la gamme Pixel. On ne sait trop comment, mais Google a réussi à trouver la manière de flatter notre œil sans en faire des caisses. Les tons sont justes, l’exposition est bonne et les défis que peuvent proposer certains clichés (différentes lumières, sujets en mouvement…) sont tous relevés par des techniques qui associent le logiciel au matériel : on pense, notamment, à la recomposition de plusieurs clichés pour tirer la meilleure photo.

Les photos ci-dessous ont été rétrécies pour le web. Elles ont été prises en mode automatique, avec une mise au point rapide au centre de l’image.

Photo avec le Pixel 3a de Google // Source : Julien Cadot pour Numerama

Photo avec le Pixel 3a de Google

Source : Julien Cadot pour Numerama
Photo avec le Pixel 3a de Google // Source : Julien Cadot pour Numerama

Photo avec le Pixel 3a de Google

Source : Julien Cadot pour Numerama
Photo avec le Pixel 3a de Google // Source : Julien Cadot pour Numerama

Photo avec le Pixel 3a de Google

Source : Julien Cadot pour Numerama
Photo avec le Pixel 3a de Google // Source : Julien Cadot pour Numerama

Photo avec le Pixel 3a de Google

Source : Julien Cadot pour Numerama
Photo avec le Pixel 3a de Google // Source : Julien Cadot pour Numerama

Photo avec le Pixel 3a de Google

Source : Julien Cadot pour Numerama
Photo avec le Pixel 3a de Google // Source : Julien Cadot pour Numerama

Photo avec le Pixel 3a de Google

Source : Julien Cadot pour Numerama
Photo avec le Pixel 3a de Google // Source : Julien Cadot pour Numerama

Photo avec le Pixel 3a de Google

Source : Julien Cadot pour Numerama
Photo avec le Pixel 3a de Google // Source : Julien Cadot pour Numerama

Photo avec le Pixel 3a de Google

Source : Julien Cadot pour Numerama
Photo avec le Pixel 3a de Google // Source : Julien Cadot pour Numerama

Photo avec le Pixel 3a de Google

Source : Julien Cadot pour Numerama
Photo avec le Pixel 3a de Google // Source : Julien Cadot pour Numerama

Photo avec le Pixel 3a de Google

Source : Julien Cadot pour Numerama

Dans la même veine, le Pixel 3a conserve toute la puissance des Pixel pour capter des clichés de nuit ou dans des environnements sombres. C’était une fonction impressionnante sur les modèles haut de gamme et on la retrouve avec plaisir sur cet appareil.

Photo avec le Pixel 3a de Google // Source : Julien Cadot pour Numerama

Photo avec le Pixel 3a de Google

Source : Julien Cadot pour Numerama
Photo avec un Pixel 3a de Google // Source : Geoffroy Husson pour FrAndroid

Photo avec un Pixel 3a de Google

Source : Geoffroy Husson pour FrAndroid
Photo avec le Pixel 3a de Google // Source : Geoffroy Husson pour FrAndroid

Photo avec le Pixel 3a de Google

Source : Geoffroy Husson pour FrAndroid

Google propose aussi nativement dans son application photo, qui permet de sauvegarder tous les clichés en ligne gratuitement, de faire des retouches poussées. Le mode portrait, qui calcule la position des objets au premier et au second plan permet de flouter a posteriori les éléments d’un cliché. Naturellement, les effets bokeh, calculés par le logiciel, sont très bien fichus. On note quelques ratés quand es éléments d’arrière-plan ont la même couleur que des cheveux par exemple, mais dans l’ensemble, les découpes sont excellentes.

La lumière permet de faire de jolis portraits // Source : Julien Cadot pour Numerama

La lumière permet de faire de jolis portraits

Source : Julien Cadot pour Numerama
En éclairage artificiel, le mode en démérite pas // Source : Julien Cadot pour Numerama

En éclairage artificiel, le mode en démérite pas

Source : Julien Cadot pour Numerama

À tout cela, Google ajoute des modes de prise de vue amusants, comme le Panorama qui peut ensuite se lire en réalité virtuelle avec un simple Cardboard ou le tout nouveau Timelapse, qui permet à un Pixel 3a (et un Pixel 3, qui recevra la mise à jour), de faire un accéléré d’une séquence de plusieurs minutes, bluffant. Les amatrices et amateurs de photographie aimeront, eux, la possibilité d’enregistrer les fichiers au format JPG+RAW afin d’avoir plus de latitudes sur les éditions futures.

Google n’a pas sacrifié l’écran dans sa promesse et on se retrouve avec une dalle OLED de 5,6 pouces (Full HD+). Elle est calibrée différemment par rapport à celle du Pixel 3 (un poil plus chaude), mais elle reste de très bonne facture, surtout sur cette gamme. On regrette peut-être les bords noirs hyper marqués sur l’avant du smartphone — beaucoup plus épais que sur le Pixel 3 originel. Côté autonomie, on se retrouve avec une batterie de 3 000 mAh, qui permet au smartphone de tenir une bonne journée — la charge rapide en USB-C permet d’éloigner l’anxiété liée à la décharge. En quelques minutes, un Pixel 3a récupère suffisamment d’énergie pour tenir plusieurs heures.

Le meilleur de Google

Au-delà de la photo, Google embarque nativement son système d’exploitation Android en version nue. Il s’agit de la plus épurée de la plus mise à jour des versions d’Android. Elle accuse un poil de retard côté fonctionnalités par rapport à certains OS déployés par la concurrence (Samsung notamment, qui a des années d’expérience côté gadgets logiciels), mais elle reste personnalisable à merci grâce aux options disponibles sur le Google Play Store.

Au cœur de l’expérience se trouvent évidemment les applications Google, de News à Gmail en passant par Photo ou Chrome et Assistant. Elles font du Pixel 3a un smartphone dénué d’applications en double et, pour peu qu’on soit à l’aise avec la suite logicielle proposée par Mountain View, les apps couvrent la totalité des besoins d’un smartphone moderne. Hormis, en attendant Stadia, du côté jeu vidéo qu’il faudra compléter directement sur les magasins d’application. Pour plus de détails sur l’usage d’Android au quotidien, nous vous renvoyons vers notre test du Pixel 3.

Reste un détail qui en touchera forcément plus d’un : le Pixel 3a possède un port jack. Google est cohérent avec sa cible et s’est dit que sur un smartphone à 400 €, ses clients n’avaient peut-être pas envie d’opter pour des casques Bluetooth souvent onéreux. Ceux qui apprécient cette connectivité mécanique pour ses qualités en audio seront aussi comblés.

Le Pixel 3a est disponible à partir de 399 € sur Darty, Fnac.com, Boulanger et le Google Store. Le Pixel 3a XL est le même en plus grand. Les deux seront disponibles le 8 mai 2019. 

Le verdict

Le Pixel 3a est le smartphone que tout le monde attendait. Le milieu de gamme, souvent boudé par les fabricants, a enfin un modèle de référence que personne ne peut égaler en photographie. Sa parenté technique avec le Pixel 3 côté photo le fait même jouer à jeu égal avec des modèles coûtant plusieurs centaines d’euros de plus.

Avec un modèle à 399 € au lancement qui sacrifie le superflu sans toucher à l’essence Pixel, Google montre qu’il sait faire un smartphone grand public. Le tout, sur une version d’Android pure et mise à jour. La concurrence chinoise et coréenne va avoir du travail dans les mois qui viennent pour se mettre à niveau.

 

Source : Numerama

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