Depuis sa création il y a près de 50 ans, Trek est devenue une référence mondiale pour les adeptes de la petite reine. Des amateurs aux cyclistes du Tour de France, Trek a un vélo pour tout le monde. Et cet Allant+ 6, urbain, a de nombreuses qualités derrière un design peu avenant.

On ne présente plus Trek, marque américaine qui est devenue une référence dans le monde de la petite reine depuis sa création il y a près de 50 ans, aux côtés de Specialized et autres Cannondale.

Trek est une marque connue à la fois pour ses cycles de qualité et sa gamme pléthorique, raison pour laquelle on peut croiser des vélos Trek dans les mains des pros du Tour de France, des amateurs et amatrices adeptes des sorties sportives régulières mais aussi chez les gens qui s’adonnent aux joies du vélotaf en toute saison. C’est plutôt à cette catégorie que l’on va s’adresser dans le test ici présent puisque l’on va parler du Trek Allant+ 6, un VAE plutôt costaud.

Trek Allant+ 6 : un design très jo… laid, jolaid

Chez Trek, la gamme Allant se retrouve dans la catégorie des « vélos urbains et pour les trajets quotidiens ». Le Allant+ doit donc répondre au cahier des charges du vélotaf et de la conduite en ville à savoir : une conduite sécurisante et un équipement complet pour ne pas subir les aléas de la conduite citadine (et ils sont nombreux).

Au premier coup d’œil, le moins qu’on puisse dire c’est que l’Allant+ met clairement en avant son côté utilitaire. Par la couleur déjà, avec une peinture verte qui n’est pas sans rappeler celle d’un célèbre fabricant d’outils allemand qui, hasard incroyable, se trouve aussi être le fabricant du moteur qui équipe ce VAE (on en reparlera plus bas, mais oui, c’est Bosch). Si le vert utilitaire (Trek appelle ça « Juniper ») n’est pas votre truc, il faudra vous rabattre uniquement sur un gris « Galactique », la version low-step ne proposant pas le bleu « Mulsanne » disponible sur la version cadre fermé.

Mais qu’importe, le Allant+ 6 avec son cadre ouvert et sa couleur verte respire un minimalisme de bon aloi, seulement entaché par cette imposante batterie accrochée telle une sangsue sur le tube oblique — on fait quand même mieux de nos jours. À noter que sur les versions supérieures (Allant+ 7 et 9), la batterie est intégrée au cadre, on peut donc faire un effort de design chez Trek, mais ça coûte plus cher — c’est noté.

Roue arrière du Trek Allant+ 6 // Source : Numerama
Roue arrière du Trek Allant+ 6 // Source : Numerama

En tout cas, l’aspect utilitaire-pas-là-pour-blaguer de l’Allant+ 6 est sublimé par des pneus Schwalbe G-One et une fourche télescopique Suntour. On n’est pas là pour faire joli, il faut que cela soit efficace. Et c’est ça qui est surprenant avec le Allant+ : au départ on le trouve au mieux plutôt banal, au pire assez vilain, et plus on passe de temps en sa compagnie, plus la magie opère et on se laisse convaincre : en fait, il est plutôt chouette ce design. C’est la raison pour laquelle je l’ai baptisé « Jolaid », de prime abord assez disgracieux, la proposition de Trek s’avère finalement assez plaisante quand on s’y habitue. Cela peut prendre du temps, par contre.

Un équipement complet sur le Trek Allant+ 6

Mais que serait un vélo urbain sans les équipements permettant à la personne qui le chevauche de circuler de manière fluide et agréable ? Trek n’a pas mégoté et a équipé son vélo de tout ce qu’il faut pour rouler en toute sérénité en ville : la fourche Suntour évoquée plus haut qui fait un travail de filtration remarquable, des feux avant/arrière qui, s’ils ne sont pas intégrés au cadre, sont quand même alimentés par la batterie et sont réglables (pour le feu avant).

