Des scientifiques ont avancé qu’Oumuamua, le visiteur interstellaire repéré en 2017, serait une sorte d’ « iceberg ». Mais l’hypothèse ne tient pas, selon d’autres chercheurs. La piste d’une technologie extraterrestre ne serait toujours pas à écarter.

Le visiteur interstellaire Oumuamua a-t-il été envoyé par des extraterrestres ? Il ne faudrait pas encore écarter cette hypothèse, si l’on en croit une étude publiée dans The Astrophysical Journal Letters le 17 août 2020.

Ce document remet en question une hypothèse avancée dans une précédente étude : le visiteur interstellaire Oumuamua pourrait être une sorte d’ « iceberg » spatial, constitué d’hydrogène moléculaire sous forme glacée. Ses auteurs estimaient alors que cette caractéristique pouvait expliquer de façon naturelle les propriétés étonnantes observées chez Oumuamua, lors de son passage dans notre voisinage en 2017.

Vue d'artiste d'Oumuamua. // Source : ESO/M. Kornmesser

Vue d'artiste d'Oumuamua.

Source : ESO/M. Kornmesser

L’étrange mouvement d’Oumuamua

Les nombreux débats sur l’origine d’Oumuamua sont liés à la manière dont ce visiteur interstellaire bouge : lorsqu’il a été observé, il paraissait accélérer comme une comète, sans cependant posséder de queue (à l’inverse du deuxième objet interstellaire connu, la comète Borisov). C’est pourquoi, parmi les explications envisagées, a émergé un scénario qui pourrait prêter à sourire : et si ce mystérieux Oumuamua était en fait une sonde envoyée par des aliens ? Même le SETI a été jusqu’à mettre sur écoute l’objet, pour savoir s’il venait des extraterrestres (mais les recherches n’ont rien donné).

« Nous avons étudié la destruction des objets composés de glace H2 [ndlr : hydrogène moléculaire] au cours de leur voyage depuis leur site de naissance potentiel jusqu’au système solaire », avancent les auteurs de la nouvelle étude. Leur constat est clair : un tel « iceberg » composé d’hydrogène ne vivrait pas assez longtemps dans la galaxie.

Un tel objet serait détruit en moins de 10 millions d’années

Les chercheurs ont analysé les processus de destructions auxquels des objets composés d’hydrogène moléculaire sous forme glacée seraient soumis au cours d’un voyage dans le milieu interstellaire, jusqu’à notre système. De tels objets feraient face à des rayonnements cosmiques, des gaz et des poussières. « La sublimation thermique due au chauffage par la lumière des étoiles peut détruire des objets de la taille d’Oumuamua en moins de 10 millions d’années », écrivent les scientifiques.

Ainsi, l’hypothèse d’une sonde extraterrestre serait encore envisageable. L’un des deux auteurs de l’étude, Abraham Loeb, professeur d’astronomie à l’université Harvard, semble même estimer que ce scénario serait l’une des explications les plus convaincantes. Interrogé à ce sujet, il s’est contenté de renvoyer nos confrères de Live Science vers l’un de ses ouvrages à paraitre, intitulé Extraterrestrial: The First Sign of Intelligent Life Beyond Earth.


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