Les années 1990 ont vu une quantité considérable d’archives de jeux vidéo partir à la poubelle. Il faut dire qu’à l’époque, les développeurs japonais n’avaient pas encore le réflexe de la conservation, et des tonnes de données ont ainsi disparu à jamais. Naoki Hamaguchi, réalisateur de Final Fantasy VII Rebirth, est revenu sur cette période dans une interview accordée à Eurogamer : « On parle du milieu des années 1990… Il ne reste quasiment aucune documentation de cette période, pratiquement aucune », confie-t-il dans un entretien publié le 30 octobre 2025.
Comme pour beaucoup de studios à l’époque, la plupart des documents de développement du Final Fantasy VII original de 1997 ont, au pire, très probablement fini à la poubelle ; au mieux, ils dorment encore dans le placard d’un ancien développeur. L’équipe en charge du remake n’a donc aucun moyen de s’en servir comme référence. « Le développement des jeux à l’époque était beaucoup plus désordonné, et beaucoup de matériel n’a ainsi pas été conservé. La gestion des données n’était pas la même que les normes actuelles », explique Naoki Hamaguchi.
Reprendre de zéro
S’il restait une partie de la documentation de conception du jeu original, le travail de l’équipe en charge du remake serait grandement facilité. Pour le réalisateur, en cas de doute sur la direction à prendre, il suffirait de consulter la documentation de l’époque pour comprendre l’intention initiale, et ainsi s’en inspirer. Naoki Hamaguchi se désole : « Il nous reste quelques croquis de personnages, je crois, et bien sûr tout ce qui a été publié séparément dans les guides, qui contiennent quelques documents originaux. Pour ce qui est des documents écrits en cours de développement, des documents de conception, etc., il n’y a pratiquement rien sur quoi travailler. »
Heureusement, plusieurs des créateurs du Final Fantasy VII original ont été impliqués dans le projet de remake dès le début, notamment le réalisateur Yoshinori Kitase et Tetsuya Nomura, le character designer du jeu d’origine. Une aide précieuse pour Naoki Hamaguchi qui explique : « Si je me pose des questions sur l’essence même de Final Fantasy VII […] je peux facilement en discuter avec l’équipe créative d’origine. Ils peuvent m’éclairer et me donner leur point de vue. Une fois que nous avons une bonne compréhension de l’œuvre originale, transmise par les créateurs, nous pouvons réfléchir à la manière de la réinventer. »
Grand fan du Final Fantasy VII de 1997, Naoki Hamaguchi explique ne pas vouloir remplacer l’œuvre d’origine par sa propre vision, ni en proposer une fanfiction. Avec la disparition des documents de développement, le défi était immense : il a fallu tout reconstruire en s’appuyant sur la mémoire collective du studio. Heureusement, cette difficulté a été largement contrebalancée par l’expérience des développeurs et leur volonté commune de créer un jeu à la hauteur du mythe.
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