Une étude de chercheurs américains révèle que Facebook ne se contente pas des données que vous lui avez communiquées.

Une équipe de chercheurs en informatique et science de l’information de la Northeastern University de Boston révèle dans un article comment Facebook laisse les publicitaires atteindre des informations collectées indirectement.

La journaliste Kashmir Hill, senior reporter d’une cellule d’investigation de gizmodo.com, a elle-même travaillé avec l’un des chercheurs, Adam Mislove. Elle appelle shadow contact information les données que Facebook possède sur vous sans que ne les lui ayez jamais confiées.

Une des méthodes les plus utilisées par le géant américain prend le nom de custom audience. « Si vous avez une liste de clients ou des données provenant de votre site, comme les adresses e-mail des acheteurs, vous pouvez commencer dès maintenant », explique la notice.

Une fois la liste donnée, Facebook place la publicité souhaitée sur les comptes associés aux contacts de la liste. En conséquence, si vous utilisez une adresse dédiée aux sites commerciaux, disons [email protected], l’algorithme ne trouvera pas votre compte Facebook rattaché à votre email professionnel. Vous échapperez donc à cette méthode de ciblage. Enfin, en théorie.

Si vos amis et amies donnent vos informations, vous ne pouvez rien y faire

C’est là qu’entrent en jeu les découvertes de la recherche académique. L’entreprise de Mark Zuckerberg utilise également l’information que vous lui confiez pour sécuriser votre compte, ainsi que des informations… que vous n’avez pas données directement. En effet, elle peut avoir accès à vos informations dans les carnets de contact d’autres personnes.

Cette méthode reste bien cachée, à l’heure où Facebook se voit obligé de restreindre ses pratiques publicitaires. Par ce biais, votre adresse [email protected], que vous utilisez pour profiter de codes promotionnels certainement immanquables, peut se retrouver associée à votre compte Facebook.

Et le problème, c’est qu’il est impossible de supprimer cette information, car elle fait partie des données privées de l’utilisateur qui l’a mise à disposition. Si votre ami(e) partage votre numéro de téléphone avec Facebook en important ses contacts, vous pourrez être ciblé par une publicité qui s’appuie sur votre numéro de téléphone, au bout de quelques semaines.

 À vous les pubs des annonceurs disposant de votre adresse-poubelle.

Certes, le réseau social ne demande plus d’obligatoirement mettre un numéro de téléphone pour sécuriser son compte. Mais Facebook peut croiser ces données avec d’autres, et finalement lier votre adresse pigeon14 à votre adresse personnelle, et donc à votre compte. Et à vous les pubs des annonceurs disposant de votre adresse-poubelle.

Vous ne pourrez cependant pas voir qui a partagé vos informations, ni demander de les supprimer. Par contre, les publicitaires y auront accès… Mais Facebook n’y voit pas un problème, et ne s’est pas opposé aux résultats des chercheurs, invoquant simplement que leurs utilisateurs peuvent contrôler leur expérience publicitaire en réglant leurs préférences.

Comme le Figaro le souligne, la méthodologie des chercheurs n’a pas été testée sur le sol européen. On ne sait donc pas pour l’instant si ces méthodes, qui transgressent le RGPD, sont également pratiquées sur la version française du réseau social. En attendant, les révélations sur les pratiques du géants sortent très régulièrement — et pas plus tard qu’il y a 10 jours –, ce qui ne l’empêche pas de réaliser 97% de ses revenus grâce à la pub.


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