On s’est entretenu de longues minutes avec Swann Martin-Raget, le producteur du jeu vidéo Stray, qui met en scène un chat mignon.

Stray est un jeu vidéo qui fait beaucoup parler de lui. Il faut dire qu’il s’avance avec un argument imparable pour embraser internet : on y incarne un chat mignon, paumé dans une ville cyberpunk. On sait à quel point les félins sont des stars du web, grâce à cette incroyable capacité à captiver les gens.

Comme la rédaction de Numerama est gaga des chats (et des animaux en règle générale), nous avons voulu en savoir plus sur Stray. On s’est donc entretenu une bonne vingtaine de minutes avec Swann Martin-Raget, producteur au sein de BlueTwelve Studio (situé à Montpellier). De quoi en sortir neuf secrets, anecdotes et autres détails sur ce projet atypique.

Stray sera disponible le 19 juillet 2022 sur PS4, PS5 et PC.

Les secrets de Stray, le jeu vidéo le plus mignon de 2022

1. Les origines du projet

« Les deux co-fondateurs du studio étaient fascinés par un endroit qui n’existe plus aujourd’hui. Il s’appelait le Walled City de Kowloon, à Hong Kong [il a disparu dans les années 90]. C’était un endroit vraiment particulier, car il y avait une densité de population extrême. Je crois que c’était l’endroit le plus peuplé au monde, et ça donnait des constructions organiques et très complexes. En tant qu’artistes, ils étaient vraiment fascinés par cet endroit et quand ils ont commencé à réfléchir à une direction artistique, ils se sont rendu compte que c’était un terrain de jeu idéal pour un chat, de par la densité de chemins que l’on peut emprunter. »

Stray // Source : Annapurna Interactive
Stray. // Source : Annapurna Interactive

2. Les motivations derrière l’univers cyberpunk

« À l’origine, le fait de peupler la ville uniquement avec des robots était une contrainte de production. On savait dès le début que l’on voulait rester une petite équipe. Quand on a commencé à faire des tests avec des personnages humains, on a compris que c’était très difficile et très coûteux d’avoir un rendu qui nous plaisait. On a commencé à faire des essais avec des choses plus faciles, comme les robots. Cette contrainte est alors devenue un moyen de nous libérer créativement. » L’univers cyberpunk s’est donc imposé, avec une grande inspiration puisée dans le film culte Blade Runner.

3. Le premier concept date d’il y a longtemps

Si l’on a découvert Stray à l’occasion d’une conférence de Sony diffusée en 2020, le concept existe depuis plus longtemps. Il a été montré pour la première fois six ans auparavant, à une époque où il s’appelait HK_Project.

4. Un jeu créé par des fans de chats, pour les fans des chats

« Je crois qu’environ 80 % des membres de l’équipe sont propriétaires de chats. Ou sont possédés par des chats, selon les points de vue. On est tous passionnés par cet animal. » Swann Martin-Raget espère sincèrement que les fans de félin y trouveront leur compte.

5. Il y a de vrais chats dans le studio

« On a deux chats qui viennent travailler tous les jours au studio. » Sont-ils payés ? « Ce sont eux qui nous paient, on est juste de modestes employés. » 

6. Ce n’est pas une simulation de chat

« On n’a pas la prétention de faire une simulation de chat extrêmement réaliste. On est juste des amoureux des chats. À aucun moment, nous ne sommes des biologistes. On a pris un certain nombre de libertés par rapport à la réalité. Si vous vouliez vraiment faire une simulation, il y aurait 21 heures de sommeil par jour. Ce ne serait pas un jeu très intéressant. » 

Les développeurs n’ont fait appel ni à des vétérinaires ni à des experts du comportement félin, pour concevoir Stray.

Stray // Source : Annapurna Interactive
Stray. // Source : Annapurna Interactive

7. Les animations ont été créées à la main

« La grande majorité des animations du jeu a été faite par une seule personne, Miko. Il s’avère qu’il est très à l’aise et très talentueux avec les animations faites à la main. On a commencé naturellement comme ça (…). Puis, on a entendu parler de studios qui faisaient de la motion capture avec des chats. Même si ça nous a fait mourir de rire de voir ces vidéos avec de pauvres chats couverts de capteurs, on était très contents de notre production et de la liberté de faire nos propres animations. En outre, il y a beaucoup de situations dans le jeu qui rendraient la motion capture difficile, voire dangereuse pour le chat. »

Pour se rapprocher au plus près de la réalité, Miko s’est notamment nourri de toutes les vidéos de chats disponibles sur internet.

Stray // Source : Annapurna Interactive
Stray. // Source : Annapurna Interactive

8. Cachez ces fesses que je ne saurai voir

Le 8 juin 2022, Kotaku a publié un article intitulé Stray ne vous montrera pas les fesses du chat (probablement), dont le titre interpelle forcément. À ce sujet, Swann Martin-Raget répond : « C’est d’abord un problème de production. Ce n’est pas facile de modéliser un chat dans les moindres détails. On a dû prioriser certains éléments, comme le regard ou le museau qui demandent beaucoup d’attention. Il y a aussi l’animation de la queue, qui est très importante et qui a été complexe. On a fait un peu comme on a pu et, souvent, la queue du chat est rabaissée, car il est dans un environnement qu’il ne connaît pas. Ce côté craintif nous permet de cacher ce détail. C’est vrai qu’on a beaucoup rigolé sur le fait qu’on aurait pu faire un jeu où, la plupart du temps, on ne voyait que les fesses du chat. Personnellement, je pense que c’est une bonne chose que ça ne soit pas le cas. » Ne les cherchez pas, elles ne sont même pas modélisées.

9. Le chat peut mourir 😿

« Il y a des phases d’action dans lesquelles le chat peut mourir. Quand c’est le cas, on renaît instantanément. » Ouf.

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