10 millions. C’est le nombre impressionnant de galaxies repérées dès l’ouverture de l’observatoire Vera C. Rubin en juin dernier. Le gigantesque télescope installé au nord du Chili dévoilait alors une myriade de lumières représentant de très nombreuses galaxies, dont certaines n’avaient jamais été étudiées auparavant.
Désormais, pour de nombreux chercheurs à travers le monde, il est temps de se pencher plus en détail sur les secrets contenus dans cette première salve de données. Et c’est ce qu’a fait une équipe issue de plusieurs universités américaines à travers une étude prépubliée sur le serveur ArXiv et repérée par le site Live Science le 16 novembre 2025.
Un courant long de 163 000 années-lumière
Les chercheurs ont repéré au milieu de toutes ces données une étrange structure liée à la galaxie M61, dans la constellation de la Vierge. Il s’agit d’un courant stellaire, une sorte de filament extrêmement fin composé d’étoiles qui semble s’échapper de la galaxie.

Étonnamment, si M61 est déjà extrêmement bien connue et longuement étudiée depuis des années, jamais ce courant n’avait été identifié auparavant. Il a fallu toute la sensibilité de l’observatoire Vera C. Rubin pour le détecter, alors même que M61 a été observée dès le 18e siècle, et se trouve relativement proche de nous, à environ 47 années-lumière.
Le courant, lui, s’étire sur une distance impressionnante de 50 kiloparsecs, ce qui représente 163 000 années-lumière. Il s’agit donc du plus long courant stellaire connu, sachant que plusieurs avaient été repérés dans notre propre galaxie, mais qu’ils mesurent tout au plus quelques dizaines de milliers d’années-lumière.
Un processus chaotique et méconnu
Un des plus connus est le courant du Sagittaire, qui forme une sorte de serpent autour de la Voie Lactée, et qui est apparu suite à une « collision » entre notre galaxie et la galaxie naine du Sagittaire. Les deux ensembles ont fusionné, et les perturbations provoquées ont créé cet ensemble étrange.
Pour M61, l’origine de ce courant serait également due à des événements extrêmement chaotiques. D’après les auteurs de l’étude qui ont tenté de retracer l’histoire de la galaxie, M61 aurait déchiqueté une galaxie naine par sa force de gravité. Ce processus aurait ensuite provoqué une explosion du nombre d’étoiles naissantes, étant donné que la matière sur place était beaucoup plus dense, et donc plus propice à la création d’astres.

Ensuite, le choc a dispersé certaines étoiles sous forme de courant. Mais si tous les détails ne sont pas connus sur le processus, il semblerait que pour avoir une traînée aussi longue, la violence de la collision entre ces deux galaxies ait été phénoménale.
Pour en savoir plus, les auteurs préviennent que d’autres observations doivent être pratiquées sur cette galaxie, car l’impact passé pourrait avoir laissé des traces pas encore repérées. Ils ajoutent dans leur étude : « Il est incroyable que ce courant soit resté aussi longtemps inconnu. Nous nous attendons à ce qu’une multitude de sous-structures soient découvertes prochainement autour d’autres galaxies grâce aux données du Vera C. Rubin. »
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