Les comètes ne sont pas désignées n’importe comment. Depuis 1995, l’Union astronomique internationale veille au respect de la nomenclature. Comment sont choisis les noms des comètes ?

Tout comme les noms des exoplanètes, ceux des comètes ne sont pas choisis au hasard. Plus de 4 500 de ces objets ont été découverts, dont au moins une soixantaine cette année 2021. Pour s’y retrouver, il faut donc baptiser chacune de ces reliques gelées de la formation du système solaire. Certaines sont célèbres, comme 1P/Halley (la comète de Halley), d’autres un peu moins, comme C/2018 C2, C/2016 E2 (Kowalski) ou encore C/2021 E3 (ZTF).

Comment a-t-on choisi ces noms pour désigner des comètes ? Comme l’explique l’Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (IMCCE) de l’Observatoire de Paris, la tradition a d’abord consisté à « donner aux comètes le(s) nom(s) de leur(s) découvreur(s) », avec la possibilité d’indiquer jusqu’à trois noms si l’objet a été découvert par plusieurs personnes. Cependant, on s’est rendu compte des ambiguïtés de cette méthode, car des découvreurs avaient repéré plusieurs comètes. On a ainsi pu se retrouver avec deux comètes Huyakutake, trois comètes P/Hartley et une vingtaine de comètes Bradfield ! Une nomenclature a dû être imaginée et a nécessité plusieurs ajustements au cours du temps.

La nomenclature actuelle est utilisée depuis 1995 : c’est l’Union astronomique internationale (IAU) qui en est responsable. Le Centre des planètes mineures (MPC, qui dépend de l’IAU) s’occupe de la découverte et de la confirmation de nouvelles comètes. L’IAU veille à ce que l’objet soit bien nommé en respectant la nomenclature.

Une lettre, un nombre, une lettre, un nombre

Le nom d’une comète commence toujours par une lettre, qui fait référence au type de comète. Le préfixe doit être l’un des suivants :

  • « P/ » pour une comète périodique (qui met moins de 200 ans à effectuer un tour autour du Soleil),
  • « C/ » pour une comète non périodique (qui met plus de temps à tourner autour du Soleil) — comme C/2020 F3 (NEOWISE),
  • « X/ » pour une comète dont il n’est pas possible de bien calculer l’orbite,
  • « D/ » pour une comète périodique disparue,
  • « I/ » pour un objet interstellaire, qu’il s’agisse d’une comète — comme 2I/Borissov — ou d’un astéroïde.

Le nom est ensuite formé avec :

  • L’année de la découverte de la comète,
  • Une lettre majuscule qui permet d’identifier la quinzaine du mois où la comète a été observée (« A » pour les quinze premiers jours de janvier, « B » pour les quinze jours suivants, etc),
  • Un nombre qui correspond à l’ordre de découverte de l’objet pendant cette quinzaine.
Une comète voyageant dans l'espace. // Source : Nino Barbey pour Numerama

Une comète voyageant dans l'espace.

Source : Nino Barbey pour Numerama

Pour respecter la tradition, on peut enfin ajouter le nom du découvreur ou de la découvreuse entre parenthèses. On obtient par exemple « C/1996 B2 (Hyakutake) » pour nommer la comète à longue période découverte par Yuji Hyakutake, dans la deuxième quinzaine de janvier 1996.

Évidemment, ce serait trop simple de s’arrêter là. Ainsi, pour les comètes à courte période, dont plus d’un retour a été observé, on ajoute devant le préfixe « P/ » un nombre et on abandonne l’autre système de numérotation — ce qui donne « 1P/Halley », ou « 46P/Wirtanen ». Il existe des exceptions, avec des comètes qui ont pris le nom de leur découvreur ou de l’instrument avec lequel elles ont été découvertes. Il existe aussi des astéroïdes dont on a découvert l’activité cométaire, reclassés en comète en ajoutant le préfixe « P/ » devant la désignation en tant qu’astéroïde.

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