Un petit agneau tout mignon et apeuré se déplace, hésitant, vers un lieu de sacrifice situé dans une forêt lugubre. Sa mort paraît inéluctable, et c’est forcément un peu triste. Son funeste destin n’est en fait que le commencement d’une nouvelle aventure. Un esprit démoniaque, qui répond au nom de Celui qui attend, vous confie une mission : devenir le Porte-courrone, gourou d’une secte dont l’objectif sera de débarrasser les lieux des Prélats.
Prévu pour le 11 août sur PC, Nintendo Switch, PlayStation 4, PlayStation 5 et Xbox, Cult of the Lamb est un jeu développé par Massive Monster et édité par Devolver Digital (qui sait y faire pour dénicher des pépites). Numerama a pu avoir accès à une version preview dont le contenu dépasse allégrement celui de la démo jouable disponible sur Steam. Après environ cinq heures, notre secte composée uniquement de chats — chacun ses combats — est plus flamboyante et choyée que jamais. Une manière de vous faire comprendre que Cult of the Lamb a tout pour devenir le jeu de l’été 2022. Attention, vous risquez d’être aussi accro que nous.
Cult of the Lamb est un pur jeu 2-en-1 ultra malin
Si on devait grossir au maximum le trait, on écrirait que Culf ot the Lamb est le savant mélange entre deux jeux marquants sortis ces dernières années. D’un côté, il propose tout un aspect gestion qui rappelle Animal Crossing: New Horizons. De l’autre, il empile les donjons aléatoires façon Hades. On a connu pire en matière d’inspirations, sachant que ces deux expériences, pourtant diamétralement opposées, se complètent et s’entremêlent avec une cohérence implacable. Concrètement, on part à l’aventure en quête d’adeptes à enrôler ou de ressources à récupérer. Puis on rentre à sa base pour s’occuper de son troupeau.
Cette dualité permet d’abord de varier les plaisirs, même si on pourra difficilement privilégier une facette plutôt qu’une autre (c’est une qualité). La partie gestion se révèle assez aisée à appréhender. Je ne suis pas un grand fan du genre et je m’en sors plutôt bien avec mon armée de chats à qui on donnerait le bon dieu sans confession. Sauf quand certains se rebellent, auquel cas le Porte-couronne saura sévir sans aucun scrupule. D’ailleurs, les différentes tâches à accomplir s’articulent parfois autour de la notion de cruauté. Oui, il faudra sacrifier des fidèles à certains moments.
Les développeurs de Massive Monster ont été plutôt malins dans leur manière de retranscrire les exigences d’une secte dans un jeu vidéo. Car outre les aspects classiques de la bonne gestion d’un effectif (faim, sommeil, maladie…), il faut apprendre à bien maintenir la foi dans Culf ot the Lamb. Il faut que les personnages que vous engagez soient avec vous. Pour ce faire, on dispose de toute une ribambelle d’outils originaux pour que la croyance soit au plus haut. Des sermons journaliers, des doctrines bienveillantes ou oppressives, des rituels qui rassemblent (évitez les banquets nocturnes), des attentions plus personnelles… Petit à petit, une routine se met en place et on devient un patron parfait, soucieux au besoin, tyrannique quand c’est nécessaire.
En plus, la direction artistique est à tomber
Bien s’occuper de sa secte est un prérequis pour se faciliter la vie quand on part à l’aventure. En effet, on gagne petit à petit en puissance, entre autres moyens de contrecarrer le caractère aléatoire des donjons (exemple : des armes d’un niveau supérieur). En dehors du petit village, on doit nettoyer des petites arènes fermées, remplies d’ennemis à combattre. Là encore, le gameplay se révèle simpliste : une touche pour attaquer, une autre pour lancer un pouvoir à recharger et une dernière pour esquiver. Le défi tient dans la visibilité parfois compliquée (il y a beaucoup d’éléments affichés à l’écran), et dans l’art de bien se placer pour éviter les coups adverses. On prend vite le pli, d’autant que la prise en main est excellente (l’agneau est très vif).
En plus d’assurer un gameplay d’une efficacité et d’une intelligence redoutables (ramasser les cacas vous donnera du fertilisant pour vos plantations !), Cult of the Lamb dispose d’une direction artistique d’un charme fou. Quand vous jouerez, prêtez attention à la bouille du héros, dont les expressions du visage sont très parlantes. Il peut passer d’un regard doux — comme un agneau — à un regard déterminé quand il brandit sa hache pour couper un arbre. Le diable est dans les détails.
Attention, si les images et les vidéos laissent à penser que Cult of the Lamb est un jeu choupi, ce n’est pas toujours le cas. L’atmosphère lorgne de temps en temps du côté de l’horreur et du gore, avec par exemple des boss au design effrayant. On sent que les développeurs cherchent à maximiser le côté épouvantable d’une secte, avec une réussite visuelle totale. On y succombe sans aucun problème, aveuglé par une fois inébranlable. À partir du 11 août, vous risquez aussi de devenir un adepte, telle une brebis égarée en pleine chaleur estivale.
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