Deux films, réalisés par deux réalisateurs différents, pour deux plateformes de SVOD concurrentes : en cette fin d’année, Pinocchio sera sur tous vos écrans. Mais quelles sont ces deux nouvelles adaptations exactement ?

Celui qui voulait devenir un vrai petit garçon peut en tout cas se vanter d’être désormais le héros le plus plébiscité de cette fin d’année 2022. En parallèle du jeu vidéo The Lies of P, que nous avons pu tester en avant-première et dont la sortie est prévue en 2023, vous avez peut-être remarqué que Pinocchio agitait également le monde du cinéma. Et pour cause : pas moins de deux adaptations du conte italien sortiront en l’espace de quatre mois, sur Disney+ puis sur Netflix. Une façon pour les deux plateformes de SVOD de se mettre à nouveau en concurrence, dans un intervalle de temps très réduit.

Si vous êtes, comme nous, un peu perdus face à ces deux films pourtant bien différents, voici un petit récap qui devrait vous aider à y voir plus clair.

Qui est le Pinocchio de Disney+ par Robert Zemeckis ?

Le Roi Lion, La Belle et la Bête, Dumbo, Mulan… Disney n’en finit plus de réinventer ses classiques d’animation dans des versions live action, en prises de vues réelles, avec plus ou moins de succès. Cette année, la firme américaine s’empare de Pinocchio, la marionnette en bois qui rêve de devenir un vrai petit garçon et doit à tout prix éviter les mensonges. Ce nouveau film devrait suivre la même trame narrative que le dessin-animé Disney de 1940.

Pinocchio sera disponible directement sur Disney+, sans passer par la case cinéma, le 8 septembre 2022, à partir de 8,99 euros par mois.

Quelle est sa particularité ?

Pour mettre en scène cette adaptation live action, la plateforme de SVOD mise sur un réalisateur de grand talent : Robert Zemeckis. Le papa de Retour vers le futur, Forrest Gump ou Qui veut la peau de Roger Rabbit est un habitué des défis techniques. En 2004, puis en 2009, il avait déjà repoussé les limites de l’animation avec Le Pôle Express et Le Drôle de Noël de Scrooge. À l’époque, il développe un concept inédit : la performance capture, une technique qui permet de capter les expressions faciales et corporelles de véritables comédiens pour les transformer en animation.

Avec Pinocchio, il relève donc un nouveau défi, celui du mélange entre live action et personnages animés. Au vu des premières images, pour le moment, le résultat ne semble pas être une grande réussite, avec des effets spéciaux un peu laids.

Tom Hanks incarne Gepetto dans cette adaptation de Pinocchio // Source : Disney+
Tom Hanks incarne Gepetto dans cette adaptation de Pinocchio // Source : Disney+

Qui pourra-t-on voir dans le film ?

Du côté du casting, Robert Zemeckis s’entoure de l’un de ses acteurs fétiches : Tom Hanks dans le rôle de Gepetto, le père de Pinocchio. Luke Evans (Le Hobbit) et Joseph Gordon-Levitt (Inception) complètent la distribution.

Robert Zemeckis convoque également le compositeur Alan Silvestri, avec qui il collabore régulièrement, comme sur la bande-originale de Retour vers le futur. A priori, on pourra de nouveau fredonner les refrains des chansons bien connues du dessin-animé, comme Quand on prie la bonne étoile.

Qui est le Pinocchio de Netflix par Guillermo del Toro ?

À première vue, on pourrait penser que Netflix s’oriente vers la facilité, en gardant un format animé. Mais, en réalité, la plateforme a affiché son ambition dès le premier teaser : « Je vais vous raconter une histoire. Une histoire que vous croyez sûrement connaître mais en fait, non, pas vraiment. » Le ton est annoncé : Pinocchio version Netflix se détachera de la version édulcorée de Disney pour se situer dans l’Italie fasciste des années 1930. Les premières images montrent un univers plus mélancolique et dramatique.

En France, Pinocchio sera disponible directement sur Netflix, sans passer par la case cinéma, à partir du 9 décembre 2022.

Quelle est sa particularité ?

Netflix a choisi de s’orienter vers le côté obscur de la force en faisant appel à un cinéaste plutôt glauque : Guillermo del Toro. Le réalisateur du Labyrinthe de Pan, de Hellboy ou de La Forme de l’eau semble opter pour une relecture plus sombre du conte original de Carlo Collodi.

Pour son premier film d’animation, aux côtés de Mark Gustafson, Guillermo del Toro mise sur le procédé de stop motion, utilisé notamment par Wes Anderson dans Fantastic Mr. Fox. Cette technique donne du volume aux personnages, puisque l’on suit des figurines et maquettes réelles, animées au fur et à mesure devant la caméra.

Le projet, développé depuis près de 15 ans par le réalisateur, a failli ne pas voir le jour, faute de financement, avant que Netflix ne sauve la mise.

Guillermo del Toro a opté pour la stop motion pour son propre Pinocchio // Source : Netflix
Guillermo del Toro a opté pour la stop motion pour son propre Pinocchio // Source : Netflix

Qui pourra-t-on voir dans le film ?

Tout passera par la voix puisqu’il s’agit d’une version animée. Mais le film n’a pas à rougir de la composition de son casting, loin de là. Ewan McGregor (Trainspotting, Obi-Wan Kenobi) endosse ainsi le rôle de Jiminy Cricket, tandis que David Bradley (Harry Potter, Game of Thrones) prêtera son timbre particulier à Gepetto. Finn Wolfhard (Stranger Things), Cate Blanchett (Le Seigneur des Anneaux) et Tilda Swinton (Snowpiercer), entre autres, complètent ce casting prestigieux.

Côté musical, Alexandre Desplat (Harry Potter, The Grand Budapest Hotel) composera la bande originale.

Quel intérêt pour Netflix et Disney+ ?

Les deux plateformes de SVOD trouvent ici une nouvelle aubaine pour mettre en avant leur concurrence. Elles proposent chacune leur version radicalement différente du célèbre conte italien, en privilégiant des réalisateurs avec qui elles ont l’habitude de collaborer. Robert Zemeckis avait ainsi déjà travaillé avec Disney sur Roger Rabbit ou Le Drôle de Noël de Scrooge. Guillermo del Toro, de son côté, multiplie les projets pour Netflix depuis plusieurs années, avec des séries animées comme Chasseurs de Trolls ou horrifiques comme son Cabinet de curiosités, attendu pour le 25 octobre sur la plateforme.

Netflix et Disney+ ont ainsi fait appel à des noms « maison », déjà largement reconnus dans le domaine du cinéma, dans deux genres bien distincts. Si Disney semble rester plus sage dans son adaptation, Netflix montre en revanche une volonté de se démarquer du dessin-animé classique. À quelques mois d’intervalle, les deux plateformes pourront jouer à qui est la plus forte et réaffirmer leur influence, ou non, selon les chiffres d’audience. Rendez-vous le 8 septembre sur Disney+ et le 9 décembre 2022 sur Netflix pour avoir la réponse.

Source : Montage Numerama

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