Donald Trump a présenté à Washington son plan pour l’IA, avec trois décrets présidentiels, pour accélérer la construction de datacenters, exporter les modèles américains et lutter contre les biais idéologiques des chatbots. Au détour de ces annonces, le président des États-Unis dit avoir effectivement réfléchi à démanteler le géant des puces d’IA, Nvidia.
Nvidia contrôle la quasi-totalité du marché des puces d’IA : ça ne plaît pas à Trump
Nvidia vaut 4 000 milliards de dollars et dans sur le marché des GPU pour les serveurs, Nvidia possède 92 % de parts de marché. Une situation qui pourrait être considérée comme monopolistique. D’autant plus qu’au dernier trimestre, l’entreprise a dégagé 6,69 milliards de dollars de bénéfices, tout en augmentant son chiffre d’affaires de 35 %. Nvidia se porte aujourd’hui très bien, portée par les géants de la tech (mais pas que), qui s’arrachent les puces graphiques de Nvidia, pour faire fonctionner des chatbots, générateurs d’images, de vidéos, etc.
Une situation qui crée un monopole pour Nvidia, qui pourrait représenter un danger économique. Le président Donald Trump en a bien conscience et dit avoir voulu « intervenir et les démanteler un peu, leur créer un peu de concurrence ». Ses conseillers l’avaient effectivement prévenu que Nvidia détenait pratiquement tout le marché des puces liées à l’IA. Donald Trump a lui-même reconnu qu’avant ça, il ne connaissait pas Nvidia : « J’ai dit : « C’est quoi Nvidia ? Je n’en ai jamais entendu parler. » »
Démanteler Nvidia est impossible : l’entreprise est-elle trop grande ?
Sauf que démanteler une telle multinationale ne se fait pas en un claquement de doigts. C’est possible, à condition de créer un concurrent crédible, même à court terme, pour convaincre les anciens clients de Nvidia de changer de fournisseur. Dans son discours, Trump a reconnu que le secteur des puces IA possède « un tel avantage technologique qu’on ne pourrait pas les rattraper en moins d’une décennie, même s’ils étaient mal gérés ».
Il en a même discuté avec le populaire dirigeant de Nvidia, Jensen Huang, a salué son travail et a changé de volonté. Le président américain préfère aujourd’hui encourager une domination américaine (via Nvidia) plutôt que de se lancer dans une offensive antitrust. Une enquête du ministère de la Justice aurait démarré sous l’administration Biden, mais le revirement de Trump fait que cette enquête n’ira probablement pas plus loin.
Mieux encore, l’administration Trump a finalement donné le feu vert à Nvidia pour qu’elle puisse de nouveau vendre certaines puces IA (le modèle H20, loin d’être le plus puissant) à la Chine. De quoi stimuler les exportations et mettre des bâtons dans les roues du chinois Huawei, qui tente tant bien que mal de rattraper Nvidia. Pari réussi pour Jensen Huang et son entreprise, qui ont maintenant le champ libre pour continuer leur route dorée.
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