L’entreprise biotech Moderna a parachevé la phase 1 de ses essais sur un vaccin possible nommé mRNA-1273. La phase 2 va être enclenchée dans la foulée.

On en parlait il y a quelques semaines : si les techniques traditionnelles impliquent qu’un vaccin contre le nouveau coronavirus ne sera pas finalisé et distribué avant la mi 2021, la filière des biotechnologies pourrait en théorie aller légèrement plus rapidement. Il se trouve justement que Moderna, une entreprise américaine basée dans le Massachusetts, a délivré de premiers résultats à l’issue positive sur le vaccin mRNA-1273.

Moderna l’a annoncé dans un communiqué publié sur son site internet ce 18 mai 2020. Les données obtenues lors des essais cliniques à l’aide de volontaires « confirment notre conviction que mARN-1273 a le potentiel de prévenir la maladie Covid-19 ». Il s’agit toutefois de la phase 1 des tests : celle-ci se concentre toujours sur un petit nombre de patients et vise à s’assurer que le vaccin potentiel est sûr, bien toléré, avec une promesse d’efficacité. Le vaccin de Moderna ayant coché toutes ces cases, la phase 2 sur 600 patients a déjà reçu le feu vert de la Food and Drug Administration, autorité américaine régulatrice.

Des dizaines de laboratoires et d'entreprises cherchent à trouver un vaccin contre la maladie à coronavirus Covid-19. // Source : Pexels

Des dizaines de laboratoires et d'entreprises cherchent à trouver un vaccin contre la maladie à coronavirus Covid-19.

Source : Pexels

Des anticorps neutralisants chez 8 patients

Cette phase 1 a divisé les participants en trois groupes d’une quinzaine de personnes, infectées par Covid-19, et âgées de 18 à 55 ans. Chaque groupe recevait une dose différente du vaccin (25µg, 100µg, 250µg). Dans les trois groupes et auprès de tous les patients, le vaccin s’est bel et bien révélé immunogène au 15e jour après une première dose, c’est-à-dire apte à produire une réponse immunitaire identifiable dans le sang. Plus important encore, huit des patients ont produit, après le 43e jour et les deux doses prévues, des anticorps neutralisants — en des niveaux supérieurs à ce que l’on trouve dans du plasma convalescent après une guérison naturelle. Cela prouve que les anticorps produits par le vaccin mRNA-1273 peuvent s’accrocher au virus et potentiellement l’empêcher d’infecter les cellules humaines.

Le vaccin n’a par ailleurs pas provoqué de graves effets secondaires, mis à part des rougeurs et quelques douleurs après que la dose ait été injectée. Mais chacun de ces effets s’est rapidement résorbé, sans poser problème. Les prochains tests se concentreront surtout sur les doses comprises entre 25µg et 100µg, la dose de 250µg ne semblant pas nécessaire pour que ce soit efficace. La phase 3, qui sera la phase finale pour que Moderna puisse prouver que le vaccin est utile et sans danger, devrait démarrer en juillet si la phase 2 se déroule bien. À ce rythme, Moderna pourrait voir son vaccin distribué dès le tout début 2021.

Une protection totale contre Covid-19 chez des souris

L’entreprise a par ailleurs précisé avoir conduit en parallèle des expérimentations sur des souris : le vaccin a permis de produire une « protection totale » contre la réplication du virus au sein des cellules de leurs poumons. Tous les signaux sont pour l’instant au vert concernant mRNA-1273, et les travaux de Moderna vont consister à identifier la meilleure dose possible, tout en continuant de s’assurer sur le long-terme que le potentiel vaccin ne pose aucun problème.

Nouveauté : Découvrez

La meilleure expérience de Numerama, sans publicité,
+ riche, + zen, + exclusive.

Découvrez Numerama+

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.