Les noms des exoplanètes peuvent donner l’impression d’être un enchaînement obscur de chiffres et de lettres. Ce n’est pourtant pas complètement absurde : il y a une logique derrière ces désignations. Comment sont choisis des noms étranges comme HD 8574 b ou WASP-39b ?

TYC 8998-760-1 c, TOI-849 b, Kepler-1649 c, WASP-76 b, TOI 700 d… non, nous ne venons pas d’inventer ces noms imprononçables à l’instant : ils servent tous à désigner des exoplanètes, récemment étudiées ou découvertes. Mais comment les scientifiques décident-ils de leur attribuer des noms aussi étranges ?

La Nasa a apporté récemment la réponse sur Twitter, en proposant le 21 septembre 2020 un petit jeu pour inviter les internautes à créer leur propre nom d’exoplanète. Il est vrai qu’à côté de noms simples et familiers comme Vénus, Mars ou Jupiter pour faire référence aux planètes du système solaire, les autres désignations utilisées par les astronomes peuvent paraitre curieuses. Cette manière de nommer les astres obéit en fait à une méthode bien précise, indique l’agence spatiale américaine dans une FAQ.

De haut à gauche en bas à gauche : WASP-12b, WASP-6b, WASP-31b, WASP-39b, HD 189733b, HAT-P-12b, WASP-17b, WASP-19b, HAT-P-1b et HD 209458b. // Source : ESA/Hubble & NASA

De haut à gauche en bas à gauche : WASP-12b, WASP-6b, WASP-31b, WASP-39b, HD 189733b, HAT-P-12b, WASP-17b, WASP-19b, HAT-P-1b et HD 209458b.

Source : ESA/Hubble & NASA

Pourquoi donne-t-on des noms en trois parties aux exoplanètes ?

On peut diviser le nom des exoplanètes en plusieurs morceaux pour mieux comprendre la logique derrière ces enchainements de lettres et de chiffres. Prenons un exemple, celui de l’exoplanète HD 8574 b, découverte en 2001 par l’Observatoire européen austral.

  • La première partie du nom désigne le télescope ou le relevé associé à la découverte de l’exoplanète. Dans l’exemple, « HD » renvoie au catalogue Henry Draper, publié au début du 20e siècle et nommé en l’honneur d’un astronome amateur américain (le catalogue compte aujourd’hui près de 400 000 étoiles recensées).
  • La deuxième partie du nom, « 8574 » dans l’exemple, correspond à l’ordre dans lequel l’étoile (à laquelle l’exoplanète est liée) a été cataloguée. Autrement dit, il s’agit de la 8 574e étoile ajoutée au catalogue Henry Draper.
  • Enfin, la troisième partie du nom, ici « b », sert à désigner l’exoplanète elle-même, en fonction de l’ordre dans lequel elle a été trouvée autour de son étoile. La première exoplanète trouvée autour d’une étoile est toujours nommée « b » (les suivantes, si elles existent et sont détectées, sont nommées « c », puis « d », etc.).

Pourquoi n’utilise-t-on pas le « a » ?

Cette lettre sert plutôt à désigner l’étoile du système, mais elle est en quelque sorte passée sous silence la plupart du temps. Le « A » peut néanmoins s’avérer utile pour nommer un système qui contient plusieurs étoiles : les autres étoiles pourront ainsi être désignées par « B », « C », etc. (les majuscules désignent les étoiles tandis que les minuscules désignent les exoplanètes).

À vous de jouer et d’inventer votre propre exoplanète — qui sait, vous découvrirez peut-être que le nom que vous avez créé de toutes pièces existe vraiment.

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