Ce que l’on perd en design, on le gagne en fonctionnel puisque ce feu de marque Herrmans (180 lumen) permet vraiment de voir quelque chose de nuit, c’est incroyable ! Le Allant+ 6 est également équipé de gardes-boue SKS noir laqués du plus bel effet. Au premier coup d’oeil, j’ai même cru qu’ils étaient en métal tellement ils sont bien faits. Bravo SKS, bien joué.

Le moteur Bosch performance line CX du Trek Allant+ 6 est placé au niveau du pédalier // Source : Numerama
Le moteur Bosch performance line CX du Trek Allant+ 6 est placé au niveau du pédalier // Source : Numerama

Mais ce n’est pas tout : Trek a équipé l’Allant+ 6 d’une sonnette (cheap, il faut le reconnaitre) et d’un porte-bagages compatible MIK autorisant des charges diverses et variées jusqu’à 25 kg. Présente également, la béquille Pletscher, hautement utile en milieu urbain. Des feux, des gardes-boue, une sonnette, un porte-bagage et une béquille, la dotation est plutôt complète : cet Allant+ 6 part décidément plutôt bien.

Trek Allant+ 6 : comportement routier très plaisant

Et c’est un sentiment qui ne va pas nous quitter une fois au guidon, la position de conduite assez droite reste dynamique, grâce à un cintre « low rider » à la courbure très discrète qui ne sacrifie pas la maniabilité sur l’autel du confort. En clair, on reste pleinement en contrôle du vélo tout en gardant une posture relevée qui nous permet de voir ce qu’il se passe autour de nous. La prise de confiance est donc assez naturelle et le vélo bien campé sur ses très bons pneus crantés de 57 mm ne m’a jamais pris en défaut.

Ces pneus donnent d’ailleurs l’impression qu’ils peuvent résister à tout et dans un environnement où les débris et verres brisés sont légion, ce n’est pas peu dire. Aucune crevaison à signaler, contrairement à un autre VAE urbain que j’ai eu l’occasion de tester et que je ne nommerai pas (on va le nommer quand même : Cowboy Classic !). Ces pneus dotent l’Allant+ 6 de vraies capacités de franchissement et s’aventurer dans les sous-bois ne pose aucun problème, au contraire. C’est dommage parce qu’à une suspension arrière près, on avait un VTT. De 23,3 kg, certes, mais quand même.

Côté freinage, le Allant+ 6 peut compter sur des freins Shimano MT420 qui freinent très bien. Trop bien, même. Très sécurisant parce qu’on peut freiner fort sur de courtes distances, mais attention avec le frein avant parce qu’il est facile de se laisser déborder et de finir par-dessus le guidon. À vrai dire, je pense même que la fourche télescopique sert avant tout à encaisser la brutalité du freinage plutôt qu’à filtrer les aspérités de la route. En tout cas, ça freine fort, ce qui est rassurant quand on se trouve sur un vélo à assistance électrique de 23,3 kg lancé à 25 km/h.

La fourche suspendue du Trek Allant+ 6 peut se verrouiller // Source : Numerama
La fourche suspendue du Trek Allant+ 6 peut se verrouiller // Source : Numerama

Motorisation et fonctionnalités

Côté assistance, justement, Trek a doté l’Allant+ 6 d’une motorisation dans le pédalier Bosch Performance Line CX. Les moteurs Bosch sont réputés pour leur fiabilité et leur polyvalence et je dois reconnaître que j’ai été conquis. Le moteur est très agréable à utiliser, l’assistance est présente mais ne donne pas l’impression d’être assis sur une mobylette, les reprises sont franches mais restent tout de même onctueuses. Le Performance Line CX est aussi le modèle qui équipe des VTTAE haut de gamme, et si Bosch annonce un couple de 85 Nm, je dois reconnaître que je ne l’ai pas trop senti en roulant principalement en mode Sport.

Les modes d’assistance (Eco, Tour+, Sport et Turbo), sont quant à eux bien étagés et les informations et statistiques fournies par l’excellent écran Kiox 300 sont claires et très complètes. La présence aux côtés du moteur Bosch d’un dérailleur 10 vitesses Shimano Deore est un plus très appréciable puisque ça améliore encore plus la polyvalence et la plage d’utilisation. À moins de rouler en haute montagne, vous serez rarement mis en défaut lors d’une montée même prononcée. Plus d’une fois je me suis surpris à rouler à 23-24 km/h sans forcer dans les montées impitoyables de l’Est parisien.

