Le Samsung Galaxy Note 8 a-t-il suffisamment d’arguments pour faire oublier l’échec de son prédécesseur maudit et explosif ? Est-il vraiment différent du S8 ? Après plusieurs semaines en compagnie du smartphone aux dimensions vertigineuses, réponse à ces interrogations.

Qu’il semble loin, le temps où Samsung inaugurait la longue lignée de ses Galaxy Note. En 2011, le constructeur coréen s’engouffrait dans la brèche du smartphone XXL, alors affublé du déroutant nom de phablette — association peu harmonieuse de smartphone et tablette. L’objet devait venir combler un fossé, à mi-chemin entre un Samsung Galaxy S2 et un Galaxy Tab. En ce temps-là, son constructeur l’avait déjà affublé d’un stylet, le fameux S Pen.

Six ans ont passé, durant lesquels Samsung a eu le temps d’enrichir sa gamme de sept autres modèles sortis successivement. En 2016, avec le Galaxy Note 7, le coréen semblait enfin relever son éternel pari : s’affranchir une bonne fois pour toutes d’Apple, tout en cessant de dévoiler des versions qui s’apparentaient surtout à des redites du smartphone précédent.

Néanmoins, le conte de fées du Note 7 a vite viré au cauchemar pour Samsung. Bilan des courses : après de multiples explosions, le constructeur a fini par mettre à mort son téléphone maudit en mars 2017.

Sortir un Note 8 a-t-il toujours du sens ?

Le 23 août suivant, le Note 8 a officiellement été présenté au public. Autant dire que la tâche s’annonce ardue pour Samsung avec ce nouveau modèle. D’abord, celui-ci est chargé de rattraper le fiasco industriel causé par son prédécesseur. Ensuite, la sortie de l’appareil questionne la tendance de la marque à toujours diviser son offre en deux gammes. En 2017, sortir un Note 8 a-t-il toujours un sens ? Avec un design de plus en plus proche de la gamme Galaxy S, et une taille d’écran qui n’a désormais plus rien d’inhabituel, le dernier né des Galaxy Note mérite-t-il de dépenser plus de 1 000 € ?

Après quelques semaines en compagnie de la fameuse phablette — c’est la dernière fois que vous lirez ce mot dans cet article, promis — dans mes poches, au fond de mon sac et sur ma table de chevet, voici les impressions laissées par le Note 8.

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Design et prise en main

Avant que le Note 8 entre dans mon quotidien, la rédaction de Numerama avait déjà eu l’occasion de l’approcher au cours d’une prise en main. Celle-ci avait donné l’occasion de découvrir un téléphone à l’esthétique superbe. Un émoi qui a survécu, une fois dans mes mains, à presque trois semaines d’utilisation quotidienne. Oui, le Note 8 est un bel objet, que je me suis surprise à admirer sous toutes les coutures, plusieurs fois.

Lorsque l’on déshabille du regard le téléphone pour la première fois, alors qu’il est encore dans son emballage, on est forcément attiré vers cet écran imposant. Avec sa diagonale de 6,3 pouces, l’écran Infinity du Note 8 en serait presque intimidant. Pour l’anecdote, sachez que ce déballage est une première pour moi, sur plusieurs plans : il y a bien longtemps qu’un Android n’a approché le creux de ma main, et le smartphone le plus grand que j’ai jamais possédé est un iPhone 5C. On part de loin, je vous l’accorde.

Un écran contrasté et élégant

Or, ce statut de grande débutante confirme peut-être d’autant plus l’attrait que pourrait exercer cet écran, même sur un(e) non technophile. Affichage AMOLED, définition QHD, écran 18,5:9 : que ces terminologies vous parlent ou pas, il y a de fortes chances que vous puissiez percevoir son contraste saisissant, et remarquer l’élégance de ses bords verticaux convexes.

En retournant le Note 8, c’est un dos noir brillant, recouvert de verre, qui se donne à voir. L’arrière du smartphone est élégant, mais le regard est vite attiré par deux éléments. Le premier concerne son lecteur d’empreinte : celui-ci est placé en haut à droite — ce qui signifie qu’il sera légèrement décalé vers la gauche quand vous tiendrez l’appareil dans vos mains, en faisant face à son écran. Cet emplacement peut-il gêner la prise en main ? Après quelques jours d’utilisation, je me suis habituée à le déverrouiller à cet endroit, bien que je constate que le Note 8 est bien trop grand pour mes dix doigts.

