Le sommeil. Notre grand besoin à tous. Certains peuvent s’endormir n’importe où, d’autres auront besoin de conditions particulières. Mais qu’est-ce qui déclenche le besoin, parfois impérieux, de dormir ? Jusqu’à présent, « la pression ressentie pour aller dormir […] a manqué d’interprétation physique », expliquent des scientifiques de l’Université d’Oxford. Or, leur article publié le 16 juillet 2025 dans la revue Nature donne pour la première fois une explication concrète du besoin de dormir.
La cause ? Une accumulation de stress électrique dans les mitochondries, ces petits organites qui fournissent de l’énergie à nos cellules à partir d’oxygène. Comprendre leur implication, insoupçonnée jusqu’à présent, change la manière dont les chercheurs abordent non seulement la question du sommeil, mais aussi du vieillissement et des maladies neurologiques.
La mitochondrie, les électrons et le disjoncteur
Dans les cellules responsables de la régulation du sommeil, les mitochondries perdent des électrons quand elles sont surchargées, ce qui entraine la formation de dérivés réactifs de l’oxygène (ROS) potentiellement dangereux. Un peu comme un disjoncteur, lorsqu’un seuil est franchi, cela agit comme un signal qui va inciter le cerveau à s’endormir pour éviter que la surcharge et donc que les atteintes ne soient trop importantes.
« Il est important d’éviter que vos mitochondries perdent trop d’électrons. Dans ce cas, elles génèrent des molécules réactives qui endommagent les cellules », explique le Dr Raffaele Sarnataro, premier auteur de l’étude, dans un communiqué.

Pour réaliser leur étude, les chercheurs ont mené des expériences sur des mouches. Et en faisant varier la quantité d’électrons, soit en jouant avec la quantité d’énergie des cellules spécialisées du sommeil chez ces mouches, les chercheurs pouvaient modifier la durée de leur sommeil.
Un lien avec le métabolisme et la vieillesse
« Nous avons cherché à comprendre à quoi sert le sommeil et pourquoi nous ressentons ce besoin. Malgré des décennies de recherche, personne n’avait identifié de déclencheur physique clair », raconte le professeur Gero Miesenböck, l’un des principaux auteurs de l’étude. « Nos résultats montrent que la réponse pourrait résider dans le processus même qui alimente notre corps : le métabolisme aérobie. »
En plus de mettre en évidence le lien entre le métabolisme des mitochondries et le besoin de sommeil, comprendre l’implication de ces organites permet finalement d’expliquer ce qui lie le métabolisme, le sommeil et l’espérance de vie. Cela explique aussi pourquoi, lors d’une maladie mitochondriale, les patients ressentent une grande fatigue. « Cette recherche répond à l’un des grands mystères de la biologie », conclut le Dr Raffaele Sarnataro.
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