Le Rabbit R1, un des premiers « gadgets IA », ne fait pas l’unanimité auprès des premiers testeurs. Comme le Humane Ai Pin, il manque de pertinence par rapport au smartphone, n’est pas pratique à utiliser et contient de nombreux bugs. Pire, il mentirait sur son fonctionnement.

Le futur de l’intelligence artificielle générative passe-t-il par un nouveau type d’appareils ? Pour certaines startups américaines, cela ne fait aucun doute. Humane a raté son premier essai avec son vidéoprojecteur qui se porte sur le t-shirt, Rabbit espère faire mieux avec sa sorte de Tamagotchi carré, le R1, qui répond à la voix. La marque mise sur un tarif raisonnable de 199 dollars pour le rendre alléchant, mais son intérêt reste à être montré.

Malheureusement pour Rabbit, le pari semble mal engagé. En plus de premiers tests mitigés et de nombreux bugs, Rabbit est actuellement victime de la fuite de son code source. On y découvre un produit pas si original que ça, qui se contente de transformer des commandes vocales en requêtes web.

Une intelligence artificielle très artificielle

Si le code source de Rabbit a fuité, c’est parce que quelqu’un veut du mal à l’entreprise. L’auteur du leak, qui a publié le code sur Github (il a été supprimé depuis), s’appelle « rabbitscam », ce que l’on pourrait traduire par « l’arnaque Rabbit ». Son objectif est de prouver que la hype créée par la marque est artificielle, puisque son produit n’aurait vraiment rien d’original. À noter que Jesse Lyu, le créateur de Rabbit, parle d’une « rumeur », ne confirme pas son authenticité et refuse de parler de leak du code source.

Le leaker du code source parle d'une partie 1. Y aura-t-il une suite ? // Source : Github
Le leaker du code source parle d’une partie 1. Y aura-t-il une suite ? // Source : Github

Selon Rabbit, le rabbit r1 est un objet connecté conçu pour interagir avec un grand modèle de langage multimodal. Il peut répondre à des questions, mais aussi analyser des images, grâce à son appareil photo. La marque met aussi en avant une intégration de Spotify ou Uber, même si ces services ne fonctionnent que partiellement pour l’instant. Plusieurs utilisateurs se plaignent de bugs qui les empêchent d’accéder à leur musique ou aux commandes de nourriture.

Le rabbit r1 intègre-t-il nativement une application Spotify ? Certains le pensaient, puisqu’il s’agit, en gros, d’un mini-smartphone Android (il utilise une puce milieu de gamme). Pourtant, d’après le code source qui a fuité, Rabbit triche. Il utilise l’outil Playwright pour se rendre sur spotify.com, effectuer une recherche et lancer la musique. Même chose pour Doordash, Uber et Midjourney, pour la génération d’images… C’est pour ça que le service marche mal : une moindre erreur peut provoquer un échec.

En plus de difficultés pour se connecter à ses serveurs, le Rabbit R1 n'arrive pas à gérer certaines fonctions.
En plus de difficultés pour se connecter à ses serveurs, le Rabbit R1 n’arrive pas à gérer certaines fonctions. // Source : X

Le code source n’est pas complet, mais laisse supposer que Rabbit triche potentiellement ailleurs, notamment sur la partie IA. La connexion avec un PC, qui passe par un site web, n’est pas sécurisé. Elle pourrait exposer le propriétaire d’un Rabbit à un risque de piratage.

Le smartphone, le grand gagnant de la séquence Humane/Rabbit

À 199 dollars et sans abonnement, le rabbit r1 est moins un ovni que le Humane Ai Pin, qui coûte trois fois plus avec un abonnement mensuel obligatoire. Toujours est-il qu’il s’agit d’un appareil au but peu clair, dont la quasi-totalité des fonctions existe déjà sur smartphone. Les testeurs semblent plutôt apprécier son design, qui est, reconnaissons-le, réussi, mais est-ce suffisant ?

Une nouvelle fois, le rabbit r1 prouve la supériorité technique… du smartphone. L’IA générative semble destinée à exploser sur Android et iOS, plutôt que sur de petits gadgets à l’intérêt limité. Reste à savoir à quel point Rabbit a menti sur les fonctionnalités de son produit.

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