L’épisode 3 de The Last of Us suit sa propre route par rapport au jeu, mais n’est pas dénué de références. Le plan final de Long Long Time en fait partie.

The Last of Us est une adaptation très universelle : nul besoin d’avoir connu le jeu (The Last of Us Part I) pour comprendre et aimer cette série post-apo de HBO, diffusée sur Prime Video en France. Elle propose sa propre expérience. Mais il n’en demeure pas moins qu’elle respecte le jeu dont elle est tirée, et que l’on y trouve aussi des clins d’œil, références, tirées de sa source.

L’épisode 3 n’échappe pas à ces petites références. Il y a des nombreux plans miroirs, alors même que le chapitre est une réécriture complète, mais il y a aussi un clin d’œil symbolique et esthétique, lors du tout dernier plan.

La suite de cet épisode contient des SPOILERS sur la série et les jeux.

« C'est horrible, mais romantique » déclare Frank à la fin. // Source : HBO
« C’est horrible, mais romantique » déclare Frank à la fin. // Source : HBO

Les fenêtres, symboles mélancoliques de The Last of Us

Alors que Frank est atteint d’une maladie incurable, il demande à Bill de l’empoisonner, pour qu’il puisse choisir l’instant de sa mort. Mais ce dernier décide de l’accompagner dans la mort. Ils vivent une dernière soirée ensemble, avant d’aller s’installer dans leur chambre pour y émettre leur dernier soupir. On ne voit jamais leur cadavre — même quand Joel et Ellie arrivent dans leur maison, l’adolescente avertit de ne pas monter à l’étage.

Après leur mort, on ne reviendra qu’une seule fois dans la chambre du couple : lors de la scène finale. Même durant ce dernier plan, on ne voit jamais le lit sur lequel sont allongés les deux corps — préservant pour toujours, même à nos regards, cette dernière intimité. La caméra s’arrête devant la fenêtre, ajoutant une dimension mélancolique à ce point final d’un épisode particulièrement émouvant.

Le plan final de l'épisode 3 dans The Last of Us. // Source : HBO
Le plan final de l’épisode 3 dans The Last of Us. // Source : HBO

Ce plan va parler aux joueurs et aux joueuses de The Last of Us : oui, cela ressemble bel et bien à l’écran d’accueil de la Part I, dont est adaptée la série. C’est un clin d’œil qui n’est pas dénué de poésie. Cet écran d’accueil a toujours eu une part de mystère, puisque l’on ne sait jamais vraiment où l’on se trouve — on ne regarde que vers l’extérieur ; tandis que la pièce dans son ensemble, d’où provient notre regard, est inconnue. De même, lors de ce plan final dans la série, on ne voit jamais les corps de Bill et Frank. La dualité de cette représentation, physique (lieu confiné non montré, espace extérieur vaste et contenant des éléments naturels) et temporelle (passé éteint, mais palpable, futur vaste et effrayant) crée une atmosphère astucieusement mélancolique pour un univers post-apocalyptique.

Elle est également à l’image de l’œuvre, du jeu à la série : tout n’a pas besoin d’être montré et expliqué pour être présent et palpable. Et enfin, elle rappelle que la fin de cet épisode, avec la lettre de Bill laissée à Joel, prépare et présage son voyage avec Ellie.

Écran d'accueil de The Last of Us Part I. // Source : Naughty Dog
Écran d’accueil de The Last of Us Part I. // Source : Naughty Dog

Ce type de plans a une importance toute particulière dans The Last of Us, car la boucle est bouclée dans la Part II : le dernier plan du jeu, dans cette suite, est aussi la fenêtre d’une chambre. Cette fois-ci, il n’était pas question d’une pièce cachée, mais d’un lieu où les affaires liées au passé étaient laissées derrière. Là encore, la symbolique était forte sur le rapport au temps dans un monde dévasté.

Plan de fin de The Last of Us Part II. // Source : Naughty Dog
Plan de fin de The Last of Us Part II. // Source : Naughty Dog

Oui, les fenêtres sont importantes dans The Last of Us. Mais plus largement, elles relèvent d’un élément récurrent de l’iconographie post-apocalyptique. Consciemment, dans leur cinématographie, de nombreuses œuvres intègrent cette symbolique lors de scènes clés, comme dans Je suis une légende, Children of Men, ou encore Station Eleven.

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