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À gauche du capteur d’empreinte se trouve le double appareil photo du Note 8. À cet égard, le produit est un pionnier pour Samsung, car jamais le constructeur n’avait auparavant doublé ses objectifs de la sorte. Si l’on veut être pointilleux, on soulignera que l’écartement des deux objectifs peut être jugé disgracieux — il est vrai que l’appareil photo est par conséquent plutôt large.

C’est surtout la proximité entre l’appareil et le capteur d’empreinte qui laisse dubitatif : huit chances sur dix pour que mon doigt vienne salir l’appareil photo au moment de déverrouiller le Note 8. Avec la pratique, je finis par prendre le coup de main et savoir où poser précisément mon index, mais cette proximité reste un bémol.

Un dos vite recouvert de traces de doigts

D’ailleurs, je m’aperçois vite que les traces de doigts ne sont pas le seul apanage du duo appareil photo + capteur sur le Note 8 : le dos du smartphone, ainsi que son écran, se retrouvent rapidement couverts de traînées. Rien de dramatique, certes, mais suffisant pour me donner envie de l’essuyer régulièrement.

Sur la tranche du bas, la prise jack est située à gauche d’un connecteur USB Type-C. À droite, un haut-parleur et le tiroir de rangement du fameux stylet S Pen. Une pression sur la fine excroissance qu’il forme suffit à le déloger de son habitacle. Facile. Reste à savoir si son usage représente vraiment un intérêt.

Impression générale : esthétiquement, le Note 8 se laisse adopter, bien que je me fasse à plusieurs reprises la réflexion que sa hauteur est trop imposante. La fâcheuse impression de passer mes appels avec un objet de la taille d’une cabine téléphonique perdure, même au bout de trois semaines.

Usage et logiciel

Vient désormais le moment de farfouiller à l’intérieur du Note 8, et de découvrir ce que ce géant a dans le ventre. Le smartphone tourne sous Android 7.1.1 — la marque prévoit une mise à jour vers Android 8.0 Oreo — et son interface apparaît, globalement, organisée de manière cohérente. Jongler entre les différentes applications n’est pas difficile et la taille de l’écran a le mérite de rassembler un grand nombre d’icônes (plus que sur le S8) ce qui évite d’avoir à naviguer sans cesse entre différentes fenêtres.

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Les applications s’ouvrent sans difficulté et la performance est au rendez-vous. Les 6 Go de RAM y jouent probablement pour beaucoup : sans surchauffer, le Note 8 permet d’ouvrir en relative quiétude des applications et jeux gourmands qui ralentiraient probablement un appareil moins bien armé.

L’heure est venue d’évoquer le stylet du Note 8. Et oui, c’est que je l’aurais presque oublié, bien rangé dans son tiroir à l’abri de mon regard. Il faut dire que sa nécessité ne se fait pas beaucoup ressentir au fil des jours. En tout et pour tout, j’ai probablement envisagé de l’extraire de son rangement moins de cinq fois — dont au moins une fois pour l’observer, et une autre pour prendre la prochaine photo de cet article. Les messages animés, la création de notes et la capture d’écran avec le S Pen ne m’ont pas franchement convaincue de l’utiliser.

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Tout comme sur son Galaxy S8, Samsung a choisi d’intégrer l’assistant intelligent Bixby au Note 8. Pour le réveiller, un bouton dédié se trouve placé sur la tranche gauche du téléphone, sous le bouton de volume. Premier problème : cette proximité peut amener à déclencher malencontreusement Bixby, alors que l’on cherchait juste à baisser le volume. Il m’est arrivé plusieurs fois d’activer Bixby sans le vouloir à cause de ce bouton.

Certes, Samsung offre la possibilité de désactiver Bixby, permettant ainsi de ne plus le déclencher par inadvertance avec ce bouton. Néanmoins, si vous optez pour cette solution, vous vous retrouverez avec un bouton qui n’a plus aucune utilité, et c’est dommage.

