Les premières heures du jeu vidéo Marvel’s Avengers rappellent la récente trilogie Tomb Raider, applaudie pour le nouveau souffle donné à l’icône Lara Croft. Au point d’ériger l’héroïne Kamala Khan en digne héritière.

Marvel’s Avengers est sans conteste le jeu de cette rentrée 2020. Débarrassé de la concurrence de Cyberpunk 2077, décalé de septembre à novembre, le titre édité par Square Enix a des ambitions très élevées. Considéré comme un jeu « service » (avec des contenus mis à jour), il associe une campagne solo à du contenu coopératif régulièrement mis à jour. Surtout, il permet d’accomplir un rêve de fans : jouer plusieurs super-héros appartenant à l’écurie Marvel. Si la bêta nous avait laissé un peu de marbre en raison d’une structure alambiquée, le jeu final se veut plus rassurant après quelques heures passées à incarner Kamala Khan, véritable révélation de Marvel’s Avengers.

Crystal Dynamics, en charge du développement, a fait un choix osé en centrant l’histoire de son blockbuster sur Kamala Khan. Également connue sous le pseudonyme Miss Marvel, elle n’est pas encore apparue dans le Marvel Cinematic Universe (elle aura droit à une série sur Disney+) et n’est pas aussi populaire que Thor, Iron Man, Captain America ou encore Hulk. Ce manque de célébrité ne l’empêche pas de voler la vedette à tout le monde dans Marvel’s Avengers, où elle apparaît comme une héritière de Lara Croft.

Kamala Khan dans Marvel's Avengers // Source : Square Enix

Kamala Khan dans Marvel's Avengers

Source : Square Enix

Kamala Khan est la nouvelle Lara Croft

Le point de départ de Marvel’s Avengers est le suivant : après une catastrophe sans précédent ayant fait plusieurs victimes (Captain America y compris), les Avengers sont devenus des parias. Le cataclysme, lié à une source d’énergie expérimentale, a également conféré des pouvoirs à une partie de la population, contrôlée par la société AIM. Kamala Khan, jeune passionnée de superhéros, devient une fugitive après avoir contracté des pouvoirs. Lancée dans une grande aventure, elle doit réunir les Avengers pour mettre fin à une conspiration mondiale.

« On peut tous se retrouver en elle »

Au centre de l’échiquier, on retrouve donc Kamala Khan, qui ressemble beaucoup à la Lara Croft de la dernière trilogie Tomb Raider. Les deux personnages partagent cette jeunesse matérialisée par une certaine forme d’insouciance et une tendance à s’extasier de tout avec beaucoup de fraîcheur (Kamala est vraiment gaga des Avengers). En vivant l’aventure de sa vie, Kamala grandit et se découvre parmi ses idoles jusqu’à se faire sa propre place. Crystal Dynamics prend le temps de parfaire sa narration, avec de multiples cinématiques articulées autour de dialogues bien écrits (nantis d’un peu d’humour). Cette emphase sur le récit et le développement de l’héroïne, on la retrouvait aussi dans le reboot de Tomb Raider, un jeu imaginé par… Crystal Dynamics. Une manière pour le studio de recycler, en quelques sortes, son savoir-faire en matière de construction d’une héroïne partant de zéro.

« On peut tous se retrouver en elle »

Première apparition

Kamala Khan est une héroïne assez récente, apparue pour la première fois dans un comics en 2013 (Captain Marvel #14).

« Nous voulions que Kamala s’appuie sur une origin story forte », révèle Tore Blystad, en charge de la direction de l’expérience. Pour Crystal Dynamics, l’évolution de Kamala, qui passe d’une fan à une véritable superhéroïne, fait écho à ce que vit le joueur. « La perspective du joueur est en phase avec celle de Kamala », ajoute-t-il. Kamala serait alors la représentation la plus légitime du joueur, nouveau venu qui doit intégrer l’équipe des Avengers. « On peut tellement s’identifier, et je pense qu’on peut tous se retrouver en elle », confie Sandra Saad, l’actrice qui se cache derrière.  

Au-delà du fond, la manière dont sont structurées les premières missions de Marvel’s Avengers rappellent Tomb Raider — d’aucuns diraient même, la tétralogie Uncharted, vu comme la saga de Sony a inspiré les derniers Tomb Raider. Il y a la mise en scène ultra spectaculaire, avec les décors qui s’écroulent sous nos pas et forcent le joueur à foncer le plus vite possible. C’est parfois très caricatural et un peu forcé : lors des premières heures, on a arrêté de compter le nombre de courses-poursuites proposées dans l’introduction.  Ce n’est jamais le gameplay le plus exaltant, mais ces séquences ont le mérite d’en mettre plein la vue en s’appuyant sur des graphismes rutilants (en oubliant les pépins techniques qui devront être gommés à grand renfort de mises à jour).

Marvel’s Avengers est par ailleurs beaucoup plus aérien qu’on pourrait le croire, surtout quand on enfile le costume de Kamala. Capable de réaliser des bonds prodigieux grâce à ses membres devenus élastiques, elle ne manque jamais une occasion de faire montre de ses aptitudes physiques supérieures à la moyenne. Là encore, il y a du Lara Croft dans cette capacité à gravir des montagnes (littéralement) avec une allure féline. Pour les combats, en revanche, Marvel’s Avengers s’inspire davantage des Batman: Arkham. L’idée est de faire ressortir la puissance des justiciers en misant sur l’impact des coups. La subtilité est tombée aux oubliettes mais la prise en main, accessible, assure le minimum syndical pour convaincre. On a désormais hâte de voir si ces premières impressions prometteuses se confirmeront sur la longueur. On peut au moins affirmer une chose : la campagne solo de Marvel’s Avengers, à défaut d’être surprenante et révolutionnaire, est très bien calibrée et, surtout, racontée.

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