Certaines affaires judiciaires marquent un pays à tout jamais. C’est le cas de l’assassinat de Marie Trintignant, tuée par son compagnon, Bertrand Cantat, dans la nuit du 26 au 27 juillet 2003, à Vilnius, en Lituanie. Un fait divers, réunissant deux stars au sommet, qui a conduit à l’emprisonnement du chanteur pendant quatre ans, et qui a eu un profond impact sur la France, ainsi que sur les cas de violences sexistes et sexuelles.
Plus de vingt ans plus tard, en mars 2025, Netflix consacrait un documentaire accablant à la figure de Bertrand Cantat et à son implication dans la mort de deux de ses anciennes compagnes : Marie Trintignant, donc, et Krisztina Rady, qui s’est suicidée en 2010. Une affaire entourée de zones d’ombres, que la justice va enfin réexaminer.
Une décision inédite pour la justice
D’après nos confrères de France Info et de RTL, ce 24 juillet, le parquet de Bordeaux a ainsi décidé de rouvrir l’enquête concernant la mort de Krisztina Rady, pour violences volontaires par conjoint ou concubin. Après avoir eu deux enfants ensemble, le couple avait divorcé en 2002. À la suite de la libération de Bertrand Cantat, en 2007, pour bonne conduite, ils avaient décidé de vivre à nouveau ensemble avec leurs deux enfants.
Le 10 janvier 2010, à Bordeaux, Krisztina Rady a ensuite été retrouvée sans vie, à la suite d’un suicide par pendaison. L’ex-chanteur de Noir Désir, lui, « dormait » à l’étage inférieur, au moment des faits. Dans les mois précédents, la victime avait déjà dénoncé le comportement de Bertrand Cantat, et notamment la peur de mourir sous ses coups, à son entourage.
Malgré tout, il n’avait jamais été inquiété par la justice. Mais la diffusion du documentaire Netflix, Le Cas Cantat, a complètement changé la donne. « Son visionnage m’a conduit à ressortir le dossier en recherches des causes de la mort ouvert à la suite du décès de Krisztina Rady », a expliqué le procureur de Bordeaux, Eric Corbaux.
Trois procédures, ouvertes en 2013, 2014 et 2018 à l’encontre de Bertrand Cantat, avaient chacune été classées sans suite. Mais « après examen, ayant constaté que le reportage diffusé sur Netflix contenait plusieurs affirmations et témoignages ne figurant pas dans les quatre dossiers ci-dessus évoqués », le procureur a « pris la décision de rouvrir ce dossier de violences volontaires au début de ce mois ».
Un choix lié au documentaire Netflix en trois épisodes, qui reste plutôt inédit, prouvant les liens immenses entre les enquêtes médiatiques et la justice. Celle-ci fait écho à la situation des frères Menendez, aux États-Unis, qui a connu une nouvelle médiatisation suite à la diffusion d’une série Netflix à leur sujet.
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