Le Trek Allant+ 6 dans toute sa relative splendeur // Source : Numerama
Le Trek Allant+ 6 dans toute sa relative splendeur // Source : Numerama

Côté fonctionnalités, l’app mobile eFlow de Bosch permet de paramétrer le vélo selon nos préférences, jusqu’à l’utilisation des 5 LEDs de la batterie et de la télécommande dont l’affichage peut être personnalisé. Après une mise à jour de l’app et du firmware du vélo, j’ai également pu activer le eLock, la solution antivol de Bosch qui, en l’absence de déverrouillage, rend le pédalage assez difficile (mais pas impossible pour autant, pensez quand même à sécuriser le vélo quand vous stationnez plus de 45 secondes). Le déverrouillage passe soit par l’app mobile, soit directement par l’écran amovible qui joue le roule de clé quand il est enclenché sur son support.

La navigation dans les différents écrans se fait par le biais de la télécommande à 3 boutons assez ergonomique une fois qu’on a compris la logique d’utilisation. Vous l’avez compris, c’est un quasi sans-faute côté motorisation et cockpit, le seul bémol pour moi concerne la navigation. En effet, si vous lancez une itinéraire depuis l’app, les informations de navigation s’affichent sur l’écran du vélo, mais à plusieurs reprises, celui-ci a cessé de relayer les infos alors que la navigation était bien active sur mon smartphone. Un bug assez inexplicable qui, espérons-le, devrait être réglé à la faveur d’une mise à jour logicielle.

Du côté de l’autonomie, le modèle testé dispose d’une batterie de 545 Wh, une variante avec une batterie de 725 Wh est disponible. Avec la batterie de 545 Wh, l’autonomie est très correcte, puisque je pouvais sans problème atteindre les 50 km en mode Sport (3/4), l’autonomie tutoyant les 80 km en mode Tour+ (2/4). L’autonomie restante est évidemment affichée sur la batterie, le guidon et l’écran Kiox 300, mais ce dernier propose en plus une projection par mode d’assistance afin de gérer au mieux son trajet. Bravo Bosch, c’est vraiment du travail de pro.

Prix et disponibilité du Trek Allant+ 6 : c’est cher

Mais voilà, la qualité se paye et le Allant+ 6 ne fait pas exception à la règle. Affiché à 3 899 € et montant à 4 199 € en version 725 Wh, le Allant+ 6 n’est clairement pas à la portée de toutes les bourses mais sa robustesse, la qualité de son équipement (sonnette mise à part) et le dynamisme et l’agrément de conduite qu’il propose en font vraiment un régal à utiliser au quotidien et un investissement à considérer pour les gens qui cherchent un vélo ou les compromis ne se font pas au détriment de la personne posée sur la selle.

Vous l’avez compris, ma défiance naturelle envers les vélos de ville et autres VTC a été fracassée sans ménagement par ce Trek Allant+ 6, le vélo offrant un comportement dynamique, un équipement et un plaisir de rouler que je ne pensais pas trouver sur ce type de produit. Je suis comme beaucoup désormais conquis par la motorisation Bosch Performance Line CX et garderai un très bon souvenir de ces quelques semaines passées en compagnie de ce vélo au design « jolaid ». Thank you Trek, danke Bosch.

Le verdict

Surprenant à plus d’un titre, le Trek Allant+ 6 véhicule une aura de VAE urbain assez banal et se révèle être une bicyclette dynamique, joueuse et très agréable à utiliser dès que l’on passe cette première impression. Son équipement complet, ses composants de marques ayant fait leurs preuves et sa motorisation offrent une plage d’utilisation bien plus grande que ce que l’on aurait pu penser au premier coup d’oeil. On déplore quand même la batterie amovible posée sur le cadre et un prix de vente qui ne fera pas l’unanimité mais le Trek Allant+ 6 est un très bon produit.

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