Signée Sam Raimi, Doctor Strange in the Multiverse of Madness est le plus visuellement créatif de tous les films du MCU à ce jour. Et la performance d’Elisabeth Olsen fait frissonner. Critique.

Très attendu après la sortie de Spider-Man : No Way Home, le nouvel opus Marvel avec Dr Strange est en salles ce mercredi 4 mai 2022. Dans Doctor Strange in the Multiverse of Madness, Benedict Cumberbatch reprend sa cape héroïque, accompagné par Elisabeth Olsen, Benedict Wong, Xochitl Gomez et Rachel McAdams.

Quelques mois après l’intégration fracassante du multivers dans le dernier Spider-Man, les portes de nombreux mondes parallèles sont à nouveau ouvertes dans Doctor Strange 2. En cause : une menace dont l’objectif est de s’approprier la capacité à voyager au sein du multivers pour assouvir son propre dessein.

Réalisé par Sam Raimi (à qui l’on doit la toute première trilogie sur Spider-Man), ce long-métrage met la barre cinématographique plus haut que la plupart des œuvres Marvel. Et ce n’est pas grâce à des caméos, mais au combo entre des personnages géniaux et une réalisation maîtrisée.

Source : Capture YouTube / Marvel
Source : Capture YouTube / Marvel

De l’art de montrer le multivers

Doctor Strange in the Multiverse of Madness décroche la palme du film Marvel le plus innovant et créatif visuellement. Le réalisateur, Sam Raimi, parvient à montrer un chaos maîtrisé : lorsque Stephen Strange traverse les portes du multivers, les images défilent dans un trip halluciné aux milles couleurs, et aux images fractales aussi décomposées que cohérentes.

Là où Spider-Man No Way Home jouait sur le fun du multivers, en proposant une succession jouissive de caméos et de situations surprenantes, Sam Raimi entre davantage dans le vif du sujet sur le concept même de multivers. Il y a certes des apparitions surprises (qui avaient été « teasées »), mais elles ne constituent pas le récit ; elles font partie d’un tout. Il excelle non seulement dans l’art de le raconter, en livrant des clés sur son fonctionnement, mais aussi dans l’art d’en faire un objet visuel.

Résultat, Doctor Strange 2 est tout bonnement magnifique, fort d’une cinématographie recherchée. Les mondes parallèles visités sont intelligemment construits et même les effets spéciaux ne sont pas laissés au hasard, ils participent à une esthétique globale hypnotisante. Sam Raimi ajoute à son film une dimension horrifique peu banale pour ce type de films. Sans sombrer dans de l’épouvante, Doctor Strange 2 est le Marvel qui fait le plus frissonner et sursauter.

Elisabeth Olsen, brillante dans sa noirceur

Dans Doctor Strange 2, c’est Wanda qui brille dans sa noirceur. Chacune de ses apparitions a une puissance incomparable. Elisabeth Olsen avait démontré son talent dans WandaVision : elle capte à nouveau toute l’attention. Magnétique, terrifiante, touchante, Elisabeth Olsen délivre une grande performance et de beaux moments de cinéma — jusqu’à embuer nos yeux à la fin du film.

Dr Strange Sorcière Rouge Wanda Maximoff
Wanda dans Doctor Strange 2. // Source : Marvel Studios

Bien que le long-métrage soit dédié à Doctor Strange — et que le Stephen Strange de Benedict Cumberbatch soit toujours aussi charismatique, c’est Wanda Maximoff qui est au cœur des événements. Ce n’est pas seulement un retour du personnage : Doctor Strange 2 est la suite directe et spirituelle de WandaVision. Le scénario est dans la continuité immédiate, et, surtout, on y retrouve le même ton — une obscurité mystérieuse, jamais totale, toujours ambigüe.

Et c’est d’ailleurs pour cela que l’on a adoré Doctor Strange 2 : sans l’originalité des twists de la série, le film reprend cette même narration intelligente, avec un imaginaire total mais qui n’oublie pas d’être humanisé, de jouer avec nos nerfs et nos émotions lors d’une expérience narrative à part entière. C’est ainsi que Marvel peut produire des œuvres pop culturelles intéressantes.

America Chavez, la révélation

Rarement l’introduction d’un nouveau personnage dans le MCU (Marvel Cinematic Universe) n’aura été à ce point réussie en tout point. Elle constitue, au même titre que Wanda, un fil conducteur crucial dans le récit, et c’est une place solidement assumée par l’actrice. À seulement 16 ans, Xochitl Gomez est une révélation pour sa capacité à interpréter, d’emblée, une America Chavez aussi attachante que déterminante.

America Chavez. // Source : Marvel
America Chavez. // Source : Marvel

Après une telle entrée dans le MCU, on n’espère plus qu’une chose : revoir America Chavez dans un film de Sam Raimi, en aventure solo. Son pouvoir, qui lui permet de traverser les mondes parallèles, change la donne en livrant de nouvelles histoires originales — l’idéal pour un univers cinématographique en plein renouvellement.

Le verdict

La réalisation de Sam Raimi est hypnotisante de beauté et d’étrangeté. Il confère à Doctor Strange 2 une créativité plus poussée que la plupart des films du MCU. Mais le film doit aussi sa réussite à Elisabeth Olsen, qui livre une performance de très haut niveau — elle est terrifiante et touchante. Doctor Strange 2 n’est autre que la suite spirituelle de WandaVision, en mettant à nouveau Wanda au cœur des événements, et en reprenant cette même ambiguïté dans le ton.

À la fin du film, on ne peut s’empêcher de vouloir une aventure solo d’America Chavez — car, à seulement 16 ans, Xochitl Gomez capte solidement l’attention tout au long du film.

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