Jamais la fusée géante Starship n’avait été testée de cette manière avant un vol

C’est un essai que SpaceX n’avait jamais entrepris, et qui a eu lieu à la fin du mois de juillet. Dans un message publié sur X (ex-Twitter) le 3 août 2025, la société américaine spécialisée dans l’astronautique et le vol spatial a signalé que la plus récente des mises à feu statiques du Starship avait eu lieu sur le support de lancement orbital. Une première.

Ce support, qu’on appelle en anglais OLM (Orbital Launch Mount), « avait été modifié par les ingénieurs et les techniciens de Starbase », le centre au Texas depuis lequel SpaceX construit et assemble ses lanceurs Starship, puis les teste en conditions réelles. C’est d’ailleurs de là que sont menés les vols de la fusée, avec plus ou moins de succès.

D’ordinaire, ce n’est pas sur cette structure que SpaceX mène ses mises à feu statique. L’entreprise américaine a un autre site, à Starbase, qui lui sert de banc d’essai. Cependant, celui-ci a été fortement endommagé lors d’une explosion courant juillet — il s’agissait déjà d’un test d’un étage supérieur de Starship qui a mal tourné. Il fallait donc passer par un autre spot.

De fait, ce support constitue la plateforme sur laquelle le Starship est posé avant son décollage. C’est une énorme pièce faite de béton et d’acier, qui supporte l’immense poids du lanceur avec ses réservoirs chargés. La charge est répartie sur six pieds, et l’OLM est couvert par un mur d’eau à chaque mise à feu pour absorber l’onde de choc et la chaleur.

Ce support avait été gravement endommagé en avril 2023, lors d’un tout premier test du Starship. Depuis, cette table de lancement, qui ressemble à un gigantesque tabouret, a été renforcée pour supporter la puissance de la mise à feu. Outre le système de déluge, l’Orbital Launch Mountain a reçu des déflecteurs de flammes.

Depuis lors, l’OLM a toujours encaissé chaque nouvel essai de tir. Mais, ici, il a fallu adapter le support pour que l’étage supérieur ne parte pas. Une mise à feu statique consiste en effet à retenir l’engin à son pas de tir, malgré la mise à feu de sa motorisation. Celle-ci a eu lieu en deux temps : le 31 juillet avec un seul moteur, le 1er août avec les six.

Deux tests d’allumage passés avec succès, sans détonation

Le bon déroulement des deux essais est de bon augure pour la suite. Cette séquence qui vient d’être bouclée est celle sur laquelle SpaceX avait buté il y a quelques semaines, à la mi-juin. Alors que l’entreprise se préparait à faire aussi un tir statique de pleine durée avec l’exemplaire précédent (« Ship 36 »), le chargement des ergols a eu un grave souci et entraîné une énorme explosion sur un site d’essai.

Les données préliminaires ont suggéré que la détonation aurait été causée par un réservoir sous pression en fibre de carbone, qui s’est rompu en dessous de sa pression d’épreuve. Ce récipient sert au stockage de fluides comprimés — ici, de l’azote. De toute évidence, ce scénario ne s’est pas reproduit lors du chargement des fluides et du test.

Cette fois, rien de tout cela avec le « Ship 37 ». « Tir statique de pleine durée pour le Starship en préparation de notre dixième essai en vol », a écrit la firme, en livrant deux photos et deux vidéos de la séquence. L’allumage des six moteurs de véhicule a duré un peu moins de dix secondes et s’est achevé dans un panache de fumée.

Reste une question : quand aura lieu le prochain vol ? Elon Musk, le fondateur et patron de la société, a avancé une vague fenêtre de tir, fixée au début du mois d’août. Avant, il a aussi prévu d’organiser un petit point d’étape pour évoquer l’avenir de cette fusée, avec un gros plan attendu sur les progrès accomplis.

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