L’intelligence artificielle de ChatGPT fait son entrée dans les voitures de la marque DS. L’objectif est d’améliorer les capacités de son assistant vocal en lui offrant plus de conversation. Que peut-on lui demander ? Est-ce vraiment utile ?

ChatGPT et voiture dans la même phrase ? Si vous ne voyez pas le lien évident, c’est normal. Il va falloir s’y faire, l’intelligence artificielle s’invite partout, y compris dans l’automobile. Elon Musk en parle beaucoup avec Tesla depuis des années, mais tous les constructeurs cherchent à améliorer leurs systèmes de conduite autonome ou leur infodivertissement avec cette technologie.

DS Automobiles a annoncé le 16 octobre 2023 avoir choisi l’intégration de ChatGPT pour donner un coup de boost à son système de reconnaissance vocal. L’innovation s’invite dans toute la gamme de DS3 à DS9. Qu’est-ce que cela apporte à la voiture ?

Des assistants vocaux plus efficaces

On commence tous à prendre l’habitude d’échanger vocalement avec des objets connectés pour obtenir les réponses souhaitées ou faire une action spécifique. C’est aussi de plus en plus souvent le cas à bord des voitures. Néanmoins, certaines voitures ne brillent pas vraiment par leurs réponses ou leurs capacités.

En intégrant l’assistant de Google dans la Mégane e-Tech, Renault a, par exemple, déjà ramené un peu plus de possibilités à son modèle. C’est vrai qu’il était crucial de pouvoir réclamer un « Ok Google … raconte-moi une blague » lorsque l’on s’ennuie au volant. La qualité des blagues n’est pas garantie, mais cela est une distraction efficace. Bien sûr, les possibilités sont bien plus larges.

La voiture a-t-elle réponse à tout avec ChatGPT ?

En intégrant ChatGPT, DS arrive à étendre encore un peu les réponses générées par la synthèse vocale de la voiture. La solution intrigue, car ChatGPT n’est initialement qu’un outil écrit, qui demande une certaine maitrise des prompts pour réellement l’utiliser à bon escient.

Le contenu généré par ChatGPT est transformé par la synthèse vocale DS // Source : DS
Le contenu généré par ChatGPT est transformé par la synthèse vocale DS. // Source : DS

L’interface réagit à la commande « OK Iris ». À vous ensuite de formuler une demande claire au système pour que la réponse soit pertinente. La voiture peut ainsi faire guide office de touristique ou culturel, raconter des histoires aux enfants, ou encore créer un quiz sur un sujet.

Dans une série de vidéos, DS montre plusieurs exemples plus concrets, comme :

Question poséeRéponse en retour
« Pour quelle raison la ville de Reims est connue ? » L’IA présente la ville, sa position géographique et ses monuments.
« Quel cépage utilise-t-on pour faire du champagne ? »La réponse reprend les grands éléments correspondant à l’assemblage du champagne.
« Quel plat me suggères-tu pour accompagner du champagne ? »À moins de ne pas aimer les fruits de mer, la suggestion de plats est cohérente.
« Peux-tu me conseiller des cavistes dans le centre de Reims ? »L’IA génère une liste de caviste du centre-ville de Reims.
« Que peux-tu me dire sur le musée du Louvre ? »Il en est fait une présentation succincte, mais pertinente du musée.
« Que peut-on y voir ? »L’IA comprend que l’on parle toujours du Louvre et cite les œuvres les plus connues de l’établissement.
« Peux-tu me raconter l’histoire de la Joconde ? »La réponse présente un résumé des informations importantes sur l’œuvre.

Le système est à la fois capable de répondre à la question posée, et de suivre une question complémentaire.

Comme l’outil écrit, l’IA est aussi à l’aise pour générer des histoires à raconter dans la voiture à partir d’éléments donnés, par exemple : prénoms des enfants + lieu + style d’histoire. La synthèse vocale mériterait quand même de gagner en fluidité pour un rendu plus naturel.

Est-ce gadget ? Absolument, mais c’est un gadget distrayant, alors pourquoi pas !

Quid des dérapages des IA ?

Le directeur de DS Automobiles, Olivier François, a présenté l’innovation ainsi : « Pionniers dans l’intégration de ChatGPT dans l’univers automobile, nous rendons accessible une intelligence artificielle générative à la fois fluide, intuitive et immersive, transformant chaque déplacement en un voyage inédit. C’est une révolution technologique au potentiel illimité qui s’inscrit dans l’une des plus grandes transformations sociétales du 21e siècle. »

L’enthousiasme pour cette technologie est beau, mais que se passerait-il si le conducteur d’une DS commençait à nourrir l’IA avec des propos problématiques ? La marque a-t-elle mis les garde-fous suffisants pour éviter que la voiture ne tienne des propos inadaptés, qui puissent être enregistrés et diffusés en ligne ?

Un autre problème pourrait également apparaître. Tous les utilisateurs de ChatGPT ont déjà expérimenté la manière dont l’IA peut raconter avec aplomb des choses complètements fausses. Qui va vérifier si ChatGPT ne présente pas Bordeaux comme « l’ancienne ville romaine nommée Babaorum » ?

L’idée est bonne sur le papier, mais avec notre expérience des IA, quelques réserves apparaissent quant à l’usage de ChatGPT dans l’automobile.

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