Il est l’un des incontournables de deux-roues électriques entrée de gamme : léger et réactif, le Niu M+, équivalent 50km/h, a de nombreuses qualités. On l’aurait adoré à quelques centaines d’euros de moins.

Un gros phare avant sur un poids plume au look sportif : pas de doute, vous êtes en face d’un scooter Niu, l’un des leaders sur le marché des petits deux-roues électriques.

Après quelques mois de teasing, le fabricant chinois a finalement lancé deux nouveaux modèles en France le 2 mai 2019 : le NGT (70km/h, à partir de 4 499 euros) et le Niu M+ Sport (à partir de 2 599 euros). C’est ce dernier, équivalent 50cc thermique avec une seule batterie amovible, que nous avons testé pendant deux jours. Verdict.

Design

Là où le concurrent Unu joue sur le style urbain en reprenant un design un peu plus atypique, Niu ne tergiverse pas : le look du Niu M+ Sport est, comme son nom l’indique, sportif. Le museau est allongé, la carrosserie épurée, les lignes sont droites et les angles assumés.

Les petites touches de lumière (réflecteurs sur le côté) sont appréciables ; même si on ne leur connaît pas une grande efficacité, cela donne un peu de charme à l’engin malheureusement un peu « brut de décoffrage ». Sa belle couleur rouge lui permet toutefois de sortir du lot — il se décline en quatre autres coloris, noir, bleu, gris et blanc.

Prise en main

Comme pour la majorité des modèles équivalents 50cc d’entré de gamme, le M+ Sport a une petite selle qui permet de tenir à deux, mais seulement si vous avez deux (très) petits gabarits et que vous n’avez pas peur de vous serrer. L’assise basse cumulée au repose-pieds haut donne également l’impression d’être légèrement recroquevillés sur l’engin — même si l’on ne mesure qu’un mètre 70 —, mais le Niu permet de caler ses pieds un peu plus haut et donc de détendre légèrement ses jambes.

Le scooter M+ est tellement léger que l’on a du mal à croire qu’il s’agit d’un réel moyen de locomotion fiable (et pourtant) : compter 65 kg avec la batterie d’une dizaine de kilos inclue. Cela permet de garer le scooter sans aucun souci, voire de le déplacer sans avoir à l’allumer. Le fait que le guidon permette de braquer loin est également un plus pour les manœuvres.

Le tableau de bord du deux-roues est à la fois peu attrayant (le côté « écran de calculette »  austère n’aide pas) et terriblement pratique : c’est indéniablement l’un des plus complets que l’on a vu à ce jour. Il affiche à la fois le niveau de batterie très clairement, le kilométrage, la vitesse, mais aussi les deux modes de conduite ainsi que le différentes options (régulateur de vitesse, géolocalisation, etc).

Sur la route

L’un des gros points fort du Niu M+ Sport, c’est la facilité avec laquelle on se l’approprie. Tout est instinctif : l’allumage (un gros bouton vert avec un symbole POWER vous mettra sur la bonne voie), l’ouverture du coffre, le changement de modes, tout est indiqué clairement.

À peine enfourché, on file déjà tout droit avec ce petit bolide, officiellement équivalent 45km/h mais que nous avons régulièrement réussi à pousser à 50 en ligne droite. Contrepartie décevante : une pente légère suffira à nous bloquer sous la barre des 40 — on vous conseillera de vous ranger à droite et d’attendre que les scooters débridés vous dépassent, tout sourire et chevelure au vent.

Il est toujours agréable d’avoir plusieurs modes de conduite sur un deux-roues électriques, notamment pour pouvoir alterner en cas de bouchons et de manœuvres difficiles. Ici, le Niu en a deux : un mode 1 qui permet de plafonner à 18km/h et le mode 2 qui permet d’atteindre les 50. On reprochait au modèle précédent d’être trop brusque à l’accélération : Niu n’a plus du tout le même problème. Aucun des deux modes n’a un couple assez puissant pour nous emporter à vive allure. Les conducteurs aguerris verront toutefois peu d’utilité au mode 1 — nous avons très largement snobbé ce mode qui, en plus d’aller lentement, accélère vraiment trop peu pour permettre d’être assez réactifs en zone urbaine.

Par rapport à sa carrure, le Niu M+ Sport dispose d’un freinage qui impressionne : réactif et puissant, il permet de rester alertes sur la route, ce qui est très appréciable la majorité du temps. Malheureusement, le freinage arrière est si sec qu’il nous est arrivés à plusieurs reprises — deux fois sur route mouillée, une fois sur route sèche — de freiner en urgence et que la roue arrière ne dérape dangereusement. Le scooter n’a pas énormément vrillé, mais la perte d’équilibre était assez présente pour générer un sentiment d’inconfort : mieux vaut avoir l’habitude de conduire des deux-roues pour pouvoir rattraper la situation sans paniquer.

Batterie et Autonomie

Le moteur électrique Bosch de 1 200W permet donc d’atteindre les 50km/h (sans montée), ce qui est très appréciable dans une ville rapide et furieuse comme Paris. Mais c’est surtout son autonomie qui nous a plu : vous pouvez facilement compter jusqu’à 75 km, voire 80 km si vous roulez lentement. Niu parle d’une autonomie de 120 km mais il s’agit du mode 1 (éco), or il n’est pas crédible que vous passiez vos trajets à 18km/h, à part si vous aimez vraiment, vraiment prendre votre temps pour humer la pollution de votre ville.

La batterie amovible Panasonic 48V 42 Ah Lithium-ion tiendrait 600 000 km et se recharge complètement en 6 heures (bonus : le chargeur rentre bien dans le coffre, mais n’essayez pas d’y faire entrer autre chose). Celui-ci n’est pas très bruyant mais on déconseillera de le mettre dans une pièce où vous avez besoin de vous concentrer en même temps — ou dormir. Autre point faible : la batterie est lourde, très lourde pour un équivalent 50cc, notamment parce qu’elle est constituée comme une sorte de brique à la verticale. On a ainsi l’impression d’être entraînés par le bas en portant la bête, qui dépasse bien les 15 kg.

Le scooter Niu M+ vaut-il le coup ? C’est un classique solide qui n’a pas de défaut rédhibitoire. En revanche, en comparaison avec l’EcoNeco S1 (1 999 euros), on se demande parfois si les 600 euros de différences sont vraiment justifiés. Certes, il dispose d’un régulateur de vitesse en plus, un look plus travaillé et une autonomie bien plus intéressante (compter maximum 50km pour l’EcoNeco), mais ses défauts nous mènent à penser que quelques centaines d’euros en moins l’auraient rendu incontournable. D’autant plus qu’il est livré sans pare-brise ou topcase (nécessaire pour ranger un casque ou un sac).

À noter, pour finir, que la concurrence est rude : pour 100 euros de plus, on est tombés sous le charme du Super Soco CU-X que l’on a testé. Pas de doute : le marché des deux-roues électriques en France réserve de grandes batailles.

Le verdict

Petit, très léger et maniable, le Niu M+ a beaucoup de qualités, dont son autonomie remarquable. Mais elle vient au prix d’une batterie amovible lourde et d’un look sportif qu’il faut aimer. Pour 2 599 euros, on aurait aimé un peu plus d’extras comme un top-case ou un gabarit un peu plus large pour les grandes tailles.


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