A priori, les amibes ne sont pas les êtres les plus menaçants qui soient. Avec leur look de Pokémon insecte et leurs formes qui semblent avoir été dessinées par un enfant, on a connu pire comme source de peur viscérale. Et pourtant, ce sont bien ces petits micro-organismes qui pourraient être les acteurs majeurs d’une future catastrophe sanitaire.
C’est en tout cas ce qui ressort d’une étude parue dans la revue Biocontaminant écrite par des auteurs issus d’universités américaines et chinoises. Ils assurent que si cette population est restée jusque-là relativement inoffensive pour les humains, en tout cas à grande échelle, plusieurs facteurs font que l’avenir pourrait être bien plus périlleux.
Troubles intestinaux, cérébraux, et pire
Mais commençons par un point de définition. Les amibes sont des êtres unicellulaires qui présentent une complexité surprenante pour des organismes unicellulaires. Ils ont une structure souvent assez développée, prenant des formes plutôt étranges, et disposent même parfois de « membres » — des pseudopodes, précisément, c’est-à-dire des extensions — qui les aident à se déplacer et à se nourrir.

De même, le risque sanitaire qu’elles présentent pour nous est connu. Certaines amibes sont des parasites qui peuvent être ingérés par les humains et provoquent quelques joyeusetés comme l’inflammation du côlon, des kystes, ou différents types de troubles intestinaux inutiles à décrire ici…
D’autres sont encore plus dangereuses, bien que moins répandues, et peuvent même provoquer des infections du cerveau, comme avec Naegleria fowleri, une amibe vivant dans les eaux douces surnommée la « mangeuse de cerveau ». Les pathologies qui y sont liées sont très rares, mais mortelles pour 90 % des patients touchés.
Des risques accentués avec le changement climatique
Tous ces dangers pourraient cependant devenir bien plus répandus dans un avenir proche, détaille l’étude. Selon les auteurs, le premier problème est lié au réchauffement climatique. Les amibes aiment les régions chaudes, et pourront donc se répandre dans des régions d’où elles étaient habituellement absentes, favorisant ainsi leur contact avec les populations humaines jusque-là épargnées.
De plus, les amibes se diffusent d’autant mieux dans les eaux mal nettoyées et chaudes, et comme celles-ci sont plus fréquentes près des zones habitées qui subissent une hausse des températures, les risques infectieux se multiplient. L’été dernier, de nombreux cas d’infections causées par des amibes ont ainsi été répertoriés en Inde, au Pakistan, au Mexique, ou encore en Australie et aux États-Unis.

Pire : les amibes servent de cheval de Troie pour de nombreux virus et bactéries qui se cachent derrière le micro-organisme pour passer inaperçus. Cela leur octroie une carapace résistante à la plupart des systèmes de désinfection, car les amibes sont des organismes extrémophiles : leur résistance rend les traitements classiques au chlore souvent insuffisants aux doses habituelles d’eau potable.
Tout cela cumulé est assez alarmant selon les auteurs de l’étude, qui insistent sur le fait que les méthodes traditionnelles pour éviter les infections microbiennes ne suffisent pas face au risque posé par les amibes. Ils recommandent ainsi de lancer de grands programmes internationaux pour préserver l’état de l’eau potable à travers le monde, tout en développant la vigilance face aux risques induits par le changement climatique. La première étape est de comprendre comment les bouleversements liés à la hausse des températures influent directement sur la diffusion des amibes à travers le monde.
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