Gare au bouton Bixby

Avec le Note 8, Samsung promet également un confort de lecture inédit sur ce smartphone. Sur ce point, je ne suis pas déçue : l’écran Infinity s’avère très agréable lors de la lecture. Sans peine, j’ai pu consulter de nombreuses pages web chargées de texte et les lire avec aisance.

Autre possibilité intéressante offerte par l’appareil, et bien pensée au regard de son grand écran : le smartphone donne l’opportunité d’ouvrir deux applications en même temps, en formant ce que l’on pourrait appeler des paires d’app. Le bouton situé en bas à gauche permet d’atteindre cette fonctionnalité et de personnaliser les paires.

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Outre le capteur d’empreintes digitale déjà évoqué, le Note 8 renouvelle l’expérience du S8 en permettant de choisir entre la reconnaissance faciale et le détecteur d’iris. À noter qu’il est déconseillé d’utiliser ce dernier lorsque vous portez des lunettes ou des lentilles, car son efficacité en sera réduite. Concernée par le deuxième cas, je tente quand même l’expérience : ça fonctionne — à condition de bien aligner vos yeux avec le capteur.

Quant à l’autonomie du smartphone, celle-ci affiche une longévité plutôt bonne pour un objet doté d’un écran si imposant. En activant le mode économie d’énergie, j’ai pu gagner jusqu’à cinq heures supplémentaires d’utilisation et laisser le Note 8 éloigné d’une prise de courant pendant une vingtaine d’heures consécutives.

Conclusion ? L’interface du Note 8 est semblable en de nombreux points au S8, mais sa sobriété est plutôt convaincante. Il y a de quoi être moins convaincu, en revanche, par la véritable utilité du S Pen — bien que l’on sente que Samsung a tenté d’en faire un accessoire grand public. L’utilité de Bixby sur ce smartphone est discutable, et le bouton qui risque de lancer l’assistant par mégarde au moindre contact laisse dubitatif.

Photographie

La présence du double capteur photo suscite logiquement de grandes attentes au sujet de la qualité des clichés immortalisés avec le Note 8. Les deux capteurs de 12 Mégapixels sont accompagnés chacun d’un objectif — l’un de 26 mm, l’autre de 52 mm.

L’appareil photo du smartphone propose un zoom optique x2, auquel vient s’ajouter un double stabilisateur optique. Bref, avec le Note 8, le constructeur promet des photos nettes, que vous les capturiez près ou loin de votre sujet.

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La promesse de garantir de beaux clichés, nets et lumineux quelles que soient les conditions, est globalement respectée par le Note 8. L’appareil photo se révèle agréable et facile à utiliser, d’autant plus que l’écran Infinity du téléphone permet de bien se faire une idée du rendu final avant même d’immortaliser l’image.

Sans être un professionnel de la photo, le produit permet de capturer de jolis clichés, dont les couleurs s’avèrent fidèles à la réalité. Quant à la mise au point, on ne peut que souligner sa rapidité, et la possibilité intéressante de faire ressortir le modèle — ici, une tomate — en créant un effet de flou.

Le verdict

Galaxy Note 8 // Source : Nelly Lesage pour Numerama
8/10

Samsung Galaxy Note 8

Le Note 8 justifie-t-il vraiment son prix dépassant la barre des 1 000 € ? Il s'agit assurément d'un beau smartphone, et la qualité de son écran Infinity joue pour beaucoup dans ce design particulièrement bien fini. La taille démesurée du produit entache quelque peu ce tableau. Pas sûr que tous les usagers s'habituent à l'emplacement du capteur d'empreinte, de même qu'à sa proximité avec l'appareil photo. 

Proche d'un Galaxy S8 en de nombreux points, le Note 8 parvient difficilement à prouver la pertinence d'un stylet. L'argument de vente phare du Note 8 réside probablement dans son appareil photo, qui a le mérite de remonter le niveau de ses prédécesseurs.

En conclusion, le Note 8 est un bon smartphone. À un tel prix, nous nous attendions cependant à le voir frôler la perfection ; difficile, dès lors, de pardonner à ce colosse les faiblesses relevées dans ce test.

Source : Numerama

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